Insuffisance cardiaque, polyarthrite invalidante, cancer…
«Ce groupe devient de plus en plus important»observe la commission. Ce pourcentage continuera d’augmenter, car la polypathologie est associée au processus de vieillissement que les patients subissent. Le graphique d’âge le confirme: 70% des patients concernés avaient plus de 80 ans et 32% de plus de 90 ans.
Chez ces personnes, la gravité de la condition résulte d’une combinaison de maladies progressives, non améliorées et de plus en plus débilitantes, ce qui peut entraîner une défaillance des organes. Bien que certaines de ces conditions soient mortelles (56% de ces patients sont considérés comme mourir à court terme), d’autres impliquent principalement la qualité de vie.
Environ 50% de ces patients souffrent d’insuffisance cardiaque grave et de polyarthrite invalidante, et 30% ont un cancer qui ne peut pas être traité correctement en raison de la polypathologie, détaille le rapport.
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Une évolution chronique qui s’étend sur plusieurs années
L’insuffisance rénale, qui peut provoquer un syndrome cardio-rénal qui est difficile à traiter, est présente chez un patient sur cinq. Un sur dix de ces (très) personnes âgées souffre d’un trouble psychiatrique, principalement du trouble dysthymique (une forme d’état dépressif) ou d’une réaction de deuil complexe. Chez 5% des patients, le début de la démence ou des problèmes de mémoire est observé.
«Le cours chronique de ces conditions s’étend sur plusieurs années et constitue la principale cause de souffrance psychologique importante»indique la commission.
-Cette souffrance a été évaluée sur la base de la recherche scientifique. Il émerge que le sentiment de désespoir, la dépendance à l’égard des soins, la peur d’une nouvelle dégradation et celle de l’augmentation des souffrances physiques déterminant les facteurs de la demande d’euthanasie. “D’un autre côté, la lassitude de la vie et le sentiment d’une vie accomplie ne jouent qu’un rôle très limité.souligne le rapport.
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La non-agenaire ne peut pas supporter son déclin
Pour illustrer les situations de polypathologie, le rapport présente une vignette clinique. Il s’agit d’une femme de 93 ans, aveugle, souffrant de rétinite pigmentaire depuis qu’elle avait 20 ans, qui a subi un grave accident vasculaire cérébral. Après un deuxième accident vasculaire cérébral, elle a dû être hospitalisée. Elle souffre d’une hémiplégie gauche (paralysie). Elle est maintenant incapable de marcher seule, de se nourrir, de se baigner ou de quitter la maison. Elle n’est plus (et ne sera plus) capable de vivre de manière indépendante mais refuse d’être placée. Cette situation lui cause de grandes souffrances psychologiques.
Le traitement antidépresseur est inutile: elle n’est absolument pas déprimée et n’a jamais eu d’histoire, mais elle ne peut pas supporter son déclin. La souffrance morale qui en résulte est insupportable et sans espoir d’amélioration. Tous ses proches acceptent son souhait d’euthanasie, confirmant que ce qu’elle vit est extrêmement douloureux et insupportable pour elle, malgré tout ce qui peut être mis en place.
Un médecin généraliste et un interniste, spécialisé dans le soutien des personnes en fin de vie, ont tous deux donné une opinion favorable. “D’après cette analyse, il est clair que les polypathologies entraînent des souffrances somatiques et psychologiques graves, répondant aux critères de maladies graves, incurables et insolubles.qui autorisent une demande d’euthanasie, conclut le rapport.