vers un raz-de-marée du parti au pouvoir

Le parti au pouvoir au Sénégal se dirige, au lendemain des élections législatives, vers une majorité écrasante au Parlement qui donnerait au président Faye et au Premier ministre Sonko les moyens de mettre en œuvre l’agenda de rupture et de justice sociale qui les a portés au pouvoir en huit mois.

Pastef se retrouve avec les trois quarts des sièges à l’Assemblée nationale, selon les projections de plusieurs médias basées sur des résultats partiels provisoires.

ET “incursion” le mérite en revient au premier ministre et leader du parti Ousmane Sonko, qui était encore en prison il y a huit mois et aurait désormais les mains libres pour commencer à mettre en œuvre son projet.

Les instances électorales ont jusqu’à mardi soir pour publier les résultats officiels provisoires au niveau départemental.

«La priorité est de changer les politiques et d’impacter le panier des familles»», explique l’enseignant chercheur El Hadji Mamadou Mbaye, en faisant référence au coût de la vie et à une population qui lutte quotidiennement pour trouver du travail et joindre les deux bouts.

Outre les multiples urgences quotidiennes, le dirigeant est également attendu par les nombreuses promesses faites de la part d’un « Panafricanisme de gauche »: vote du budget 2025, abrogation d’une loi d’amnistie contestée, renégociation des contrats jugés inéquitables avec des partenaires étrangers ou, au-delà, transformation de l’État et de son système judiciaire.

Le journal L’Observateur le mentionne également parmi ces « Les sujets brûlants qui attendent la 15e législature » l’approbation d’une loi qui renforce les sanctions contre l’homosexualité.

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Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko lors d’une conférence de presse à Dakar le 26 septembre 2024 / SEYLLOU / AFP/Archives

Le bras droit de Sonko, Bassirou Diomaye Faye, a été élu président dès le premier tour en mars. Sans aucune expérience managériale, il a été entraîné vers les sommets par l’enthousiasme et l’aspiration au changement d’une jeune population éprouvée par trois années de crise économique et d’affrontement politique entre l’ancien pouvoir et Sonko.

Huit mois après les élections présidentielles, le placide Faye et le fougueux Sonko, qui aurait dû être à sa place si sa candidature n’avait pas été invalidée et s’il avait été nommé Premier ministre, vivent une coexistence conflictuelle avec une Assemblée toujours dominée par le ancienne majorité.

Faye l’a dissous dès que les délais constitutionnels le permettaient, en septembre, déclenchant des élections législatives anticipées dimanche.

Désormais, MM. Son, fichier et Pastef « avoir tout pour fonctionner »» a déclaré M. Mbaye.

La radio RFM donne à Pastef 119 sièges sur 165, la plateforme de la ville Vie publique 129 et le site d’information Dakaractu 131 députés.

Mais les projections annoncent une possible victoire “accablant” que M. Sonko a demandé.

titre le journal gouvernemental Le Soleil « la vague Pastef ».

Le Sénégal est sonko » (« Le Sénégal c’est Sonko » en wolof), écrit le journal Le Quotidien, tout en étant critique à l’égard du pouvoir, en détournant le slogan avec lequel Pastef a convaincu les électeurs de la présidentielle que voter pour Bassirou Diomaye Faye, c’était comme voter pour Sonko.

Cohérence électorale

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Un électeur vote aux élections législatives au Sénégal, le 17 novembre 2024 à Dakar / JOHN WESSELS / AFP

L’opposition était dispersée. Quarante et une listes étaient en compétition. L’opposition a fait campagne sur la plainte de plusieurs Sénégalais selon laquelle, depuis huit mois, Sonko a beaucoup parlé et peu fait. L’intéressé se défend en arguant de l’état dans lequel lui et M. Faye ont trouvé le pays, et des multiples résistances à son ambition de changer les pratiques et le système.

Les analystes soulignent que, conformément à la tradition, les électeurs ont aligné leur vote lors des élections présidentielles et législatives.

Je reconnais que Sonko est le maître du jeu, d’autant qu’il pourra compter sur une majorité pleinement acquise puisque Pastef a fait campagne sous sa seule bannière sans former d’alliances.

Encore plus qu’avant, « C’est Ousmane Sonko qui continuera à dicter la manière de gouverner le pays »plus que le chef de l’Etat lui-même dans un système jugé hyper-présidentiel, estime l’enseignant-chercheur Mbaye.

Le chef de l’Etat « La légitimité d’être président, c’est uniquement grâce à Sonko »dit-il.

M. Sonko a beaucoup à faire. Le coût de la vie reste l’une des principales préoccupations de la population, tout comme le chômage qui dépasse les 20 %. Les nouveaux dirigeants sont à leur tour confrontés à la vague de ces centaines de compatriotes qui partent chaque mois en pirogue à la recherche d’un avenir meilleur en Europe.

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Les électeurs attendent pour voter aux élections législatives au Sénégal, le 17 novembre 2024 à Dakar / MARIE RUWET / AFP

Les finances publiques sont dans le rouge et le Fonds monétaire international vient de suspendre un programme d’aide. Deux agences de notation ont révisé défavorablement la note souveraine ou les perspectives du Sénégal. Plusieurs projets sont bloqués et le secteur privé attend le paiement des dettes de l’État.

 
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