Trois ans après le phénomène mondial qui a suivi le lancement de cette série coréenne mettant en scène des jeux pour enfants dans une version ultra violente, « Squid Game » est de retour sur Netflix depuis le 26 décembre. Une deuxième saison qui continue de critiquer à outrance la société capitaliste.
Les événements se déroulent trois ans après ceux de la première saison de « Squid Game ». Après avoir remporté la partie, Seong Gi-hun espère profiter de la vie en partant aux États-Unis. Malheureusement, une série d’incidents va le pousser à reconsidérer ses plans et à se réinscrire dans le jeu mortel.
La deuxième saison reprend la même mécanique que la première : un grand homme enferme des gens désespérés, avec le choix de la mort ou de l’argent. “Quoi qu’on pense de cette nouvelle saison, elle n’a évidemment pas la même résonance et ne provoque pas le même choc que la première”, explique dans le 19h30 du 29 décembre Nicolas Dufour, journaliste et spécialiste des séries pour le journal Le Temps. .
« C’est toujours cette oscillation entre la forte hiérarchie orwellienne et l’abandon de l’humanité ; la chute des valeurs de la société et de la civilisation », explique-t-il. En fin de compte, l’homme est un loup pour « l’homme tout le temps ».
Contenu externe
Ce contenu externe ne peut pas être affiché car il est susceptible de collecter des données personnelles. Pour voir ce contenu vous devez autoriser la catégorie Réseaux sociaux.
Accepter Plus d’informations
Une critique du capitalisme
Personnage principal de « Squid Game », Seong Gi-hun est un père divorcé et ancien ouvrier jeté à la rue par un groupe automobile, Dragon Motors. Même s’il s’agit d’une fiction, le réalisateur et scénariste de “Squid Game”, Hwang Dong-hyuk, raconte à l’AFP s’être inspiré d’un véritable chapitre de l’histoire parfois sanglante des conflits sociaux. en Corée du Sud : occupation de l’usine Ssangyong à Pyeongtaek, près de Séoul, en 2009.
«Je voulais montrer que, dans le monde d’aujourd’hui, n’importe quel membre de la classe moyenne peut tomber du jour au lendemain au bas de l’échelle économique», explique-t-il. Dragon Motors, l’ancien employeur du personnage Gi-hun, fait aussi clairement référence à Ssangyong (« dragon jumeau » en coréen), véritable entreprise ayant licencié 40 % de son personnel en 2009.
S’ensuivent une occupation d’usine et une grève de 77 jours, qui se terminent par une violente bataille entre des grévistes armés de frondes et de tuyaux en acier et des policiers utilisant des balles en caoutchouc, des Tasers et des hélicoptères tirant des gaz lacrymogènes. De nombreux syndicalistes ont été tabassés.
De la Corée du Sud à l’Occident
Le conflit ne s’est pas arrêté là. Cinq ans plus tard, le dirigeant syndical Lee Chang-kun est resté perché au sommet d’une des cheminées de l’usine pendant 100 jours pour dénoncer une décision en faveur de Ssangyong contre les grévistes. Il est alors alimenté en nourriture grâce à un panier accroché à une corde et est en proie à des hallucinations – une corde sortie de sa tente se transformant selon lui en serpent.
« La série porte un regard extrêmement dur sur la société et la Corée du Sud a, à ce niveau peut-être, quelque chose de maximaliste, mais qu’on connaît ici aussi. Par exemple, la compétition pour un emploi, pour un meilleur salaire, pour tenter de progresser dans la société d’une manière ou d’une autre», raconte Nicolas Dufour.
Sujet TV : Gilles de Diesbach
Adaptation web : Myriam Semaani avec l’AFP
« Squid Game », saison 2, de Hwang Dong-hyuk, avec Lee Jung-jae. À voir sur Netflix depuis le 26 décembre 2024.
