Les Etats-Unis ont arrêté 538 migrants illégaux et en ont expulsé des centaines lors d’une opération de masse menée quelques jours après le début de la présidence de Donald Trump, a annoncé la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.
“L’administration Trump a arrêté 538 migrants criminels illégaux”, a-t-elle déclaré dans un message publié jeudi soir sur X, précisant que “des centaines” avaient été expulsés à bord d’avions militaires. « L’opération d’expulsion massive la plus importante de l’histoire est en cours », a écrit le porte-parole, ajoutant : « Promesses tenues ».
Cette annonce intervient alors que le nouveau président américain effectuait vendredi son premier déplacement en Caroline du Nord (sud-est) et dans le bastion démocrate de Californie (ouest), deux Etats touchés par des catastrophes naturelles dont le leader républicain a fait des sujets d’intenses polémiques.
Donald Trump a commis une vaste offensive contre les migrants illégaux durant sa campagne et il a entamé lundi son deuxième mandat avec une série de décrets destinés à stopper leur afflux aux Etats-Unis. Il a ainsi déclaré « l’état d’urgence nationale » à la frontière sud, avec le Mexique, et annoncé le déploiement de troupes, tout en promettant l’expulsion des « étrangers criminels ».
Peu avant l’annonce de la Maison Blanche, le maire de Newark, Ras J. Baraka, a déclaré jeudi dans un communiqué que “des agents (des services d’immigration) avaient procédé à une descente dans un établissement local (…), un décret des résidents et aussi des citoyens, sans présenter de mandat », dans cette ville proche de New York. Le jour même de l’investiture de Trump, le Sénat américain à majorité républicaine avait adopté un projet de loi qui exige la détention par la police fédérale des migrants en situation irrégulière et soupçonnés de certains délits.
Kim Jong-un, «un type intelligent»
Dans un revirement soudain, Trump a déclaré, dans une interview diffusée jeudi soir par la chaîne Fox News, qu’il pourrait enfin renoncer aux droits de douane qu’il menaçait. “Nous avons un très grand pouvoir sur la Chine, ce sont des droits de douane, et ils n’en veulent pas, et je préférerais ne pas les utiliser”, a-t-il déclaré. Trump a toutefois déclaré lundi que des droits de douane de 10 % sur toutes les importations chinoises pourraient entrer en vigueur le 1er février.
-Dans la même interview, Trump s’est dit impatient de reprendre contact avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, “un type intelligent”, qu’il avait rencontré à trois reprises lors de son premier mandat, mais sans aucun progrès sur le nucléaire.
La partie la plus suivie de son premier voyage en tant que 47ᵉ président des États-Unis, qui le mènera également au Nevada (Ouest), sera celle qui se déroulera en Californie, dont le gouverneur veut diriger la « résistance » au Président. , qui a menacé de réduire l’aide fédérale pour lutter contre les incendies à Los Angeles. La Caroline du Nord avait été touchée en octobre, en pleine campagne présidentielle, par l’ouragan Hélène qui y avait fait 104 morts. Donald Trump a eu virulent la gestion de crise du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, sa malheureuse rivale démocrate.
La Californie dans le viseur de Trump
Dans le viseur du milliardaire de 78 ans : la FEMA, une agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles. Cette organisation “fera prochainement l’objet d’un grand débat, car je préférerais voir les Etats (fédérés) gérer leurs propres problèmes”, a déclaré le président américain sur Fox News. Dans cette même interview, il a également réitéré ses menaces contre les autorités californiennes : « Je ne pense pas que nous devrions donner quoi que ce soit à la Californie jusqu’à ce qu’elle laisse l’eau de l’État du nord du sud pour combattre les incendies à Los Angeles. Ce climato-sceptique affirmait que la Californie manquait d’eau à cause de politiques environnementales démocratiques.
Selon la presse, le président sera accueilli à sa descente de l’avion, tout comme l’utilisation, par le gouverneur de l’État, Gavin Newsom. Cet espoir du Parti démocrate est l’une des cibles privilégiées du républicain, qui l’a traité d’« idiot » dans son entretien mercredi sur Fox News.
Le gouverneur s’est positionné comme l’un des grands animateurs de l’opposition face à Donald Trump. Il souhaite « défendre (la) constitution et faire respecter l’État de droit ». La Californie, avec ses mœurs progressistes et ses initiatives pour lutter contre le changement climatique, est depuis longtemps dans le viseur de la droite dure.
(AFP/euh)