18 semaines de congé accordées à tous les parents après la naissance d’un bébé ? C’est ce que propose une alliance interpartis qui a révélé jeudi qu’elle lancerait une initiative en ce sens au niveau fédéral au printemps 2025. L’objectif : remplacer les congés maternité et paternité actuels, un système qui « met les mères sous pression et exclut les pères », avec un modèle où chaque parent bénéficierait d’une période d’arrêt de travail individuelle, égale et non transmissible.
Outre le bien-être des parents et des enfants, la mise en œuvre de ce projet bénéficierait à l’économie, notamment en impactant la pénurie de main d’œuvre qualifiée qui touche la Suisse, selon les initiateurs. Les mères, en particulier, sont inquiètes, car la stabilité qu’impliquerait le congé familial les inciterait à « retourner au travail plus rapidement avec des taux d’occupation plus élevés ». Selon l’alliance, ce congé bénéficierait également aux PME et aux régions rurales, car il permettrait une concurrence plus juste en termes de conditions de travail face aux grandes entreprises.
Les initiateurs – entre autres représentants du Centre, des Vert.es, des Vert’libéraux et de Travail.Suisse – estiment que les investissements qu’impliquerait l’entrée en vigueur de ce congé seraient « refinancés déjà après 20 ans par les revenus ». des impôts et davantage de cotisations sociales. Et Kathrin Bertschy, conseillère nationale (VL/BE) et coprésidente de l’Alliance F, de conclure : « Un pays qui veut des enfants et une main-d’œuvre qualifiée doit investir dans la conciliation travail-famille. Ça vaut le coup.
Déjà des opposants à droite
Des voix se sont déjà élevées à droite pour dénoncer l’initiative du « congé familial ». Pour le conseiller national du PLR Andri Silberschmidt, accorder 18 semaines aux deux parents est « clairement exagéré ». L’élu ne estime pas que cette mesure puisse bénéficier à l’économie. Au contraire, cela représenterait une lourde charge pour les PME. Un point de vue partagé par le conseiller national de l’UDC Rémy Wyssmann, qui craint une fuite des PME à l’étranger.