Un changement de vie pour un pur produit du système sud-africain. Né à Johannesburg dans une famille modeste, Dan Jooste y a vécu jusqu’à l’âge de 10 ans avant de s’installer à Mossel Bay, un village de pêcheurs, à 4 heures du Cap. « Ce n’était pas difficile parce que la vie est meilleure à Mossel Bay. c’était mieux pour nous et plus près de la maison de mes grands-parents. »
Il débute le Rugby à l’âge de 5 ans au sein de l’historique Pirates Rugby Club, plus âgé que la Section (1888 contre 1902) avec un père comme entraîneur qui lui transmet le virus du rugby. Dan Jooste a simplement poursuivi son apprentissage à l’autre bout du pays, suivant, toujours comme pute, les cours d’excellence : la Paarl Boy’s Hugh School comme Guthro Steenkamp ou Max Van Dyk puis l’Université de Stellenbosch où en plus d’étudier l’agriculture, il a remporté la Coupe universitaire.
La suite était logique : Baby Boks, Stormers en Super Rugby puis départ chez les Durban Sharks où il y avait une place à prendre. «J’ai passé quatre saisons avec les Sharks et j’ai vraiment apprécié ça. » Mais l’odeur d’Ernest-Wallon le pique et Yannick Bru attise la flamme. « Un entraîneur incroyable, très intelligent. Il m’a appris beaucoup de nouvelles choses. J’ai du respect et de la gratitude pour lui. »
La rédaction vous conseille
« Changer nos vies »
Jooste était mûr : Sébastien Piqueronies en quête d’un joker médical pour Lucas Rey n’avait plus qu’à lui tendre la main. « Quand le coach Seb m’a appelé et m’a demandé si j’étais intéressé, je n’ai pas hésité. J’ai appelé ma femme qui était au Cap, où elle avait emmené notre fils voir ses grands-parents. Je lui ai dit que nous allions en France, elle s’est mise à pleurer de joie. C’était une opportunité à saisir : la France peut changer nos vies pour toujours. »
A Pau, il retrouve Nathan Decron, Sacha Zegueur, Clément Laporte, croisés dans leurs années U20. « C’est drôle parce que quand je suis arrivé ici, je n’ai pas reconnu Nathan. Il allait bien quand il avait 20 ans. Et maintenant il est très solide… » Il n’a certainement pas été déçu. « Le Top 14 est le meilleur championnat du monde. L’équipe peut être en 13ème ou 6ème position au classement, les supporters sont là chaque week-end, ils nous soutiennent, ils nous donnent du courage. Cela me transcende. C’est exactement pour cela que je joue au rugby depuis que je suis enfant. En France, je vis mon rêve. »
La rédaction vous conseille
La rédaction vous conseille
L’heure de la responsabilité
Au début doucement : 2 matches de Challenge, un banc en Top 14. Le staff lui a laissé le temps de prendre ses marques, Dan Jooste va désormais se retrouver là où il rêvait : débuter à Castres. Naturel pour Thomas Choveau : « Que l’on parle de la personne, de l’acclimatation dans le groupe ou du travail, Dan est exemplaire. Il n’est pas le plus fort, mais il ne recule pas devant la tâche. Il a beaucoup d’énergie, on est sûr qu’il va tout donner à Castres. Nous travaillons sur un projet de jeu que nous pratiquons depuis plusieurs années, il existe encore parfois une barrière linguistique. Mais honnêtement, son mandat est une suite logique. On sent qu’il est prêt. Nous sommes heureux de le mettre. C’est adapté à ce que nous proposera Castres. »
«J’ai une responsabilité sur mes épaules», devine le talonneur. Je dois apporter l’énergie sud-africaine et donner confiance aux joueurs qui m’entourent. J’ai eu le temps de me préparer à cette opportunité. Il ne me reste plus qu’à le prouver. Que je peux bien faire et que je mérite de jouer dans ce club. »
Surtout, pour continuer à construire l’avenir de vos rêves. “Faites ce qu’il faut pour rester en France et jouer en Top 14”, a-t-il déclaré. Mon rêve a toujours été d’être un Springbok. Mais maintenant, à ce stade de ma vie, avec ma famille et mon fils, je veux être le meilleur joueur de rugby possible et jouer dans un endroit qui me fascine. Et pour moi, c’est la France. »