Thibaut Bruttin, médias en main

Publié le 3 janvier 2025 à 16h58 / Modifié le 3 janvier 2025 à 17h36

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Il est franco-suisse, mais de sa vie n’a jamais passé plus de vingt-quatre heures à Genève. Ce qu’il regrette. Envie de découvrir la Cité de Calvin, même si son grand-père paternel était valaisan. Ce jour-là, il arrive en milieu de matinée en TGV et repart le lendemain à l’aube. Le Club suisse de la presse l’a invité à l’occasion de la Journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes. Il accordera ensuite des interviews à l’ONU. Le port et son Jet d’eau, les Bains des Pâquis, la cathédrale Saint-Pierre, les musées, ce sera pour une autre fois.

Nous rencontrons Thibaut Bruttin au château de Penthes, à Pregny-Chambésy, où a son siège le Club suisse de la presse dirigé par Isabelle Falconnier. Il fait frais, le vent souffle mais la vue sur le lac est très belle. « Assez pour vouloir devenir seigneur », sourit-il. Il a ses bureaux rue Rostropovitch, dans le 11e arrondissement de Paris. Thibaut Bruttin est le nouveau directeur de Reporters sans frontières (RSF), une organisation non gouvernementale (ONG) fondée en 1985 par quatre journalistes. Il succède à Christophe Deloire, décédé en juin 2024 à l’âge de 53 ans, grande figure de la presse en France, qui fut à la tête de l’organisation pendant douze ans. « Sa disparition nous a terriblement choqué. J’ai rejoint RSF en 2014 en tant que responsable du développement. En 2018 je suis parti parce que j’étais un peu fatigué, mais Christophe m’a demandé un an plus tard de revenir pour l’assister. J’ai accepté, car il était devenu un ami. Je lui ai dit : OK, mais pour cinq ans, pas plus. Sa mort soudaine a tout changé. On m’a demandé de poursuivre son travail. Je ne pouvais pas refuser en sa mémoire.