(Ottawa) Les ministres fédéraux se sont relayés mardi pour minimiser l’idée qui aurait été évoquée par le président élu des États-Unis, Donald Trump, lors d’un dîner avec le premier ministre Justin Trudeau, selon laquelle le Canada pourrait devenir le 51e État américain.
Michel Saba
La Presse Canadienne
« Lors d’un dîner de trois heures dans une résidence, [durant la] Lors du long week-end américain de Thanksgiving, il y aurait sûrement eu des moments de plaisanteries. Le président racontait des blagues. Le Premier ministre a répondu. C’était quand même une soirée sociale», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, à son arrivée au conseil des ministres.
M. LeBlanc a expliqué que le repas – qu’il a qualifié à un moment donné de « rencontre » – a bien sûr permis d’aborder des « enjeux sérieux », notamment la frontière et le commerce entre le Canada et les États-Unis. . “Mais le fait que la relation soit cordiale, chaleureuse, que nous ayons pu raconter des blagues lors d’un dîner de trois heures, c’est quand même positif”, a-t-il poursuivi.
Selon Fox News, l’adhésion aux États-Unis pourrait être, selon le président élu, une solution pour le Canada dans le cas où l’imposition de droits de douane pour ne pas avoir résolu les problèmes de commerce et d’immigration affecte grandement l’économie canadienne.
La ministre du Tourisme, Soraya Martinez-Ferrada, a déclaré que même si les deux pays entretiennent des relations économiques très intégrées, « de là à aller aussi loin, je pense que personne ne prend cela au sérieux ».
Quelques instants plus tard, son collègue ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déclaré qu’il était « très fier d’être Canadien comme tous les Canadiens ».
M. Champagne a soutenu que le premier ministre Trudeau était le premier dirigeant du G7 à être accueilli par le président Trump. «Je pense que c’est vraiment important. Cela démontre la nature stratégique de nos relations », a-t-il déclaré.
Appelé à son tour à commenter, le lieutenant politique de Justin Trudeau pour le Québec, Jean-Yves Duclos, a réitéré que les deux hommes ont eu « une excellente rencontre » qui leur a permis de mieux se connaître et de préparer le retour au pouvoir de M. Trump. Maison.
Quant au fait que les conservateurs estiment que cette nouvelle démontre que M. Trudeau a participé à un « dîner d’idiots », M. Duclos rétorque que leur chef Pierre Poilievre « mine les efforts du Canada » et que le « bruit » qu’il fait est « totalement contre-productif ».
Au Québec, le porte-parole du Parti québécois aux relations internationales, Pascal Paradis, a trouvé « intéressant » de constater que le ministre LeBlanc « se vante et raconte plein d’anecdotes sur ce qui s’est passé lors de ce dîner-là, mais ne mentionnez pas celui-ci si, en fait , a-t-on dit.
« J’espère que ce n’est pas ainsi que le président élu des États-Unis nous perçoit », a-t-il ajouté.
Donald Trump a menacé il y a une semaine d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations de produits canadiens et mexicains si les deux pays ne faisaient pas davantage pour endiguer le passage illégal de personnes et de drogues à travers les frontières.
Il s’en est suivi une agitation qui a amené les premiers ministres provinciaux et M. Trudeau à tenir une réunion d’urgence, puis à M. Trudeau de se rendre en Floride pour dîner avec M. Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago.
Avec les informations d’Émilie Bergeron, La Presse Canadienne