Selon une ONG, les forces de sécurité des nouvelles autorités syriennes ont arrêté près de 300 personnes fidèles à l’ancien pouvoir en place.
Près de 300 personnes ont été arrêtées en quelques jours en Syrie par les forces de sécurité des nouvelles autorités, a indiqué dimanche une ONG, dans le cadre d’opérations sécuritaires contre les « milices » de Bachar al-Assad.
Sans donner de chiffres, l’agence de presse officielle Sana a fait état, jeudi et samedi, d’« arrestations » visant des « membres des milices d’Assad », dans la province de Hama ou celle de Lattaquié, sur la côte ouest, où une opération a permis de saisir des « armes ». et des munitions ».
Aucune personnalité notable
Les forces de sécurité du nouveau pouvoir installé par les rebelles islamistes ont lancé jeudi une vaste opération contre les « milices » de Bachar al-Assad.
“En moins d’une semaine, près de 300 personnes ont été arrêtées, à Damas et sa banlieue, dans les régions de Homs, Hama, Tartous, Lattaquié et même Deir Ezzor”, a déclaré dimanche à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Droits de l’Homme (OSDH).
Parmi les personnes arrêtées figurent “des informateurs des anciens services de sécurité du régime, des hommes armés fidèles au régime et pro-iraniens, des militaires et officiers subalternes, dont il est avéré qu’ils ont commis des meurtres et des actes de torture”, a assuré Abdel Rahmane, dont l’organisation dispose d’un vaste réseau de sources à travers la Syrie.
“La campagne est toujours en cours, mais aucune personnalité notable n’a été arrêtée”, a-t-il déclaré, à l’exception du général Mohammed Kanjo Hassan, chef de la justice militaire sous Bachar al-Assad, qui a agi selon des militants condamnés à des milliers de condamnations à mort à l’issue de procès expéditifs. contre les détenus de la prison de Saydnaya.
« Arrêté et tué »
Evoquant des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des hommes armés maltraitant des hommes arrêtés, voire une exécution sommaire, Abdel Rahmane a affirmé que « certains individus – dont des informateurs – ont été arrêtés et tués sur-le-champ, ce qui est totalement inacceptable ».
L’AFP n’a pas pu authentifier ces images de manière indépendante dans l’immédiat. Les arrestations des forces de sécurité ont lieu « avec la coopération des populations locales », selon Abdel Rahmane.
Au terme d’une fulgurante offensive, une coalition de rebelles armés dominée par les islamistes est entrée à Damas le 8 décembre, obligeant l’ancien président à fuir, marquant la fin de plus de 50 ans de règne incontesté du clan Assad.
Le nouveau chef des renseignements généraux Anas Khattab a promis samedi un plan de restructuration de l’ensemble de l’appareil sécuritaire, dénonçant “l’injustice et la tyrannie de l’ancien régime, dont les agences de sécurité ont semé la corruption et infligé la torture” au peuple.