(Kiev) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que les troupes nord-coréennes combattant pour la Russie pourraient avoir mené des actions offensives dans la partie de la région russe de Koursk occupée par l’armée ukrainienne.
Publié à 10h47
Mis à jour à 11h06
« Il existe des informations préliminaires indiquant que les Russes ont commencé à utiliser des soldats nord-coréens dans des assauts – en nombre notable », a déclaré M. Zelensky dans son discours quotidien.
« Les Russes les intègrent dans des unités combinées et les utilisent dans des opérations dans la région de Koursk. Pour l’instant, juste à cet endroit. Mais nous disposons d’informations selon lesquelles ils pourraient être utilisés dans d’autres parties du front », a-t-il ajouté.
PHOTOS D’ARCHIVES SERVICE DE PRESSE DU PRÉSIDENT UKRAINIEN FOURNI PAR L’AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
Selon lui, les troupes nord-coréennes « subissent déjà des pertes notables ». Il a également accusé Moscou de pousser la guerre à « une autre étape ».
« S’il ne s’agit pas d’une escalade, alors quelle est l’escalade dont beaucoup parlent ? », a-t-il poursuivi, en référence aux voix réticentes à soutenir Kiev car elles craignent une escalade avec Moscou.
L’Ukraine a prévenu que la Russie avait rassemblé quelque 50 000 soldats, dont plusieurs milliers de soldats nord-coréens, pour reprendre le contrôle des zones de la région de Koursk occupées par l’armée ukrainienne depuis une offensive surprise début août.
Fin novembre, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, estimait qu’environ 10 000 membres de l’armée nord-coréenne se trouvaient dans la région russe de Koursk.
«Je m’attends vraiment à les voir bientôt engagés dans le combat», avait déclaré M. Austin à l’époque.
Lloyd Austin avait alors affirmé n’avoir « vu aucune information significative » faisant état de soldats nord-coréens « activement engagés dans les combats ».
Début novembre, M. Zelensky avait assuré que « certains » soldats nord-coréens avaient déjà pris part aux hostilités et subi des pertes dans la région de Koursk.
Des responsables du gouvernement sud-coréen et un organisme de recherche ont déclaré le mois dernier que Moscou fournissait du carburant, des missiles anti-aériens et une aide économique à Pyongyang en échange de ces troupes.
Kyiv revendique une grève sur un site pétrolier
IMAGE DES MÉDIAS SOCIAUX, FOURNIE PAR REUTERS
Cette capture d’écran obtenue à partir d’une vidéo sur les réseaux sociaux publiée le 14 décembre 2024 montre de la fumée et des incendies s’élevant d’une infrastructure de stockage de carburant, à la suite de ce que le gouverneur régional Andrei Klychkov a qualifié d’attaque de drone ukrainien, à Oriol, en Russie.
L’Ukraine a affirmé samedi avoir bombardé dans la nuit un site pétrolier dans la région russe d’Oriol (ouest), déclenchant un incendie, les autorités locales confirmant une “attaque massive de drones”.
L’état-major général ukrainien a indiqué dans un communiqué que les forces de Kiev ont attaqué ce site situé dans la ville de Stalnoy Kon, située dans la région d’Oriol, à environ 165 km de la frontière ukrainienne.
“Il s’agit de l’un des plus grands terminaux pétroliers de la banlieue de (la ville) d’Oriol” qui fait partie du “complexe militaro-industriel” approvisionnant l’armée russe, a affirmé l’état-major ukrainien.
Des images présumées de l’attaque, publiées par les médias russes, montrent des volutes de fumée s’échappant d’un incendie pendant la nuit.
Sur Telegram, le gouverneur russe de la région, Andreï Klychkov, a confirmé samedi que du carburant avait pris feu sur « une infrastructure » après une « attaque massive de drone ».
Il a déclaré que 11 drones ennemis avaient été abattus par la défense aérienne et qu’à 5 heures du matin, heure locale (21 heures, heure de l’Est), l’incendie avait été maîtrisé, mais n’était pas encore éteint.
L’attaque n’a fait aucune victime, a-t-il ajouté.
Cependant, dans la région russe de Belgorod, un garçon de neuf ans a été tué lors d’une attaque de drone ukrainien qui a touché une maison du village de Maiski, a rapporté samedi le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.
Selon cette Source, la mère de la victime et son deuxième enfant, une fillette de sept ans, ont été blessés lors de l’attaque et hospitalisés.
En réponse aux bombardements russes qui détruisent ses infrastructures et font de nombreuses victimes civiles, Kiev mène régulièrement des frappes de drones en Russie, notamment sur des sites militaires et énergétiques.
Dans la nuit de vendredi à samedi, la Russie a mené une attaque contre l’Ukraine avec 132 drones, dont 130 ont été neutralisés, a indiqué l’armée de l’air ukrainienne.
De son côté, l’armée du Kremlin a indiqué samedi avoir abattu dans la nuit et la matinée une quarantaine de drones ennemis, principalement au-dessus des régions russes limitrophes de l’Ukraine.
