La note secrète du cabinet noir du président du conseil départemental pour couler l’Oise Hebdo

La présidente du conseil départemental Nadège Lefebvre lors du congrès des maires de l’Oise. – Photo : Oise Hebdo/VG.

C’est un document de cinq pages qui vient d’arriver : le plan secret pour couler Oise Hebdo. Ou, pour reprendre les mots du cabinet noir du conseil départemental, de mettre le journal « en immense difficulté ». Ou mieux : « faire exploser ça maintenant ».

Les « pieds nickelés » à la base de ce plan machiavélique semblent être Clément Aouizerate, directeur de cabinet de la présidente du conseil départemental Nadège Lefebvre, et Jérôme Masson, un obscur conseiller de la présidence.

Sur la première page du rapport figurent les mots « NOTE CONFIDENTIELLE », et, de la même écriture, les noms d’Aouizerate et Masson. Plus une autre banderole rouge « CONFIDENTIEL », comme si le document ne devait pas sortir des bureaux du palais départemental.

Voici la prétendue page de couverture du rapport secret, « confidentielle », est-il écrit dessus. Il serait simple pour les graphologues d’identifier l’auteur des deux noms.

A la page 2 du document, on trouve une reproduction de « l’ours » du journal, c’est-à-dire l’encart situé à la page 2 du journal papier et qui reproduit le nom et l’adresse du journal, ses actionnaires, les noms des salariés, le nom du directeur de la publication, Vincent Gérard.

Rien de bien original, y compris une remarque peu fouillée sur les « articles et unes provocateurs » du journal.

La page 3 est plus inattendue.

Faire sauter Oise Hebdo !

Cette page est explicite sur la manière de diriger Oise Hebdo. Il faut prendre le titre à l’INPI et prendre le nom de domaine. Le cas échéant, via un hacker qui ferait le sale boulot.

Cette page permet de dater le document. La mention en bas de page donne les résultats 2023 de l’entreprise et on peut lire tout en bas que la source est le procès-verbal de l’assemblée générale ordinaire. Or, les comptes 2023 ont été déposés le 4 novembre 2024 et ont été publiés par le greffe du tribunal de commerce de Compiègne, au moins une semaine plus tard. Donc vers le 11 novembre 2024. Par conséquent, le document confidentiel du conseil départemental est très récent. Cela date tout au plus de deux mois.

La première idée de nos Ribouldingue, Filochard et Croquignol, les trois pieds nickelés du conseil départemental, c’est de chiper le titre Oise Hebdo. Ils ont constaté, ce qui est exact, que le titre déposé auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) n’avait pas été renouvelé. Théoriquement, les titres doivent être renouvelés tous les dix ans.

« Oise Hebdo est inscrite à l’INPI, écrivent-ils, mais sa date de péremption est dépassée. Vincent Gérard l’a sans doute oublié. En le rachetant, ou en le redéposant, ils n’auraient plus le droit d’utiliser le nom, ni pour l’imprimé, ni pour le web, ce qui les mettrait sans doute dans d’immenses difficultés.

Ils ont aussi l’idée de « racheter le nom de domaine avant de le renouveler pour éviter de publier en ligne ». Ils pensent que ce serait « amusant ». Mais ils ont encore mieux : « À moins que quelqu’un ne connaisse un hacker [qui] je pourrais me charger de le faire exploser tout de suite.

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Attaquer le site Web

Après avoir relevé que le site Internet de l’Oise Hebdo est le deuxième de la presse hebdomadaire régionale selon le classement mensuel en libre accès de l’ACPM (en fait, en décembre 2024, nous ne sommes que troisième), ils ajoutent : « Leur site Internet est bien plus efficace et important que leur édition papier. C’est ce qu’ils ont de plus précieux en termes de visibilité. Par conséquent, s’attaquer à ce problème d’une manière ou d’une autre les embarrasserait terriblement.

Pour information, j’ai eu connaissance de l’historique du titre INPI, mardi 14 janvier 2025, au soir, et à 1h05, mercredi 15 janvier, j’avais de nouveau inscrit le titre à l’INPI. Chose que je n’avais pas fait depuis 1995.

La page 4 du rapport confidentiel rappelle que Vincent Gérard avait lancé en 2014 un titre hebdomadaire de presse régionale dans l’Aisne, qui s’appelait L’Axonais, et qui a été placé en liquidation judiciaire en mars 2022.

La page 5 du rapport est consacrée à La voix du Nord avec également des informations top secrètes qui ne peuvent être reproduites ici. Les auteurs du rapport indiquent, à la main : « Envie d’acheter Oise Hebdo ».

Ce qui reste à démontrer.

En attendant une réaction

Le document présenté ci-dessus semble authentique. Des proches du conseil départemental, généralement bien informés, ont assuré qu’il s’agissait « sans aucun doute » d’un véritable document de travail. Nos interlocuteurs ne semblent pas surpris par son contenu et décrivent une ambiance délétère autour de la présidente, en grande partie de sa faute.

Une série de départs récents au sein du service documentation du conseil départemental peut aussi expliquer ce regain d’engouement.

Nous attendons le démenti formel et officiel de tout ce qui est prévu dans le document.

Quant à Oise Hebdoil va bien merci et il n’a pas peur des costumes enfumés des pieds nickelés du conseil départemental de l’Oise.

 
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