Culture – Loisirs – Rencontre avec Louis Memmi, l’acteur de « Borgo » qui sort en salles ce mercredi 17 avril

Culture – Loisirs – Rencontre avec Louis Memmi, l’acteur de « Borgo » qui sort en salles ce mercredi 17 avril
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“J’étais attaché au scénario et au point de vue du réalisateur”

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Vous êtes un jeune acteur. Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

J’ai 23 ans, je suis née à Bastia et j’ai grandi à Corte, ma ville. J’y ai fait mes études au collège et au lycée, avant de partir, à 19 ans, pour Paris.

Qu’est-ce qui a motivé cette envie de partir ?

J’avoue que je traînais un peu sans trop savoir quoi faire. J’ai dû changer, j’ai dû déménager. A cette époque, j’avais déjà joué dans un court métrage et ça me plaisait beaucoup. Dans l’idée de continuer, un jour, je tape « école de théâtre » dans ma barre de recherche et j’appelle le premier numéro qui apparaît. Je vais à Paris, j’auditionne et je suis sélectionné. C’était L’école du Jeu, dans le 18ème arrondissement.

Vous commencez dans Diquà Dai Monti de Benoît Bouthors. Alors, comment avez-vous fait pour intégrer le casting du film ?

Julia Canarelli faisait un casting sauvage dans les rues de Corte. Je traînais avec des amis, on a fini par accepter. Une chose en a entraîné une autre et je me suis retrouvé avec le rôle principal. Ensuite, j’ai joué dans le deuxième film de Benoît, Souvenirs d’un après-midi d’été et, également dans Johnny Johnny par Angélique Muller, Lola de Sylvia Staderoli ou Un animal par Kevin Lameta.

Ce sont des courts métrages mais peut-on surtout parler de films régionaux ?

Oui, c’est important pour moi. Je suis corse, j’ai grandi à Corte et je souhaite mettre en valeur et représenter cette culture insulaire, ce territoire où j’ai grandi.

Du court au long métrage

Avec Borgo, vous passez au long métrage. Ici aussi, comment s’opère la transition ?

Je rencontre la directrice de casting Julie Allione à propos des films de Benoît. Elle m’a appelé un jour et m’a dit : “Nous recherchons des figurants ou des silhouettes pour un film qui se déroule en prison.” Finalement, je fais un essai. Puis deux, puis trois. Je rencontre le réalisateur Stéphane Demoustier et moi face à Hafsia Herzi. Je fais mon travail ! C’était plutôt bon signe qu’ils me rappellent à chaque fois.

Saveriu (Louis Memmi) entraîne dans son sillage la gardienne Mélissa (Hafsia Herzi). Le Pacte

Et vous décrochez le rôle de Saveriu…

Oui, après ces différents tests, nous sommes allés prendre un café avec Stéphane. Le rôle de Saveriu était censé revenir à un acteur plus âgé mais il a décidé de le réécrire afin de l’adapter à mon profil.

Borgo est un projet sensible, cela ne vous a-t-il pas fait hésiter ?

De toute évidence, je connaissais l’actualité derrière le projet. Mais je me suis attaché à ce que proposait le scénario et surtout au point de vue que défendait Stéphane. J’ai tout de suite compris que ce ne serait pas lourd, que cela éviterait les clichés habituels sur la Corse. Il n’a pas poussé le sujet et n’a rien révélé de compromettant. En regardant le film, on n’apprend pas plus sur cette histoire qu’en lisant Corse-Matin. Même s’il faut être très prudent car il y a des hommes et des femmes derrière ce drame, ça reste du cinéma. Le fait divers n’est qu’un support fictif.

Connaissez-vous Stéphane Demoustier ?

J’avais vu son précédent film, La fille au bracelet. Sa méthode de travail est basée sur la confiance. Nous pouvions discuter, rire et imaginer des choses tout en étant très appliqués dans notre travail. Nous n’avions pas toujours besoin de mots, nous nous comprenions. J’apprécie beaucoup.

Et l’actrice Hafsia Herzi ?

Nous avons fait beaucoup de lectures et de répétitions au préalable. Une fois sur le plateau, à Compiègne (dans la prison qui lui servait de décor, ndlr), on a beaucoup discuté avant les scènes à enjeux. Nous avons rapidement appris à nous connaître et à nous apprécier. D’acteur à acteur, là aussi, tout ne se passe pas par les mots, c’est au-delà de ça.

Louis prend Hafsia en main. Le Pacte

Vous jouez dans le nouveau film des frères Boukherma. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Nous avons tourné tout l’été dernier, dans la région Grand Est. Ce fut une expérience incroyable au cours de laquelle j’ai rencontré des gens extraordinaires. De jeunes comédiens et, pour une fois, pas des Corses avec qui j’ai l’habitude de travailler. C’est l’adaptation du prix Goncourt Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu, un autre beau sujet à défendre.

Suivez-vous ce qui se passe sur l’île ?

Bien sûr, avec tous ces films à venir. Celui que j’attends le plus est Comme son regard de Thierry de Peretti. J’ai tous mes amis dedans. Je ressens une vraie dynamique en ce moment avec l’émergence de beaucoup de jeunes acteurs insulaires. J’ai choisi cette voie, je ne le regrette pas et je les encourage à y croire.

Pas un documentaire mais proche de la réalité

Borgo raconte l’histoire de Mélissa, 32 ans, gardienne de prison expérimentée, qui s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. A l’occasion de ce nouveau départ, elle rejoint un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres, dans lequel on dit que ce sont les détenus qui surveillent les gardiens. L’intégration de Mélissa est facilitée par Saveriu, un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection…

Le tournage de Borgo, quatrième film du réalisateur Stéphane Demoustier, s’est déroulé entre la Corse et le continent début 2022. L’équipe est passée par Grenoble pour la scène aéroportuaire, à Compiègne dans une prison désaffectée et enfin sur l’île, entre Ajaccio Et Sagone. Le réalisateur a fait appel à JUlie Allione d’organiser un grand casting sauvage pour trouver les acteurs qui incarneraient les détenus. Les professionnels Henri Noël Tabary et Cédric Appietto ont accompagné Louis Memmi pour son premier rôle dans un long métrage, mais aussi de nombreux figurants ou silhouettes : Anthony Morganti, Thomas Muziotti, Jean-Étienne Frisoni, Patrick Battistelli, Paul-Philippe Casanova, François -Joseph Culioli et Louis Starace a ainsi participé à l’aventure. Une volonté du réalisateur de coller à une certaine vérité, notamment sur l’accent corse : « Le film n’est pas un documentaire mais je voulais qu’il soit proche de la réalité. Où que vous tourniez, il y a une réalité qui n’appartient qu’à certains endroits.

 
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