Gaëlle: « Par hasard. A l’origine, j’avais étudié la littérature, et la photographie n’était pas du tout ma passion. Mes parents étaient enseignants, donc très éloignés du monde artistique, et l’idée que je devienne photographe leur semblait impossible. Ils avaient peur pour mon avenir, car ce n’était pas une profession établie, il n’y avait pas de sécurité d’emploi. Ils craignaient la précarité propre aux artistes, qui dépendent souvent du jugement des autres.
Quelle photo vous a le plus touché ?
Gaëlle: « Celui de mon premier concert, quand je me suis retrouvé devant les Red Hot Chili Peppers. Faute de moyens financiers, je n’avais qu’un appareil photo jetable. J’ai attendu que toutes les lumières s’éteignent, car les autres photographes avaient du matériel professionnel avec de gros zooms. Ce n’était clairement pas le moment de sortir le mien. A la fin, une dame s’est approchée de moi et m’a dit que j’attendais dans les coulisses pour prendre des photos. photos de la remise d’un disque d’or. Je suis entré dans la loge et j’ai vu les artistes en peignoir. Ils ont posé et moi, avec mon appareil photo jetable, j’ai pris une photo. Ils ont regardé et. a demandé : « Est-ce un nouvel appareil photo ? » J’ai répondu en anglais : « Oui, c’est une nouvelle technologie. » Quoi qu’il en soit, la photo était horrible, mais elle a été publiée comme ça. commencer.”
Avec des artistes belges comme Angèle ou Stromae souvent présents, quelle place occupe la Belgique dans cette aventure trentenaire ?
Nagui: « Je ne me pose jamais la question de l’origine d’un artiste. C’est une question de ressenti. Qu’il s’agisse de Daan, Puggy, Angèle, Stromae, Adamo ou Arno, je ne pense pas à leur nationalité, et eux non plus ne revendiquent pas forcément leur belgisme. En revanche, je ressens davantage cet esprit belge avec les comédiens de France Inter, comme Guillermo Guiz, Fanny Ruwet ou Élisabeth Masson. Même chose pour certains candidats de « N’oubli pas. les mots. »
À vos yeux, qui incarne bien cette belgicité ?
Gaëlle: « Le chanteur Arno. Il nous a emmenés dans son univers à travers ses chansons. Je pense aussi à Annie Cordy, une merveilleuse artiste.
Nagui: « Arno pouvait nous faire rire et pleurer en même temps. Ses interviews étaient toujours inattendues, surréalistes. Et Annie Cordy était aussi une actrice exceptionnelle. Elle m’envoyait souvent des petits mots après les spectacles.
Un souvenir mémorable de Belgique ?
Nagui: « La Fête de la Musique devant le palais royal, en juin 2011. C’était impressionnant. Ce jour-là, nous avons fait beaucoup de bruit, peut-être un peu trop… J’ai découvert la chaleur, les sourires à Bruxelles, le plaisir de vivre. Pas de violence, pas d’altercations, pas d’incidents, juste une fête joyeuse, merveilleuse à observer. C’est mon premier vrai choc avec votre capital. Mes amis Gérard Pullicino et Bruno Solo, qui ont vécu ici. , m’ai-je dit que c’était un pays où vivre.
Gaëlle : « J’ai des racines belges de ma grand-mère paternelle, qui habitait près de Mons, à la frontière. Mes souvenirs d’enfance y sont très liés. Et rassurez-vous, mon souvenir mémorable n’est pas ma première fois (rires). Je viens souvent en Belgique, parce que ça me recharge.»
Faut-il du culot pour susciter les belles rencontres qui façonnent la vie professionnelle ?
Nagui: « J’ai décroché mon premier emploi en appelant Télé Monte-Carlo. J’ai un certain José Caray en ligne. Je lui ai dit que j’avais vu un spectacle présenté par Marc Toesca et que je pensais pouvoir faire mieux que lui. José Caray a éclaté de rire et m’a dit que j’étais effronté ! Mais il m’a demandé de lui laisser mon numéro. Deux mois plus tard, il m’a appelé et m’a dit que Marc. Toesca partait en vacances et il m’a proposé de travailler pendant une semaine… et je ne suis plus reparti et Marc Toesca a été licencié. Je sais, c’est moche, et on en a reparlé plus tard. ça y est, dès qu’une porte était entrouverte, j’y mettais le pied. Je n’ai jamais abandonné.
Quels conseils donneriez-vous au jeune Nagui qui croise le Nagui d’aujourd’hui ?
« Si je devais rencontrer le gamin que je suis, je pense que son impatience et sa passion m’agaceraient un peu. C’est étrange à dire, mais je lui dirais : ‘Calme-toi, gamin.’ Le travail, le progrès et le reste viendront. Et j’ajouterais aussi : « Mais pour qui te prends-tu ?! »