Paris 2024. L’image du handicap et du sport a-t-elle changé grâce aux Jeux Paralympiques ? – .

Paris 2024. L’image du handicap et du sport a-t-elle changé grâce aux Jeux Paralympiques ? – .
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En raison de l’année olympique, les Assises du journalisme de Tours se concentrent cette année sur le thème « le journalisme est le sport ». Et qu’en est-il du parasport ? Deux athlètes de haut niveau, habitués des Jeux Paralympiques, évoquent l’évolution des regards sur cette pratique sportive, dans un atelier intitulé « Parasport : le sport retrouvé ? ».

Dans quelques semaines, la France accueillera les Jeux olympiques et paralympiques d’été. Cent ans depuis que cela s’est produit», rappelle Jérôme Bouvier, président de Journalisme et Citoyenneté, dans sa présentation des 17èmes Assises internationales du journalisme à Tours.

34 000 journalistes sont attendus pour couvrir l’événement, dont l’audience est estimée à 4 milliards de téléspectateurs. 34 000, pour mesurer l’enthousiasme, c’est à quelques unités près le nombre de journalistes titulaires d’une carte de presse en France.»

Et c’est la première fois que la France accueillera les Jeux Paralympiques d’été, du 28 août au 8 septembre 2024 ! Près de 4 400 athlètes venus de 182 nations s’y retrouveront. 3 000 journalistes accrédités, 3,4 millions de spectateurs attendus, cela signifie-t-il que le sport handisport a déjà gagné la partie, renversé tous les préjugés et gagné la visibilité qu’il mérite ?

Dans un atelier dédié au handisport lors des Assises du Journalisme, ce mercredi 27 mars, Julien Soyer et Ryadh Sallem tentent de répondre à cette question. L’un est un ancien pongiste handicapé, médaillé d’argent par équipe paralympique à Sydney et Atlanta, aujourd’hui journaliste sportif à Ouest-France. L’autre s’est illustré en natation, en basket fauteuil et maintenant en rugby fauteuil, participant à 6 éditions des Jeux Paralympiques !

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De gauche à droite : Pascal Marsat, animateur du débat, Julien Soyer, ex-champion para-sportif et journaliste sportif, Laurence Pécaut Rivolier, conseillère ARCOM, Guillaume Papin, journaliste de FranceTV et Ryadh Sallem, champion para-sport, membre du Comité paralympique

© P. Ferret/France3 CVDL

Pour Ryadh Sallem, «c’est avec Barcelone 92 que la donne a changé. C’est la première fois que les Jeux Paralympiques se déroulent dans la même ville, dans la même infrastructure, et au même moment, à 15 jours d’intervalle, que les Jeux Olympiques. Jusqu’alors, il n’y avait aucun lien, c’étaient deux mondes parallèles. Cela a véritablement donné un élan aux Jeux Paralympiques. Avec Pékin 2008, chaque ville candidate devait organiser les deux événements, l’accessibilité étant vraiment prise en compte. Avant, c’était du bricolage… »

Ce sont les Jeux de Londres 2012 qui ont constitué une révolution, d’un point de vue strictement politique et médiatique. On a vu des scènes incroyables, les stades étaient bondés, je suis allé voir du paracyclisme sur la piste et je n’ai pas trouvé de place ! Il y avait une ambiance incroyable, c’était bouleversant. Je ne pensais pas que nous connaîtrions un jour un tel engouement pour les Jeux Paralympiques.

Julien Soyer, ancien joueur de para-tennis de table, médaillé d’argent par équipe paralympique à Sydney et Atlanta

Il note également que les Jeux d’hiver ont souvent servi de laboratoire aux Jeux d’été, avec par exemple la première retransmission en direct des Jeux Paralympiques par France TV à Sotchi en 2014.

Qu’en sera-t-il en 2024 ? Selon Guillaume Papin, journaliste à France TV, des records devraient être battus :

Les 22 disciplines des Jeux Paralympiques seront, pour la première fois, toutes filmées et toutes retransmises. Paris 2024 marquera ainsi une avancée significative en matière de reconnaissance, de visibilité et d’égalité de traitement. Les mêmes journalistes commenteront également JO et JP, encore une fois, c’est une première. Il y aura 24 consultants, pour autant de journalistes.

En tant qu’ancien habitué des Jeux Paralympiques, Ryadh Sallem ne peut que se réjouir de cette évolution :

J’ai fait partie de ceux qui se sont battus pour amener FranceTélé à Atlanta en 1996, après quoi nous avons lancé une pétition pour la médiatisation du parasport. Vous n’imaginez pas le bonheur que c’est de voir, de votre vivant, vos combats réussir !

Ryadh Sallem, athlète parasport, rugby en fauteuil roulant

Julien Soyer fait preuve du même optimisme :

« Les Jeux Paralympiques 2024 impliqueront plus de 4 000 bénévoles, des équipes entières de la SNCF, de la gendarmerie, toutes les grandes instances de la Nation qui seront formées à l’accueil des personnes handicapées. Evidemment, le regard va changer, il ne peut qu’évoluer dans le bon sens, avec une banalisation de la situation du handicap.»

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Guillaume Papin, journaliste sportif à FranceTV, et Ryadh Sallem, athlète de rugby fauteuil

© P. Ferret/France3 CVDL

« Après les Jeux Paralympiques, il y a bien sûr l’accessibilité des bâtiments, en tenant compte de la mobilité, reprend Ryadh Sallem. Mais il y a surtout l’accessibilité des esprits ! Les gens ne voient plus le handicap de la même manière, c’est le plus grand héritage. Si les perspectives changent, on sauve des vies, quand quelqu’un parvient à embellir sa vie grâce au sport, il y a une ouverture, on rend l’avenir accessible !

 
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