Julian Assange est un « homme libre » après un accord avec la justice américaine – Telquel.ma

V« Vous pourrez sortir de cette salle d’audience en homme libre. », a déclaré la juge Ramona V. Manglona à l’issue d’une brève audience devant le tribunal fédéral américain de Saipan, dans les îles Mariannes du Nord. M. Assange n’aura pas le droit de retourner aux Etats-Unis sans autorisation, a indiqué le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Conformément à un accord trouvé avec la justice, l’ancien informaticien de 52 ans, accusé d’avoir publié des centaines de milliers de documents américains confidentiels dans les années 2010, a plaidé coupable d’obtention et de divulgation d’informations de la défense nationale.

Une libération historique

“J’ai encouragé ma source”la soldate américaine Chelsea Manning, à l’origine de cette fuite massive, « pour fournir du matériel qui a été classifié », a reconnu Julian Assange mercredi au bar, fatigué mais visiblement détendu. M. Assange a serré dans ses bras ses deux avocats et signé un livre pour l’un de ses partisans, a constaté un journaliste de l’AFP.

Il a ensuite quitté le tribunal sous les yeux des caméras, sans faire de déclaration. « Aujourd’hui est un jour historique. Il met fin à 14 ans de batailles juridiques »s’est félicitée son avocate Jennifer Robinson.

Il a immédiatement embarqué dans un avion privé qui a quitté les îles Mariannes, petit territoire américain du Pacifique, pour Canberra, la capitale australienne, où il est attendu dans la soirée. « La priorité maintenant, c’est que Julian retrouve la santé (…) Il est dans un état terrible depuis cinq ans » et souhaits « être en contact avec la nature »a souligné son épouse, Stella Assange, qui a déclaré qu’elle ne pouvait pas “arrête de pleurer” de joie depuis l’annonce de sa libération.

Son père John Shipton, dans une interview à la chaîne australienne ABC, a confié son « joie » parce que son fils pourra « Passer du temps de qualité avec sa femme Stella et ses deux enfants, se promener sur la plage (…) et apprendre à être patient et à jouer avec les enfants pendant plusieurs heures – toute la beauté de la vie ordinaire ».

Le calvaire « touche enfin à sa fin »

Julien Assange « a énormément souffert dans son combat pour la liberté d’expression, la liberté de la presse »a souligné Barry Pollack, son autre avocat. « Le travail de WikiLeaks se poursuivra et M. Assange, j’en suis convaincu, poursuivra vigoureusement son combat pour la liberté d’expression et la transparence. ». “Je suis reconnaissant que le calvaire de mon fils touche enfin à sa fin”a déclaré sa mère Christine Assange, dans une déclaration aux médias australiens.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a félicité le Parlement de Canberra pour “résultat positif” quoi “la grande majorité des Australiens voulaient”. Le lanceur d’alerte a quitté lundi le Royaume-Uni, où il était emprisonné depuis cinq ans, après avoir accepté le principe d’un plaidoyer de culpabilité. Aux termes de cet accord, il n’était poursuivi que pour le seul chef d’accusation de « complot visant à obtenir et à divulguer des informations relatives à la défense nationale »pour lequel il a été condamné à 62 mois de prison, déjà couverts par les cinq années de détention provisoire.

Mme Assange, une avocate sud-africaine, a lancé un appel aux dons pour payer les 520 000 dollars (485 000 euros) que son mari doit rembourser au gouvernement australien pour l’affrètement de l’avion qui l’emmène en Australie. Il n’a pas « Pas le droit de prendre un vol commercial »a-t-elle indiqué sur X. Le tribunal des îles Mariannes du Nord a été choisi en raison du refus de M. Assange de se rendre sur le continent américain.

Un accord qui met fin à 14 ans de batailles juridiques

Les Nations Unies ont salué l’issue d’une affaire qui avait soulevé « une série de préoccupations en matière de droits de l’homme ». L’ancien vice-président américain Mike Pence a, de son côté, dénoncé « fausse justice » OMS « déshonore le service et le sacrifice des hommes et des femmes de nos forces armées ». L’accord met fin à une saga de près de 14 ans. Elle intervient alors que la justice britannique devait examiner, les 9 et 10 juillet, un recours de M. Assange contre son extradition vers les États-Unis, approuvée par le gouvernement britannique en juin 2022.

Il se battait pour ne pas être remis à la justice américaine qui le poursuivait pour avoir rendu public depuis 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Parmi ces documents figure une vidéo montrant des civils, dont un journaliste de Reuters et son chauffeur, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.

Visé par 18 chefs d’accusation, M. Assange encourt théoriquement jusqu’à 175 ans de prison. Chelsea Manning, condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, a été libérée sept ans après que sa peine ait été commuée par le président Barack Obama. Le fondateur de WikiLeaks avait été arrêté par la police britannique en avril 2019, après sept ans passés à l’ambassade d’Équateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans le cadre d’une enquête pour viol, classée sans suite la même année.

Depuis lors, les appels se sont multipliés pour que l’actuel président américain Joe Biden abandonne les charges retenues contre lui. L’Australie en a fait la demande officielle en février. Dans la première réaction officielle des États-Unis à l’accord, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a déclaré que, comme il s’agissait d’une affaire judiciaire en cours, il ne croyait pas “Il n’est pas approprié de commenter à ce stade.”

 
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