“Il y a encore un long chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des défis, à mi-parcours de la COP”, a déclaré samedi le chef de l’ONU pour le climat, Simon Stiell.
Une nouvelle proposition de texte de compromis sur le financement de la lutte contre le changement climatique a été distribuée vendredi soir, mais avec de multiples options encore ouvertes sur 25 pages avant l’arrivée des ministres pour la dernière semaine.
“Il n’y a toujours pas de signal clair sur la direction car le texte n’a pas encore été suffisamment raccourci, avec de nombreuses options encore sur la table”, a déploré un observateur auprès de l’AFP.
Cette année, la COP29 (11-22 novembre), accueillie par l’Azerbaïdjan, doit se terminer par un « Nouvel objectif collectif quantifié », ou NCQG selon son acronyme.
Ce nouvel objectif remplacera à partir de l’année prochaine le précédent qui appelait les pays riches à fournir 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre et à s’adapter au changement climatique.
Mais de nombreuses questions restent débattues dans les couloirs du stade olympique de la capitale azerbaïdjanaise : qui doit payer, quels types de financements compter dans le total, dans quels délais… et surtout combien ?
Un observateur a fait état d’une atmosphère “tendue” dans la salle où se sont déroulées les discussions informelles vendredi. Une difficulté relativisée par un négociateur expert pour qui les rencontres parallèles entre grandes puissances sont constructives.
– « Élan » –
Ces questions opposent les pays riches les uns aux autres et contre le monde en développement, qui à son tour tente de présenter un front uni pour exiger un total de 1 300 milliards de dollars de financement par an, malgré des notes dissonantes.
Certains ont en effet formulé des demandes plus précises : les 45 pays les moins avancés (surtout africains) demandent qu’au moins 220 milliards leur soient alloués chaque année, tandis que les petits États insulaires en développement 39 milliards.
Les Européens, qui s’abstiennent pour l’instant de discuter d’un chiffre concret, sont pour leur part frustrés de devoir encore discuter d’un texte très détaillé.
« Nous sommes très préoccupés » par ce recul après un an de négociations précédentes, a déclaré cette semaine le négociateur en chef de l’Union européenne, Jacob Werksman.
Mais les Occidentaux pensaient y voir un signe de bonne volonté de la part de la Chine. Pékin a pour la première fois mentionné et quantifié publiquement ses « investissements dans l’action climatique dans d’autres pays en développement », alors qu’il se limitait jusqu’ici à qualifier ses paiements de « coopération Sud-Sud ».
“Il est urgent que les dirigeants mondiaux réunis pour le G20 à Rio donnent un véritable élan politique et une véritable énergie”, sans quoi “un risque sérieux” pèse sur l’issue des négociations, juge Friederike Röder, de l’ONG Global Citizen.
Le G20 réunira les plus grandes économies mondiales à Rio lundi et mardi. Le Brésil est impatient de trouver une solution à la question financière avant la COP30 qu’il accueillera l’année prochaine à Belém, estiment les négociateurs et les observateurs.
« Les dirigeants du G20 doivent affirmer haut et fort que la coopération internationale reste la meilleure et la seule chance de l’humanité de survivre au réchauffement climatique », insiste Simon Stiell.
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