Voici ce qu’il faut savoir sur la suspension du programme Roulez vert

Voici ce qu’il faut savoir sur la suspension du programme Roulez vert
Voici ce qu’il faut savoir sur la suspension du programme Roulez vert

Le gouvernement Legault soutient qu’il n’a plus d’argent pour verser des subventions à l’achat de véhicules électriques et de bornes de recharge. Il a donc décidé de suspendre son programme Roulez vert. Voici ce qu’il faut retenir de cette décision afin d’en comprendre l’impact sur les consommateurs.

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1) Quelles sont les subventions actuelles liées au programme Roulez vert ?

Il s’agit d’une subvention de 7 000 $ pour l’achat d’un véhicule électrique et de 600 $ pour l’installation d’une borne de recharge. Le programme comprend également une aide financière pour l’installation de bornes dans les immeubles à logements, pouvant aller jusqu’à 49 000 $ pour un immeuble de 20 logements et plus. L’année dernière, lors du budget 2024-2025, le ministre des Finances avait annoncé la fin progressive du programme. La subvention à l’achat de véhicules électriques sera réduite à 4 000 $ en janvier, puis à 2 000 $ en 2026 avant de disparaître l’année suivante.

2) Quand les subventions seront-elles suspendues ?

Toutes les subventions liées au programme Roulez vert ne seront plus versées à partir du 1est Février 2025, pour une durée minimale de deux mois. Par exemple, le rabais à l’achat d’un véhicule électrique ne sera plus admissible chez les concessionnaires automobiles. Le ministère de l’Environnement espère reprendre le programme en avril, suite au prochain budget et à l’ajout de crédits budgétaires, mais rien n’est garanti.

3) Quel sera l’impact de la suspension sur les consommateurs ?

L’achat d’un véhicule électrique coûtera beaucoup plus cher l’année prochaine, ce qui créera des inégalités entre les consommateurs. Selon le professeur à l’Université de Montréal et directeur scientifique de l’Institut Trottier en énergie, Normand Mousseau, la décision du gouvernement va créer de la « confusion » et certains pourraient reporter l’achat d’un véhicule électrique ou même revenir vers les voitures thermiques, dit-il. Cette annonce « sans préavis » et « sans justification claire » entraînera une incertitude pour les consommateurs et ceux qui dépendent des subventions. Le Québec a « un manque de cohérence » et d’uniformité dans ses politiques d’électrification, dit-il.

4) Est-il trop tard pour profiter des subventions ?

Non. Il reste deux semaines pour bénéficier de la subvention complète de 7 000 $ et tout le mois de janvier pour bénéficier de l’aide qui sera réduite à 4 000 $. Cependant, la subvention est disponible à l’achat et non à la réservation d’un véhicule. Pour obtenir la réduction, le modèle choisi doit être livré avant la date limite du 1er février.

5) Pourquoi Québec suspend-il ses subventions ?

L’enveloppe budgétaire du programme Roulez vert 2024-2025 est vide en raison de l’engouement pour l’achat de véhicules zéro émission, fait valoir le ministère de l’Environnement. Selon les experts consultés, il s’agit d’une « astuce comptable » car il aurait pu puiser de l’argent sur le Fonds vert. Depuis juillet, 34,6 % des véhicules neufs vendus sont électriques. Le Québec a deux ans d’avance sur ses objectifs. Selon le sous-ministre de l’Environnement Jean-François Gibeault, une suspension de deux mois en hiver ne changera pas l’appétit des consommateurs. « C’est une augmentation de 100 % au cours des sept derniers mois. En termes de croissance, je ne connais pas d’équivalent sur la planète.» À 1est En avril 2024, Québec avait dépensé 640 M$ pour ce programme.

6) L’augmentation des ventes de véhicules électriques était-elle prévisible ?

Oui, estime le professeur Mousseau. En annonçant la réduction progressive et la fin de la subvention d’ici 2027, le gouvernement a suscité un fort engouement en 2024 pour l’achat de véhicules électriques. Le Québec lui-même a provoqué une envolée des ventes de véhicules verts et des demandes massives de subventions.

7) Cette suspension pourrait-elle nuire aux objectifs d’électrification des transports ?

Il existe un risque à court terme, soutient le professeur Mousseau. Le gouvernement vise deux millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030, soit 30 % des véhicules légers à moteur. Actuellement, plus de 269 000 véhicules légers circulant sur les routes du Québec sont électriques, ce qui représente à peine 7 % du parc automobile total. La suspension pourrait temporairement ralentir l’élan des consommateurs. Cependant, dit-il, la norme sur les véhicules zéro émission (VZE) forcera le changement. Avec cette norme, Québec oblige les constructeurs automobiles à proposer davantage de modèles électriques et à atteindre certains pourcentages de ventes, sous peine de sanctions financières. Chaque année, ce pourcentage va augmenter et doit par exemple atteindre 45 % en 2027 et 85 % en 2030.

LES OBJECTIFS DU GOUVERNEMENT EN ÉLECTRIFICATION

Objectif : en 2035, 100 % des véhicules automobiles et camionnettes neufs vendus seraient électriques, soit 4 100 000 voitures.

La vente de véhicules neufs essence et diesel sera interdite.

Actuellement : 20,9 % des véhicules neufs immatriculés sont électriques.

Objectif : 40 % des taxis électrifiés en 2030.

Actuellement : 14,2 % des taxis circulant sur les routes du Québec sont électriques.

Objectif : 55 % des bus urbains électrifiés en 2030.

Actuellement : 1,3 % des autobus urbains circulant sur les routes du Québec sont électriques.

Objectif : 65 % des bus scolaires électrifiés en 2030.

Actuellement : 13 % des autobus scolaires circulant sur les routes du Québec sont électriques.

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