« Plus le blocage politique français durera, plus le risque de crise sur les marchés financiers sera grand »

« Plus le blocage politique français durera, plus le risque de crise sur les marchés financiers sera grand »
« Plus le blocage politique français durera, plus le risque de crise sur les marchés financiers sera grand »

LLa n’est pas dans une crise économique, mais politique. Certes, la situation économique n’est pas très brillante, mais, avec une croissance de 1,1% en 2024 et un chômage de 7,4%, la situation n’a rien à voir avec la grande crise financière de 2008 ni même avec la crise de la zone euro. Politiquement, en revanche, la blessure qu’Emmanuel Macron s’est infligée avec la dissolution de l’Assemblée nationale s’infecte. Aucun camp ne semble prêt à faire des compromis et la capacité de la France à voter un budget pour 2025 reste incertaine.

Progressivement, l’écart entre le taux d’emprunt de l’Allemagne et celui de la France (le propagé) augmente : il était de 0,5 point avant la dissolution et se situe aujourd’hui autour de 0,8 point. Il ne s’agit pas d’une tempête, mais plutôt d’une érosion progressive des marges de manœuvre budgétaires. C’est aussi la continuation d’une lente perte de crédibilité des dirigeants français : avant 2008, le propagé était proche de zéro. Aux yeux des investisseurs, la signature des gouvernements français et allemand avait alors quasiment la même valeur. Une autre époque.

Cette tragi-comédie de la classe politique française aurait pourtant pu être bien pire. La France – et Emmanuel Macron – ont beaucoup de chance : la dissolution a eu lieu alors que les taux d’intérêt baissaient dans la zone euro. L’inflation, qui avait dépassé les 10 % fin 2022, est désormais maîtrisée, ce qui a permis à la Banque centrale européenne (BCE) de réduire son taux directeur de 4 % début juin 2024 à 3 % aujourd’hui. Cela se répercute logiquement sur le taux d’intérêt de la France : en moyenne, l’État a emprunté à 3,06 % en 2024, contre… 3,16 % en 2023, selon le rapport annuel de l’Agence France Trésor.

Leçons à apprendre

En temps normal, la baisse aurait dû être nettement plus importante et le gouvernement français aurait dû trouver des marges de manœuvre supplémentaires. D’autres pays en profitent : le Portugal et l’Espagne empruntent désormais moins cher que la France. Mais les caprices politiques français n’ont pour l’instant pas eu de conséquences irrémédiables.

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France

 
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