Après « Alice Nevers », Marine Delterme « repart de zéro » à Hollywood avec l’aide de Robert Downey Jr

Après « Alice Nevers », Marine Delterme « repart de zéro » à Hollywood avec l’aide de Robert Downey Jr
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Marine Delterme revient sur les écrans après deux ans d’une pause bien méritée qui l’a vue s’installer à Los Angeles avec son mari oscarisé Florian Zeller.

L’actrice incarne l’épouse de Robert Downey Jr dans un épisode de la série HBO “The Sympathizer”, disponible sur Prime Video via le Warner Pass.

Une rencontre décisive pour le quinquagénaire qui, grâce à lui, signe dans l’une des agences artistiques les plus puissantes des Etats-Unis.

Elle quitte Paris en même temps qu’elle dit au revoir à celle qui a changé sa vie. Il y a deux ans, Marine Delterme fermait le chapitre Alice Nevers après deux décennies d’enquêtes menées sur TF1. L’actrice française s’est envolée pour Los Angeles où la carrière de son mari Florian Zeller a décollé après son film Le père a remporté deux Oscars.

Peu de temps après leur déménagement en Californie, elle a postulé pour une série dans laquelle jouait son acteur préféré. Robert Downey Jr incarne quatre personnages dans Le sympathisant, adaptation du roman de Viet Thanh Nguyen, sorti en 2015 et récompensé par le prix Pulitzer. L’histoire d’un espion communiste franco-vietnamien contraint de reprendre du service à la fin de la guerre du Vietnam alors qu’il est exilé aux États-Unis. De passage à Paris, Marine Delterme a décroché son téléphone pour nous raconter les coulisses de cette collaboration.

Robert Downey Jr et David Duchovny, c’est le feu et la terre

Marine Delterme

Votre première apparition dans Le sympathisant se fait lors d’une soirée avec Robert Downey Jr et David Duchovny. Il n’y a pas de meilleure façon de débuter à Hollywood…

Oui, c’était merveilleux. Ce sont de grands acteurs, absolument élégants et généreux avec leurs partenaires. C’était vraiment doublement agréable de collaborer avec eux, ils sont très différents.

Ce est-à-dire ?

Robert Downey Jr est complètement étrange et organique. C’est vraiment un danseur en mouvement avec une énergie folle. Il a gardé un peu de Chaplin en lui. Il est énigmatique, imprévisible. C’est une sorte de panthère. Il est extraordinaire en tout cas, on connaît tous un peu son histoire. Entre notre tournage et la première à Los Angeles le mois dernier, il a remporté un Oscar (pour Oppenheimer, ndlr). David Duchovny est un acteur très intellectuel. Il vient de Harvard, son père était un grand écrivain. Il écrit lui-même des livres. Il m’a dit qu’il avait été reçu par Bernard Pivot à Paris. Il est très calme. C’est le feu et la terre.

Comment décririez-vous la série ? Le sympathisant ?

C’est l’histoire d’un jeune homme qui n’a jamais été à sa place et qui s’est retrouvé toute sa vie en contradiction avec le métier d’agent double, voire triple. Il ne sait pas qui il est. A travers ce personnage incarné par Hoa Xuande, on raconte la complexité de la guerre du Vietnam. On le voit enfin du côté vietnamien. L’épisode dans lequel j’apparais est celui qui raconte le plus cette guerre de la mémoire. L’espion se retrouve à Los Angeles au milieu des années 1970 sur le tournage du film d’un réalisateur oscarisé qui fera son Apocalypse maintenant. Il tentera par tous les moyens de s’assurer que ce que dit ce cinéaste soit juste et vrai. Comme c’est une satire, cela tourne à la comédie.

Monique Thibault, votre personnage, est la décoratrice de ce film qui partage la vie du réalisateur incarné par Robert Downey Jr…

C’est un très joli rôle face à Robert Downey Jr. Il est presque enfantin, elle est la seule à lui tenir tête. Elle est sa muse. Elle est très forte et a beaucoup d’humour. On a des scènes de conflits mais aussi des scènes d’intimité. Nous formons un véritable couple avec sensualité et humour. C’était assez surprenant de me retrouver avec celui qui est, pour moi, l’acteur puissant du cinéma américain.

Comment s’est passée la collaboration avec lui ?

Je n’en avais pas beaucoup vu dans les romances. C’est un acteur à part, même chez Marvel il a marqué son style. Je me suis dit: “Comment vais-je me connecter avec lui s’il est comme dans ses films ?” Et en fait, c’est merveilleusement accessible. Nous nous sommes tout de suite entendus, avec une alchimie vraiment forte.

Dans la série, Robert Downey Jr dit qu’on l’appelle, en français dans le texte, “ma petite chérie”. Dans la vie, ne préférerait-il pas être votre nouvel ange gardien ?

Oui, c’est mon ange gardien. Un jour, ils m’ont appelé pour une scène supplémentaire qui n’était pas prévue. C’est très rare. Il m’a vu arriver au maquillage depuis mon atelier de sculpture, avec mon costume plein de plâtre. Je lui ai dit en plaisantant : “Si j’avais eu un agent, il m’aurait protégé”. Il était surpris que je n’en ai pas. Il m’a dit qu’il allait me présenter son équipe, il l’a fait et j’ai signé avec eux. Il m’a donné un passeport pour Hollywood. C’est un énorme cadeau, c’est quasiment impossible de travailler avec des agents de ce niveau pour une actrice française.

