ces médicaments augmentent le risque de tumeurs

ces médicaments augmentent le risque de tumeurs
ces médicaments augmentent le risque de tumeurs

– la préménopause (règles irrégulières, syndrome prémenstruel, tensions mammaires…) ;

– la ménopause ;

– mastodynie non sévère.

Selon une étude Epi-Phare, près de 30 000 femmes ont été exposées mensuellement à la médrogestre en 2022 (1).

  • 2 Quels risques ?

    Cette étude montre que l’utilisation prolongée de promégestone (Surgestone, 0,5 mg, 0,250 mg, 0,125 mg, comprimé), de médrogestone (Colprone® 5 mg, comprimé) ou d’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera® 150 mg/ 3 ml, suspension injectable) est associé à un risque accru de méningiome (au-delà d’un an d’utilisation). « Ce n’est pas vraiment un scoop pour nous, c’est quelque chose qui était attendu », souligne Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, également connue sous le pseudonyme de Mam Gynéco. Les méningiomes possèdent des récepteurs à la progestérone et sont donc sensibles à la prise de macroprogestatifs. [NDLR. dont fait partie la Colprone®]. »

    « Méningiome [NDLR. tumeur primaire du système nerveux central] “C’est une tumeur à prédominance bénigne”, indique-t-on cependant dans l’étude.

    Facteurs de risque reconnus pour le méningiome
    Les facteurs de risque reconnus de méningiome comprennent : le sexe féminin, l’âge (surtout au-delà de 65 ans), l’exposition intracrânienne aux rayonnements ionisants en particulier pendant l’enfance, la neurofibromatose de type 2 et l’exposition à certains progestatifs (2).

  • 3 Colprone ® mais pas que…

    Colprone ® n’est cependant pas le seul progestatif en ligne de mire : dans une lettre de l’ANSM de mai 2024 et adressée aux médecins généralistes, gynécologues, endocrinologues, radiologues, neurologues et neurochirurgiens, sages-femmes et pharmaciens, il est très clairement écrit que « ces progestatifs augmentent le risque de méningiome. Vous devez respecter les conditions particulières d’utilisation et assurer un suivi IRM spécifique de vos patients. »

    Les progestatifs en question :

    – Acétate de cyprotérone 50 et 100 mg (Androcur ® et génériques) ;

    – Acétate de chlormadinone 5 ou 10 mg (Lutéran ®) ;

    – Acétate de nomégestrol 5 mg (Lutényl ® et génériques) ;

    – Médrogestone (Colprone® 5 mg) ;

    – Acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera ®150 mg/3 ml).

    « Compte tenu des restrictions importantes sur Lutéran® et Lutényl®, Colprone® a été beaucoup prescrit », souligne le Dr Bagot.

  • 4 Quelles recommandations ?

    Entre juillet 2023 et juin 2024, l’ANSM a émis plusieurs recommandations pour réduire le risque de méningiome associé à l’usage de ces cinq médicaments :

    – en cas d’antécédents de méningiome ou de méningiome existant, le traitement progestatif ne doit pas être utilisé.

    – Les progestatifs doivent être prescrits à la dose minimale efficace et pendant la durée la plus courte possible (car le risque de méningiome augmente avec l’âge, la dose et la durée d’exposition).

    – La prescription de ces médicaments doit être réévaluée chaque année, notamment autour de la ménopause pour les femmes.

    – Surveillance par imagerie : une IRM doit être réalisée en début de traitement en cas de facteur de risque identifié de méningiome. Dans tous les cas : une IRM après un an de traitement avec l’un des progestatifs cités, une cinq après le premier puis tous les deux ans si le traitement se poursuit.

    – Si des signes évocateurs d’un méningiome apparaissent pendant ou après un traitement par un progestatif, et même si le traitement a été arrêté depuis plusieurs années, une IRM doit être réalisée.

    – En cas de diagnostic de méningiome, le traitement progestatif doit être arrêté immédiatement.

    – La prescription de Colprone® ne doit être justifiée qu’en première intention en cas d’hémorragie liée aux fibromes, d’endométriose ou de douleurs mammaires sévères (mastodynie). Pour les autres cas, l’ANSM recommande « l’utilisation en première intention de progestatifs non associés à un risque accru de méningiome, ni le recours à des alternatives thérapeutiques ». Concernant le Depo Provera®, il ne doit être utilisé que lorsqu’il n’est pas possible d’utiliser d’autres méthodes contraceptives.

    – Enfin, depuis le 1er juillet 2024, les conditions de prescription et de délivrance des médicaments à base d’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera® 150 mg/3 mL) et de médrogestone (Colprone® 5 mg) ont été renforcées : l’ordonnance doit être accompagnée d’un certificat annuel. attestation d’information cosignée par le prescripteur et le patient pour les traitements d’une durée supérieure à un an. Il s’agit d’une condition obligatoire pour que le médicament vous soit délivré. De plus, une fiche d’information doit désormais être remise au patient par le prescripteur.

    Pratique

    (1) Epi-Phare, est un groupement d’intérêt scientifique constitué par l’ANSM et le Cnam. Lisez l’étude.

 
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