Depuis plusieurs années, vous dirigez bien votre entreprise : chroniqueur, acteur au théâtre et au cinéma… Sept ans après votre premier succès, vous êtes également de retour dans un one-man show, « Un soir de gala ». Avez-vous trouvé votre chemin ?
« C’est un spectacle très drôle. Il m’a fallu du temps pour l’écrire et le réaliser, car je l’ai soigneusement peaufiné. Il a fallu plus de huit mois pour se mettre en place. L’inspiration est venue de mes contemporains, des gens qui m’énervaient un peu, m’agressaient, qui étaient méchants, injustes et pour qui je me disais que si j’étais très fort, je leur aurais donné une leçon… Mais comme je ne suis pas fort , je viens d’écrire des sketchs, donc oui, c’est une bonne voie (rires) !
Vous aimez l’humour belge ?
«J’adore François Damiens. On ne peut pas dire que c’est un comédien, mais c’est mon idole. Ses caméras cachées sont vraiment du grand art. Ce qu’il a accompli est extraordinaire. J’ai tourné six mois en Belgique la série « Les Amateurs » avec lui. J’apprécie aussi beaucoup Alex Vizorek.
Votre vie personnelle et votre art semblent étroitement liés. Sur scène, vous n’utilisez pas de langage de bois. Dans votre spectacle, même s’il ne s’agit pas d’une autobiographie, vous osez vous dévoiler. Vous parlez de l’enfant nostalgique et de l’homosexualité. Qu’est-ce qui vous pousse à être si transparent ?
« Il faut trop d’efforts pour mentir ou se masquer. A mes yeux, l’honnêteté est plus intéressante et moins fatiguante. Ensuite, pour bien faire ce métier, il est impossible de monter seul sur scène et de ne pas être honnête avec le public. Vous devez vous mettre nu.
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Muriel Robin a déclaré que cela pouvait être un frein dans sa carrière d’oser parler de son homosexualité.
« Je ne me suis pas posé la question. Le demander, c’est déjà avoir peur. Peur de quoi? L’important, c’est que je ne me cantonne pas aux rôles homosexuels au cinéma. “
Vous voilà donc sur scène, à Bruxelles et ailleurs. Connaissez-vous la Belgique ?
« En tournant « Les Amateurs », j’ai découvert que Bruxelles, Liège et Namur étaient des villes magnifiques. Et cet été, j’ai fait un voyage en combi Volkswagen dans les Ardennes belges. C’était dans la région de Bouillon. Je ne connaissais pas cet endroit, mais je l’ai adoré.
Un souvenir surprenant de chez vous ?
« Le fait d’avoir tourné plusieurs mois en Belgique m’a permis de mieux comprendre la vidéo où Benoît Poelvoorde explique la différence entre les Français et les Belges. La première fois que je l’ai vu, je me suis dit que c’était exagéré quand il dit que les tournages français sont plus compliqués à cause de la hiérarchie alors qu’en Belgique, tout est plus simple. En fait, il a raison : les Belges sont plus amusants et moins compliqués !
Héros et déchets
Après un premier succès à la Sucrerie de Wavre et un autre à Wolubilis, Vincent Dedienne se produit dans « Un soir de gala » ce 12 avril à la Maison de la culture d’Arlon et le 20 novembre au Cirque Royal de Bruxelles. “C’est un spectacle qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie…” explique l’intéressé avec humour. « Il y a des jeunes, des vieux, des gens sympas, des cinglés, des optimistes et des fous. Des héros et des déchets… Des gens. Tous différents et tous réunis pour une soirée de gala. Ce qu’ils ont en commun, c’est que c’est moi qui les joue. A cappella. Après avoir fait le tour de mon nombril dans mon précédent show, j’ai décidé de faire un peu le tour du vôtre… Si ça chatouille, tant mieux. Lauréat des prix Molière (pour “S’il arrive quelque chose” en 2017 et pour “Un soir de gala” en 2022), le comédien a tourné avec Catherine Deneuve, Emmanuelle Béart, Clémence Poésy et a brillé sur Disney+ dans “Les Amateurs”, avec François Damiens. Tout lui sourit !
