La compagnie lausannoise traverse une période de turbulences financières. Notamment l’augmentation des salaires des danseurs, mais aussi la baisse des revenus lors des tournées internationales et la perte d’un sponsor important. Comme l’a révélé vendredi le Centre d’investigation de la RTS, un programme d’économies a dû être lancé, avec des licenciements à la clé.
Le Ballet Béjart Lausanne (BBL) vient de terminer sa saison 2023-2024 avec un grand succès avec cinq représentations à guichets fermés au Palais de Beaulieu. Mais en coulisses, les difficultés financières s’accumulent.
Selon plusieurs sources concordantes, les résultats financiers de l’entreprise sont dans le rouge. Au début de cette année, ils présentaient une perte de plus d’un million de francs sur un budget de fonctionnement d’environ 10 millions de francs, a appris le service d’enquête de la RTS. Pour rappel, la moitié du budget du BBL provient d’une subvention de la Ville de Lausanne et des communes environnantes.
Mesures d’économies
Ni la direction du ballet ni son conseil de fondation n’ont souhaité confirmer ce chiffre : « Nous attendons l’examen des comptes en octobre prochain », a expliqué Giancarlo Sergi à la RTS. Mais le directeur général du BBL révèle que l’exercice précédent, celui de 2022-2023, était à peine à l’équilibre avec une perte de 288 francs.
La situation semble donc s’être aggravée. Aujourd’hui, le président par intérim du conseil de fondation du BBL, le maire de Lausanne Grégoire Junod, reconnaît : « Il est probable qu’une part importante des réserves devra être utilisée pour terminer [l’exercice actuel] en équilibre”. Au dernier décompte officiel, les réserves de la BBL s’élèvent à quelque 735 000 francs.
Le conseil de fondation envisage d’autres mesures. Elle a récemment adopté un programme d’assainissement sur trois ans, basé sur un audit réalisé l’automne dernier par le Service du Contrôle financier de la Ville de Lausanne. Ce rapport n’est pas encore public et ni Grégoire Junod ni Giancarlo Sergi n’ont souhaité en dire plus sur les décisions prises suite à sa lecture.
Licenciements
Mais les recherches de la RTS ont identifié certaines mesures de réduction des coûts, notamment en matière de ressources humaines. Le poste de directeur des infrastructures sera supprimé. L’ancien secrétaire de Gil Roman a été licencié. Le professeur de danse et le pianiste de la compagnie n’auront plus de salaire fixe, mais seront employés sur appel et payés à la prestation.
Quant à Gil Roman lui-même, son exclusion de la compagnie ne serait pas liée à ce plan d’économies mais, selon la version officielle, ferait suite à un incident survenu lors de représentations à Paris.
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Interrogé sur cette restructuration en cours, Giancarlo Sergi admet que « certains postes du BBL ont été supprimés. Il s’agit de faire en sorte que nous ayons des ressources qui correspondent aux besoins de la compagnie », justifie le directeur général. Faut-il s’attendre à de nouveaux licenciements, y compris parmi les danseurs ? Autant de questions qui restent sans réponse, tout au plus suggère-t-on de préserver le domaine artistique.
Marc Menichini, cellule d’enquête de la RTS
