Encore cette année, les annonces de projets énergétiques sur la Côte-Nord ont été nombreuses. Alors qu’Hydro-Québec s’apprête à construire d’immenses parcs éoliens terrestres et que les entreprises obtiennent des blocs d’énergie, - a demandé aux élus et aux experts ce qui a retenu leur attention en 2024.
Le projet éolien Manicouagan est géré par la firme Innergex. (Photo d’archives)
Photo : Site web de Mesgi’g Ugju’s’n
Le projet éolien Manicouagan
Le préfet du MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, souligne le projet éolien Manicouagan, qui a obtenu l’autorisation de produire 300 mégawatts (MW) d’énergie éolienne.
En janvier 2024, il a été annoncé que le projet, mené par la firme Innergex, serait réalisé en partenariat avec le Conseil des Innus de Pessamit et la MRC de Manicouagan.
Le parc, dont le coût a été estimé à environ un milliard de dollars, doit comprendre une cinquantaine d’éoliennes.
Il s’agit d’un projet d’investissement majeur de plus ou moins un milliard de dollars qui permettra d’établir des relations d’affaires avec les trois partenaires. Il générera des revenus discrétionnaires pour le conseil de bande, le MRC et l’entreprise privée. [Le projet va aussi créer] plusieurs emplois
dit M. Furlong.
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Marcel Furlong est le préfet de la MRC de Manicouagan. (Photo d’archives)
Photo: - / Benoît Jobin
Nouvelle usine de granules à Port-Cartier
À la fin du printemps, l’entreprise Shango Canada présentait ses ambitions pour son usine de broyage de granulés de Port-Cartier. Le 5 juin dernier, le nom de Shango sortait de l’ombre puisque la jeune entreprise recevait l’un des 11 précieux blocs énergétiques de plus de 5 MW.
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La construction du bâtiment principal de l’usine Shango Canada de Port-Cartier devrait être complétée d’ici la fin janvier 2025. (Photo d’archive)
Photo: - / Alban Normandin
Shango utilisera des fours à induction et des barres chauffantes pour produire des granulés de broyage. L’usine sera également alimentée en biocarburant de Bioenergy AE et en gaz naturel.
Ce projet a particulièrement séduit le maire de Port-Cartier et sous-préfet de la MRC from Sept-Rivières, Alain Thibault. C’est sûr que pour nous, le bloc énergétique qui a été alloué à Shango était vraiment le bienvenu. Nous [se] se félicite de la tournure des événements
dit-il.
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Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, est également préfet adjoint de la MRC de Sept-Rivières. (Photo d’archives)
Photo: - / Charles-Étienne Drouin
M. Thibault considère que cette usine contribuera à diversifier l’économie locale.
Pour une ville mono-industrielle, […] lorsqu’il y a des fluctuations sur le marché de l’acier, tout le monde le ressent s’il y a un ralentissement des opérations, une grève ou quelque chose comme ça. Cette diversification est extrêmement importante. L’économie se porte très bien à Port-Cartier
dit le maire.
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En juin dernier, outre Shango Canada, quatre autres entreprises basées sur la Côte-Nord ont réussi à obtenir des mégawatts du Québec. Il s’agit d’Aluminerie Alouette, ArcelorMittal, Hi2Gen et Ore de fer Québec. (Photo d’archives)
Photo: - / Charles-Étienne Drouin
Un parc éolien en Haute-Côte-Nord?
Toujours en juin 2024, - révélait qu’un parc éolien pourrait voir le jour en Haute-Côte-Nord, près de Labrieville et de la communauté innue de Pessamit.
Au printemps dernier, des tests de vent ont été effectués dans la région.
Le préfet du MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, se réjouit de voir sa région dans le viseur de la société d’État.
On savait déjà que la région avait du potentiel avec les vents. Nous nous rapprochons désormais de la construction d’infrastructures
dit-elle.
Pour créer le parc éolien de la Haute-Côte-Nord, il faudra développer des infrastructures pour relier cette production. Je suis confiant quant à cette évolution. Nous travaillons en étroite collaboration avec Hydro-Québec pour y parvenir à court et moyen terme.
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Micheline Anctil est mairesse de Forestville ainsi que préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord. (Photo d’archives)
Photo : - / Olivier Roy-Martin
Si le projet se concrétise, elle prévoit des répercussions économiques importantes pour la région. Ce sont des bénéfices très appréciables tant au stade de la construction qu’après lors de l’exploitation. La Haute-Côte-Nord a de grands besoins de revitalisation. C’est une belle fenêtre de développement socio-économique qui s’offre à nous
ajoute le préfet.
Une gigausine à hydrogène à Baie-Comeau
En octobre dernier, - apprenait que l’entreprise allemande Hy2gen avait obtenu un bloc électrique de 307 MW.