J’ai un projet de long métrage et également une série aux Etats-Unis

Marine Delterme

Guillaume Gallienne, qui est également apparu dans une série HBO, Le régimedis-nous «Je viens en tant que débutant mais j’ai 30 ans d’expérience dans le métier». Avez-vous vécu la même chose ?

Exactement. Nous en avons parlé avec Guillaume récemment. On repart de zéro. Le premier jour, j’étais dans mon petit fauteuil. Je ne connaissais personne. David Duchovny est venu se présenter car il ne savait pas qui j’étais. Robert Downey Jr m’a demandé si j’aimais improviser. Il se trouve que j’adore ça, je l’ai fait pendant 20 ans Alice Nevers. Je suis reconnaissant d’avoir eu autant de travail derrière moi pour pouvoir vraiment profiter de cette collaboration avec lui sans avoir peur.

Le personnage de Guillaume Gallienne n’était pas non plus français dans le scénario. La production a changé la nationalité de votre personnage d’Italien à Monica après avoir reçu la vidéo de votre audition. Qu’as-tu fait dans ce fameux taper les pousser autant ?

J’ai vu beaucoup de pas avec mon mari qui est réalisateur (Florian Zeller, ndlr) alors qu’il cherchait son acteur principal pour Le fils. Beaucoup d’acteurs faisaient la même scène, ça bourdonnait. Je savais que quelque chose devait arriver. J’ai enregistré ma vidéo avec un excellent acteur anglais qui m’a dit : “Dites-vous que vous n’avez pas ce rôle et amusons-nous !” J’ai donc changé tout le texte et improvisé !

undéfiniundéfiniEmma McIntyre / GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / Getty Images via AFP

Pour Le sympathisant, vous avez travaillé avec le Coréen Park Chan-Wook et le Brésilien Fernando Meirelles. Avec quels autres cinéastes rêvez-vous de collaborer ?

Il y en a tellement ! Jonathan Glazer, qui a réalisé The Domaine d’intérêtmais aussi Christopher Nolan, Yorgos Lanthimos (Pauvres créatures) et Ruben Ostlund (double Palme d’Or, ndlr).

Depuis la fin de la grève à Hollywoodavez-vous eu d’autres opportunités outre-Atlantique ?

Oui j’y ai un projet de long métrage et aussi une série. J’attends de voir les dates. Les choses se sont calmées récemment parce que les choses commencent à reprendre très lentement. Je rentre en France en juillet avec ma famille donc je vais faire comme mon mari, des allers-retours. Nous vivrons entre deux continents. Mais c’est très bien, la France me manque beaucoup.

Que penserait la jeune Marine, qui à 18 ans travaillait comme mannequin aux Etats-Unis, de celle qui à 54 ans se lance ce nouveau défi à Hollywood ?

Je m’étais déjà lancé un défi en partant à New York à 18 ans. J’avais déjà réalisé mon rêve américain de travailler avec les plus grands photographes américains. Je l’avais laissé un peu en tête mais j’y ai réfléchi et je me suis dit que c’était quand même un moment merveilleux. Revivre cette énergie à plus de 50 ans est assez magique. Vous ne devez pas abandonner vos rêves. C’était exigeant d’aller au bout du monde, de quitter mes amis, ma famille et mon fils aîné. Quand j’étais plus jeune, mes parents ne voyageaient jamais. A 17 ans, je n’avais jamais quitté la France. Le mannequinat a été pour moi une ouverture sur le monde. Grâce à son aventure avec Le père, mon mari m’a encore ouvert cette porte. Je n’aurais pas pu le faire seul. Vivre plus grand que soi est un beau cadeau qu’il m’a fait.

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Alice Nevers aurait-elle pu démasquer l’espion de la série ? Le sympathisant ?

je suis sûr (des rires) !

Série Section recherche avait droit à de nouvelles intrigues sous forme d’unités. C’est un format qu’on pourrait imaginer pour Alice Nevers ?

C’est un format auquel on peut réfléchir avec Jean-Michel Tinivelli, la production et TF1. Si on faisait ça, et ce n’est pas exclu, il faudrait vraiment se réinventer. C’est aussi pour cela que la série a duré si longtemps. Nous l’avons déjà fait une fois après dix ans en passant à des épisodes de 52 minutes et en changeant le casting. Si quelqu’un me proposait quelque chose, il faudrait que cela surprenne les spectateurs et rebondisse sur le ton d’aujourd’hui car le monde a changé. Si nous le trouvons, pourquoi pas. Sinon, cela ne sert à rien de décevoir le public.

Alice Nevers enquête à Hollywood, ça serait cool, non ?

Oui c’est pas mal ! je n’y avais pas pensé (des rires).

>> Le sympathisant – en US+24 sur Prime Video via le Warner Pass


Delphine DE FREITAS

 
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