Alors que les Roumains se rendront aux urnes ce week-end pour élire leur nouveau président, le pays pourrait pour la première fois basculer vers l’extrême droite.
Le début d’un long marathon électoral. Les Roumains sont appelés aux urnes trois dimanches de suite pour élire leur président, ainsi que les représentants des deux chambres du Parlement. En date de ce dimanche 24 novembre, près 19 millions d’électeurs sont attendus aux urnes au premier tour de l’élection présidentielle.
OMS succèdera-t-il au président Klaus Iohannis ? Sur la ligne de départ : quatorze candidats sont candidats à la présidence. Mais selon les sondages, seuls 3 ou 4 d’entre eux peuvent réellement prétendre à accéder au second tour. Le mieux placé est Marcel Ciolacu, 56 ans. actuel président du Parti social-démocrate (PSD). Depuis juin 2023, il occupe le poste de Premier ministre à la tête d’un gouvernement de coalition avec le Parti national libéral (PNL). Mais dans l’isoloir, l’inflation galopante et les bas salaires pèseront sans doute lourdement sur les choix des électeurs.
Une situation qui pourrait voir le le pro-russe George Simion (38 ans), président de la jeune alliance pour l’unité des Roumains (AUR), accède au second tour. Après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, dont il s’inspire, George Simion continue de gagner des adeptes au sein de la société roumaine. La plupart des sondages lui attribuent la deuxième place, derrière le candidat social-démocrate.
un pays en proie à la fraude électorale
Comment alors expliquer une telle percée électorale ? A l’héritage du président sortant d’abord, à de forts soupçons de manipulation électorale de la part du PSD ont ensuite été prononcés. L’économie roumaine n’a jamais été aussi mauvaise. Le déficit budgétaire du pays s’élève aujourd’hui à 5,44% du PIB (environ 20 milliards d’euros).Le plus grand projet de Klaus Ioannis, « România educata » (« Roumanie instruite »), s’est transformé en un fiasco total : 57 % des établissements scolaires des zones rurales sont toujours délabrés et insalubres et le personnel enseignant reste démobilisé et mal payé.
L’ascension de George Simion est également due aux soupçons de falsification du PSD de la part de l’actuel Premier ministre et candidat, Marcel Ciolacu. Pour s’assurer de remporter le second tour, Marcel Ciolacu aurait assuré d’éliminer de la course Diana Sosoaca, amie déclarée de la Russie, avec l’aide de la Cour Constitutionnelle.
Sosoaca étant hors d’atteinte, Marcel Ciolacu souhaitait que les voix du candidat extrémiste reviennent à Simion afin que les Roumains privilégient ensuite le candidat « le moins pire » au second tour. A savoir pour ce dernier, le sien. Résultat : la confiance des Roumains dans leurs dirigeants est au plus bas. 31% d’entre eux pensent que les élections seront truquées.
Le vote crucial de la diaspora roumaine
Dans le passé, le vote de la diaspora a joué un rôle important, parfois crucial. Ainsi, en 2009, le président Traian Băsescu a été élu au second tour aux dépens de Mircea Geoană grâce aux voix des Roumains de l’étranger. De même, en 2014, la diaspora roumaine a largement contribué à la victoire de Klaus Iohannis face au représentant du PSD Victor Ponta. Cinq ans plus tard, ce sont encore les Roumains de l’étranger qui ont sanctionné les sociaux-démocrates lors des élections européennes.Un vote antisystème qui pourrait se répéter ce week-end : la diaspora ayant abandonné les idées modernistes et pro-européennes pour se laisser bercer par des discours populistes.