L’octroi de tous les mégawatts nécessaires au projet d’usine d’hydrogène vert et d’ammoniac de Hy2Gen à Baie-Comeau a été chaleureusement accueilli dans la région. LE PDG de Hy2Gen, Cyril Dufau-Sansot, estime que le projet de gigafactory de Baie-Comoise représente un investissement de 2,6 milliards de dollars.
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L’entreprise allemande Hy2gen a obtenu un bloc électrique de 307 mégawatts pour son projet d’hydrogène vert et d’ammoniac à Baie-Comeau. (Photo d’archives)
Photo : Associated Press / dpa / Hauke-Christian Dittrich
Nous voulions avoir un projet majeur comme celui-là pour la renaissance de la Ville de Baie-Comeau, mais aussi de toute la Manicouagan. Ce projet est important pour la création d’emplois
déclare le préfet Marcel Furlong.
Ce projet amènera de nouvelles familles chez nous. Cela apportera également de la richesse à nos entrepreneurs qui offriront des services d’accompagnement à l’entreprise Hy2gen.
Une nouvelle ligne Hydro-Québec sur la Rive-Nord
Hydro-Québec a annoncé en novembre dernier la création d’une nouvelle ligne et d’un nouveau poste électrique sur la Rive-Nord.
La nouvelle ligne de 735 000 volts s’étendra à partir des environs de Sept-Îles sur quelque 160 kilomètres jusqu’au poste Micoua. Toutefois, le tracé, tout comme l’emplacement de la nouvelle sous-station électrique, n’est pas encore déterminé.
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La mise en service de nouvelles infrastructures sur la Côte-Nord est prévue à partir de 2031. (Photo d’archive)
Photo: Hydro-Québec
Le sous-préfet de MRC de Sept-Rivières, Alain Thibault espère que ces nouvelles infrastructures pourront contribuer à désengorger la station Arnaud, située à Sept-Îles.
Avec la nouvelle ligne, si un jour Hydro-Québec développait [un projet de barrage sur la rivière du] Petit Mécatina, d’autres barrages hydroélectriques, d’autres projets éoliens ou solaires, à ce moment-là, il y aura une ligne de transmission pour pouvoir transporter l’énergie. Mais ils devront laisser les mégawatts sur la Côte-Nord
dit-il.
Augmente la puissance de Manic-2
En novembre dernier, on apprenait que des études sont en cours près de Baie-Comeau pour augmenter la puissance de la centrale Manic-2 d’environ 20 %. Ce projet d’Hydro-Québec pourrait coûter près d’un milliard de dollars et s’étendre jusqu’en 2033.
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La capacité actuelle de Manic-2, officiellement appelée centrale Jean-Lesage, est de 1 229 mégawatts. A l’issue des travaux, elle pourrait atteindre près de 1 475 MW. (Photo d’archives)
Photo: Hydro-Québec
Nous espérons vraiment que ce projet aura un impact à Manicouagan. Il n’y a pas que Manic-2, il y a aussi Manic-3 qui va [faire l’objet] d’investissements. Au total, ça devrait représenter plusieurs milliards de dollars, ça devrait être très bien
dit M. Furlong.
Le dos
du Plan Nord sur la Côte-Nord
À l’aube de 2025, le conseiller en gestion de patrimoine Serge Morin voit un parallèle entre les récentes décisions économiques du Québec et l’esprit originel du Plan Nord.
Le gouvernement du Québec, avec Hydro-Québec, revient à la base de l’exercice fait il y a 10 ou 15 ans où on se rendait compte que notre force, au Québec, c’était l’énergie.
explique M. Morin.
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Serge Morin travaille pour l’équipe Morin-Poirier-Duchesne de la Financière Banque Nationale de Sept-Îles. Il prend cependant soin du patrimoine de plusieurs Canadiens à travers le pays et même ailleurs. (Photo d’archives)
Photo : -
Le gouvernement du Québec a fait pression sur Hydro-Québec pour qu’elle libère des blocs énergétiques. Nous investissons dans ces blocs en espérant le plus grand rendement possible pour la population québécoise. Nous l’investissons dans notre force : la production d’énergie à faible coût.
Les atouts du Québec, à l’échelle internationale, résident principalement [dans les régions nordiques, dont] la Côte-Nord et le Nord du Québec
ajoute-t-il.
Vers une nouvelle année d’annonces énergétiques ?
Micheline Anctil estime que le potentiel de développement énergétique de la Côte-Nord sera important dans les années à venir.
Élus et collectivités [de la Côte-Nord] nous essaierons de saisir l’opportunité de développement qui s’offre à nous avec une grande vision pour l’avenir
argumente-t-elle.
En 2025, Alain Thibault suggère qu’Hydro-Québec pourrait annoncer des avancées majeures dans ses projets côtiers nord. Même son de cloche du côté du préfet de MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, qui assure que d’autres projets énergétiques sont à prévoir en 2025.
Il y a des projets à venir, mais je ne peux pas en parler car ces projets n’ont pas encore été rendus publics
ajoute-t-il.