Le National a commencé à s’emparer du budget fédéral

Le National a commencé à s’emparer du budget fédéral
Le National a commencé à s’emparer du budget fédéral

C’est parti pour trois jours de débat sur le budget 2025 de la Confédération au National. La Chambre du Peuple a commencé mardi à examiner le projet. Un projet pour lequel la Commission des Finances, dirigée par la droite, propose de donner à l’armée 530 millions de plus que ce que prévoyait le Conseil fédéral. Cela se fait au détriment de la Coopération internationale qui devrait perdre 250 millions, de l’asile (-105 millions) ou encore des dépenses du personnel de la Confédération (-70 millions).

Et le duel gauche-droite a commencé. A droite, on estime que Berne dépense trop et pas au bon endroit. «Les dépenses de sécurité sociale ont quintuplé depuis 1990 et s’élèvent aujourd’hui à 30 milliards de francs par an. Les dépenses d’aide au développement ont triplé. Depuis des décennies, nous envoyons des milliards à l’étranger. Nous dépensons deux fois plus pour la migration et l’aide au développement que pour l’alimentation et l’agriculture», a souligné Lars Guggisberg (UDC/BE).

“Des économies n’ont été réalisées que dans deux domaines : la défense nationale et l’alimentation, les deux domaines dans lesquels nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation déplorable”, a-t-il ajouté. L’UDC comme le PLR ​​devraient donc épargner l’agriculture et les agriculteurs, alors que le Conseil fédéral souhaite qu’ils fassent également des efforts.

A gauche, on juge le projet complètement déséquilibré. Le PS, les Verts et le Parti vert libéral ont également annoncé qu’ils ne soutiendraient pas le budget 2025 tel qu’il est. Ce qui n’arrive pas, ce sont les coupes dans la coopération internationale. «Négliger aujourd’hui la promotion de la paix et de la stabilité internationale signifie risquer demain des conflits qui nous affecteront également», a déclaré Corina Gredig (PVL/ZH).

Cédric Wermuth (PS/AG) est du même avis : « Nous ne pouvons rien faire de plus dangereux que de s’en prendre à la coopération au développement. À l’échelle internationale, qui comblera ce vide dans les pays du Sud ? Ce sera la Russie, la Chine, la Turquie et peut-être même l’Iran », a-t-il déclaré. « La coopération au développement constitue la première ligne de la politique de défense et de sécurité de notre pays. » Pour le PS, il vaudrait mieux augmenter les recettes en taxant davantage le capital.

Pour Felix Wettstein (Verts/SO), ce qui bloque particulièrement, c’est l’augmentation du budget de l’armée. “Cela représente une augmentation de 35% en une seule année, et nous ne savons pas encore vraiment comment dépenser cet argent supplémentaire”, a-t-il critiqué. Alors qu’il existe d’énormes besoins en matière de politique sociale, sanitaire et environnementale.

Mais Reto Nause (C/BE) a rétorqué : « Aujourd’hui, nous corrigeons les fortes coupes budgétaires des décennies passées. Cette correction doit nous permettre de nous défendre à nouveau, purement et simplement », a-t-il souligné. “La situation sécuritaire a changé et le budget doit en tenir compte”, a ajouté Peter Schilliger (PLR/LU)

Après le National, le dossier ira au Conseil des Etats et ce sera ensuite un ping-pong entre les Chambres pour régler les différends durant les trois semaines de la session d’hiver.

 
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