Israël continue de bombarder dimanche le Liban, avec des attaques annoncées dans la banlieue sud de Beyrouth, l’un des fiefs du mouvement chiite Hezbollah qui avait lancé la veille de nouvelles volées de roquettes vers le territoire israélien, alors que la perspective d’une trêve lointaine se fait de plus en plus grande. imminente.
Dimanche à l’aube, l’armée israélienne a ordonné aux habitants de trois quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, où se trouvent les installations du Hezbollah, d’évacuer “immédiatement”, un avertissement habituel avant les frappes aériennes.
“Vous êtes proches des structures et des intérêts affiliés au Hezbollah, contre lesquels les Forces de défense israéliennes agiront dans un avenir proche”, a écrit le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, dans un message adressé aux habitants de Hadath Beyrouth, Burj al-Barajneh. et Chiyah.
L’agence de presse officielle libanaise NNA a également fait état d’un raid aérien et de bombardements d’artillerie sur la ville d’Al-Khiyam (sud-est).
Sur un autre front, dans le territoire palestinien de Gaza, où Israël combat le mouvement islamiste Hamas, au moins 24 personnes ont été tuées samedi dans des attaques israéliennes, selon la protection civile locale. Côté israélien, l’armée a annoncé dimanche la mort d’un soldat de 21 ans dans le nord de la bande de Gaza.
En Israël, deux roquettes sont tombées samedi dans la cour devant la résidence privée à Césarée (centre) du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui n’était pas présent, ont annoncé les services de sécurité israéliens, qui ont parlé d’une “escalade dangereuse”.
Puissant mouvement armé accusé par ses détracteurs d’établir un « État dans l’État », le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, au lendemain de l’attaque menée par ce mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Après avoir affaibli le Hamas et après un an de violence transfrontalière croissante, Israël a déplacé le principal front de guerre vers le Liban, lançant le 23 septembre une intense campagne de bombardements destructeurs et meurtriers, en particulier contre les bastions du Hezbollah.
Samedi, des frappes aériennes incessantes ont visé la banlieue sud de Beyrouth, située à proximité de l’aéroport international de la capitale libanaise, selon les médias locaux.
– Synagogue touchée à Haïfa –
Selon le ministère de la Santé, dans l’est du pays, six personnes, dont trois enfants, sont mortes lors d’une grève. Au sud du Liban, à la frontière avec le nord d’Israël, plusieurs villes et villages, dont Tyr, ont été la cible d’intenses attaques. Selon le ministère, deux sauveteurs sont morts.
L’armée israélienne a déclaré avoir ciblé « les dépôts d’armes et les centres de commandement du Hezbollah » dans la région de Tyr.
Seule faction à conserver les armes à la fin de la guerre civile libanaise (1975-1990), au nom de la « résistance » contre Israël, le Hezbollah, créé et financé par l’Iran, s’est imposé comme une force politique incontournable au Liban. .
Israël affirme vouloir mettre hors de danger le Hezbollah et le Hamas, deux alliés de son ennemi juré l’Iran. Il affirme que son objectif au Liban est de maintenir le Hezbollah à l’écart des régions frontalières et de mettre un terme à ses attaques à la roquette qui ont contraint quelque 60 000 habitants du nord d’Israël à fuir.
Malgré les coups durs portés au Hezbollah, dont de nombreux dirigeants ont été tués, le mouvement a déclaré avoir frappé un char israélien avec “un missile” au sud du Liban et lancé samedi de nouvelles roquettes sur le nord d’Israël, en particulier contre le personnel militaire basé dans et autour. la région. la ville de Haïfa.
L’armée a rapporté qu’environ 80 obus avaient été tirés dans la journée depuis le Liban. A Haïfa, une synagogue a été touchée et deux civils blessés.
– Plan de trêve –
Après près de deux mois de guerre, un haut responsable libanais a déclaré vendredi que l’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté au Premier ministre Najib Mikati et au président du Parlement Nabih Berri un plan en 13 points qui appelle à une trêve de 60 jours et à la déploiement de l’armée au sud du Liban.
“M. Berri a demandé un délai de trois jours”, a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat, sans plus de précisions sur ce plan.
Selon le ministère de la Santé, plus de 3 452 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023, la majorité depuis le 23 septembre.
Au sud, l’armée continue de bombarder la bande de Gaza, dévastée, assiégée et menacée de famine selon l’ONU. Selon la Protection Civile, un centre d’accueil de personnes déplacées, certaines maisons et un salon de coiffure ont été particulièrement touchés.
« Eloignez-nous (de Gaza), pour l’amour de Dieu. Plus de guerre, plus de souffrance ! » a déclaré Itimad Al-Zain, un Palestinien déplacé dans la ville de Gaza.
L’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, y compris les otages tués ou morts en captivité.
251 personnes ont été kidnappées ce jour-là. Au total, 97 otages restent à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l’armée.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, l’offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43 799 morts, en majorité des civils.