(Agence Ecofin) – Cette semaine dans l’actualité sanitaire africaine : au Nigeria, les autorités renforcent la surveillance des frontières face à un nouveau virus respiratoire venu de Chine. En Guinée, l’épidémie de diphtérie persiste. Le cyclone Chido touche 160 000 personnes au Mozambique et au Malawi. Le Cameroun célèbre l’admission du professeur Eugène Sobngwi à l’Académie nationale française de médecine. Parallèlement, des épidémies de paludisme et de diarrhée font rage au Soudan du Sud, tandis qu’une suspicion de peste porcine africaine inquiète en Ouganda. Enfin, la Namibie lutte contre une épidémie de paludisme, et une épidémie de méningite fait cinq morts en RDC…
Le Nigeria renforce sa surveillance contre le nouveau virus respiratoire en provenance de Chine
Plusieurs pays africains prennent des mesures face au nouveau virus respiratoire signalé en Chine à la fin de l’année dernière. C’est notamment le cas au Nigeria, où le Centre de contrôle et de prévention des maladies (NCDC) a annoncé des mesures renforcées pour surveiller les passagers arrivant de Chine, suite à une recrudescence des cas de métapneumovirus humain (HMPV) dans ce pays asiatique. .
Depuis décembre 2024, la Chine a signalé une augmentation notable des infections à HMPV, provoquant une congestion des hôpitaux et l’adoption de mesures préventives telles que le port de masques et la désinfection des lieux publics. En réponse, le Nigeria prévoit des quarantaines ciblées et un contrôle renforcé aux points d’entrée pour empêcher une éventuelle propagation. ” La surveillance est essentielle pour identifier rapidement les cas et prévenir les épidémies a déclaré le Dr Oladipo Kolawole, spécialiste des maladies infectieuses au NCDC.
Bien que le HMPV provoque généralement des symptômes légers, il peut entraîner de graves complications chez les enfants et les personnes immunodéprimées. Cette mobilisation intervient cinq ans après la pandémie de Covid-19, qui a marqué les systèmes de santé et souligné l’importance de systèmes de santé résilients, à l’échelle nationale, pour faire face aux crises sanitaires mondiales.
RDC : une épidémie de méningite fait 5 morts dans la province de la Tshopo
Une épidémie de méningite a été signalée dans la zone de santé de Banalia, province de la Tshopo, en République démocratique du Congo. Selon Bolembe Djodjo, superviseur de zone, cinq décès ont été enregistrés parmi sept cas enregistrés au centre de santé de Mangi.
Les responsables de la santé déplorent que certains patients ne sollicitent pas de soins médicaux. Des échantillons ont été envoyés à l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) pour analyse. “Nous avons déposé des médicaments et collecté des échantillons disponibles au centre de santé. Nous avons analysé ces échantillons ce matin avant de les envoyer à [l’INRB] à Kinshasa, via Kisangani. Il y a effectivement des cas de décès signalés.”, selon Bolembe Djodjo, superviseur de la zone de santé, cité par Outbreak News Today. La population est invitée à signaler rapidement les symptômes afin de limiter les pertes humaines.
Le professeur camerounais Eugène Sobngwi admis à l’Académie nationale de médecine
Le professeur Eugène Sobngwi, endocrinologue et chercheur d’origine camerounaise, vient d’être admis à l’Académie nationale de médecine française. La cérémonie de cooptation a eu lieu le mardi 7 janvier 2025 au siège parisien de l’académie.
Formé au Centre universitaire des sciences de la santé (CUSS) de Yaoundé, ce docteur est auteur de 280 publications scientifiques et mentor de plus de 130 thèses. Il est particulièrement salué pour ses travaux sur le diabète, notamment un protocole qui a permis à 15 % des patients africains d’arrêter leur traitement à l’insuline. Durant la pandémie de Covid-19, il a dirigé avec succès l’équipe qui a traité les deux premiers cas au Cameroun.
