La justice sud-coréenne a prolongé dimanche à 20 jours la détention du président suspendu Yoon Suk Yeol, après son arrestation pour tentative d’imposer la loi martiale, qui a provoqué l’irruption de manifestants en colère devant le tribunal.
Ce dernier a brisé les vitres de l’immeuble, situé à l’ouest de Séoul, avant de s’y précipiter, selon des journalistes de l’AFP, qui ont pu constater que la situation était à nouveau sous contrôle dimanche à 6 heures du matin (16 heures samedi à Montréal).
On craint que le suspect puisse détruire des preuves
ont souligné les juges pour expliquer leur décision de ne pas libérer le chef de l’Etat, arrêté et incarcéré mercredi. Ils ont ainsi autorisé les enquêteurs à le maintenir derrière les barreaux pendant 20 jours.
Mr. Yoon is accused of shaking South Korea by declaring martial law by surprise on December 3. His coup was, however, quickly thwarted by the deputies, within a Parliament surrounded by soldiers. Il fait l’objet de plusieurs enquêtes, dont une pour rébellion
un crime passible de la peine de mort.
L’AFP a vu dimanche des centaines de policiers se précipiter au tribunal pour repousser les partisans de Yoon, irrités par la prolongation de sa détention. Des dizaines de milliers de manifestants – 44 000 selon la police – s’étaient auparavant rassemblés devant le bâtiment, scandant des slogans de soutien à leur leader et brandissant des pancartes indiquant .
Des heurts ont éclaté avec la police et une quarantaine de manifestants ont été interpellés, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale.
Des partisans de Yoon Suk-yeol ont manifesté devant le tribunal de Séoul où il comparait, le 18 janvier 2025.
Photo : Getty Images / ANTHONY WALLACE / AFP
Me Seok Dong-hyeon, l’un des avocats de M. Yoon, a critiqué la décision des juges dans un communiqué, tout en ajoutant que les violences n’étaient pas probablement pas ce que veut le président Yoon
.
La décision donne aux procureurs le temps d’éventuellement accuser M. Yoon, déjà suspendu de ses fonctions, de rébellion. Il resterait alors probablement détenu pendant six mois maximum pendant que son procès se poursuit.
restaurer son honneur en expliquant directement la légitimité
de la loi martiale, a déclaré à l’AFP un autre de ses avocats, Yoon Kab-keun. Il a répondu honnêtement sur les faits, les preuves et les questions juridiques
M. Yoon Kab-keun a déclaré aux journalistes après l’audience d’environ cinq heures.
Le leader conservateur s’est exprimé pendant 40 minutes devant les juges, a rapporté l’agence de presse Yonhap. Yoon Suk Yeol a été confronté à la justice pour la première fois depuis sa mesure de choc. Il reste cependant silencieux face aux enquêteurs lors des interrogatoires.
-M. Yoon a quitté le tribunal dans une camionnette bleue du ministère de la Justice pour retourner au centre de détention de Séoul, où il est détenu. Le Bureau d’enquête sur la corruption de hautes personnalités (CIO), qui mène les enquêtes à son sujet, a rapporté dans un communiqué que deux véhicules transportant des membres de son équipe avaient été attaqués par des manifestants, .
[impose] des sanctions strictes basées sur les preuves recueillies concernant ces actions
.
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Une caravane de véhicules a emmené les enquêteurs au domicile de Yoon Suk-yeol à Séoul pour l’arrêter.
Photo : Associated Press / Ahn Young-joon
Sondages
La crise semble profiter au camp de Yoon Suk Yeol. Son Parti du pouvoir populaire (PPP) a devancé le Parti démocrate, principale force d’opposition, dans les sondages d’opinion, de 39 à 36 %, selon une étude Gallup publiée vendredi.
M. Yoon a envoyé vendredi une lettre par l’intermédiaire de ses avocats à ses partisans, notamment des chrétiens évangéliques et des YouTubeurs de droite, pour les remercier de leurs protestations et leur rendre hommage. .
Le leader a été arrêté le 15 janvier suite à une agression par DSI et des policiers à sa résidence officielle, une première en Corée du Sud pour un chef d’État en exercice.
L’Assemblée nationale a adopté une motion de destitution contre lui le 14 décembre, ce qui a conduit à sa suspension. Cependant, il reste officiellement président, seule la Cour constitutionnelle ayant le pouvoir de lui retirer son titre.
Dans cette procédure parallèle aux enquêtes ouvertes, la Cour a jusqu’à la mi-juin pour le révoquer définitivement ou décider de le réintégrer dans ses fonctions.