Les groupes criminels stationnés dans les villes frontalières mexicaines attendent avec impatience les expulsions massives de migrants promises par Donald Trump pour les kidnapper, les extorquer et leur proposer un moyen de traverser illégalement la frontière.
• Lisez également : EN DIRECT | Jour de l’investiture : Donald Trump devient le 47e président des États-Unis
• Lisez également : 4 choses que Donald Trump a promis de faire dès le premier jour de sa présidence
Les groupes criminels mexicains suivront de près la politique migratoire de Donald Trump, selon les organisations de défense des droits humains.
“Ils sont conscients des changements qui s’opèrent aux Etats-Unis et les utiliseront à leur avantage, comme ils l’ont fait par le passé”, souligne le Tuteur Parker Asmann, journaliste pour les médias d’investigation Crime perspicace spécialisé dans le crime organisé en Amérique latine.
Pour certaines de ces organisations criminelles, les revenus de l’économie des migrants rivalisent désormais avec ceux de la drogue.
Ils taxent les passeurs, extorquent de l’argent aux migrants, les kidnappent et parfois font du trafic de personnes pour le travail du sexe ou le travail forcé dans le secteur agricole.
D’autres migrants sont kidnappés dans les gares routières et les aéroports, tandis que d’autres s’entassent par dizaines dans des refuges. Des cas de torture, d’agressions sexuelles et de meurtres ont été documentés.
Renforcer les cartels
Durant le premier mandat de Donald Trump, de 2017 à 2021, des programmes comme la politique de santé publique « Titre 42 », qui a permis d’expulser près de 3 millions de personnes sans leur permettre de demander l’asile, ont bloqué des milliers de migrants dans les villes frontalières mexicaines.
Ces politiques américaines se sont révélées très lucratives pour le crime organisé, qui pourrait bientôt bénéficier des déportations massives promises par les Républicains.
Le gouvernement américain va procéder mardi à des arrestations de migrants illégaux à travers le pays, a annoncé le responsable des frontières de l’administration Trump, Tom Homan, sur la chaîne américaine Fox News.
Ce serait l’une des premières mesures prises par le président américain investi lundi.
Le républicain a déclaré au cours de sa campagne qu’il renverrait des millions de personnes sans papiers dans le cadre de ce qui serait la plus grande expulsion d’immigrants illégaux de l’histoire des États-Unis.
Getty Images via AFP
Son administration souhaite également relancer le « Titre 42 ».
-La politique migratoire de Donald Trump risque donc de renforcer les cartels contre lesquels il a promis de « faire la guerre ».
Les centres se préparent
Au centre d’accueil Casa Del Migrante à Ciudad Juárez, la plupart des migrants ont été kidnappés à un moment donné au cours de leur voyage à travers le Mexique.
« Certaines personnes viennent ici et ne veulent pas sortir. Ils ont peur », a-t-il déclaré Tuteur une assistante sociale de l’organisation située à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Ivonne López.
Des trafiquants ont même tenté de s’infiltrer dans leur refuge.
Elle explique qu’il s’agit notamment d’une stratégie visant à maintenir clients et victimes sous l’emprise de groupes criminels.
La Casa Del Migrante, qui ne dispose actuellement que d’un tiers de sa capacité d’accueil de 560 personnes, aménage des espaces supplémentaires et s’approvisionne en produits de première nécessité.
À un moment donné au cours du premier mandat de Trump, il a accueilli 1 138 migrants.
Getty Images via AFP
“L’éventail des possibilités est très large : les États-Unis pourraient expulser 1 000, 100 000 ou des millions de personnes”, estime le coordinateur général du Conseil national de la population (COESPO), l’agence mexicaine chargée de l’aide. humanitaire et migrants, Enrique Serrano.
« Nous n’avons pas actuellement de stratégie d’expulsion massive de migrants des États-Unis parce qu’il n’y a aucune information », a-t-il déclaré.
Le COESPO s’attend cependant à ce que la majorité d’entre eux souhaitent retourner aux États-Unis, après avoir quitté leur pays en raison de la pauvreté ou de la violence.
« Et [les groupes criminels] Nous allons essayer de les capturer pour créer un marché pour leurs services de migration », ajoute M. Serrano.
– Avec Le gardien et l’AFP