Le professeur Sobngwi, qui devient ainsi le premier Camerounais admis dans cette académie, est actuellement directeur de l’organisation des soins de santé au ministère de la Santé du Cameroun.
Guinée : la diphtérie persiste, des milliers de cas enregistrés
Depuis mi-2023, la Guinée est confrontée à une épidémie de diphtérie qui a touché 6 711 personnes et causé 207 décès, soit un taux de létalité de 3%. Les régions les plus touchées sont Conakry, Kankan et N’Zérékoré, le district sanitaire de Siguiri étant particulièrement touché.
Fin 2024, les enfants âgés de 6 à 10 ans représentaient 23 % des cas, et la majorité des patients n’étaient pas vaccinés. Des efforts sanitaires, tels que des campagnes de vaccination de rattrapage et des traitements par antitoxine diphtérique, sont en cours, mais l’épidémie reste active avec 18 nouveaux cas suspects signalés en décembre 2024.
ses partenaires, le gouvernement intensifie les actions de contact tracing, les mesures de prévention dans les hôpitaux et les vaccinations ciblées pour contenir cette crise sanitaire.
Cyclone Chido : un bilan alarmant pour le Mozambique et le Malawi
Le cyclone Chido, qui a frappé l’Afrique australe à la mi-décembre 2024, a dévasté le Mozambique et le Malawi, touchant plus de 160 000 personnes.
Au Mozambique, Cabo Delgado a été particulièrement touché, avec de graves inondations faisant 35 blessés et détruisant 5 800 maisons et 41 salles de classe. Au Malawi, 8 100 personnes ont été touchées et trois décès ont été signalés, principalement dans les districts ruraux de Machinga, Phalombe et Blantyre. Les infrastructures vitales, telles que les écoles et les centres de santé, ont subi des dégâts importants.
Face à cette crise, des réponses immédiates, telles que la distribution de nourriture, la mise en place de centres d’évacuation et la réparation des infrastructures d’eau et d’assainissement, ont été déployées. Selon l’OMS, des investissements à long terme sont nécessaires pour renforcer la résilience climatique.
Soudan du Sud : cas de paludisme et de diarrhée aiguë
Au Soudan du Sud, une épidémie de paludisme grave et de diarrhée aqueuse aiguë frappe la communauté de Hiyalla, dans le comté de Torit (Equatoria oriental). Depuis le 1er janvier 2025, ces pathologies ont provoqué le décès d’un enfant et l’hospitalisation de plusieurs autres. La situation est aggravée par le manque de médicaments au centre de santé primaire de Hiyalla, ce qui rend difficile la prise en charge des cas critiques. Selon les autorités locales, les enfants de moins de trois ans sont les plus touchés. Bien que les tests aient exclu une épidémie de choléra, des mesures d’hygiène strictes et une réponse médicale urgente sont nécessaires.
Ouganda : suspicion d’un foyer de peste porcine africaine
En Ouganda, les autorités vétérinaires du district de Sheema (sud-ouest) soupçonnent un foyer de peste porcine africaine (PPA) après la mort de plus de 30 porcs dans plusieurs villages. Le Dr Joseph Amanya, vétérinaire du district, a annoncé des mesures strictes : interdiction du transport de porcs, suspension des ventes de viande de porc et prélèvement d’échantillons pour analyses en laboratoire. Cette maladie virale très contagieuse et mortelle pour le porc reste sans vaccin ni traitement curatif.
Namibie : l’épidémie de paludisme touche six régions
Toujours en Afrique australe, le ministère namibien de la Santé a signalé une épidémie de paludisme affectant six régions et 16 districts sanitaires depuis le 4 novembre 2024. Au 15 décembre 2024, 2 210 cas et neuf décès avaient été enregistrés, avec 265 hospitalisations. Les districts d’Enhana (30%) et d’Okongo (15%) concentrent la majorité des cas. Les autorités appellent à renforcer les mesures de prévention et de traitement, selon Outbreak News Today
Aï Renaud Dossavi
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