« La Russie et ses dirigeants ne sont pas prêts pour une paix juste », déclare Volodymyr Zelensky

Selon un décompte diffusé sur un écran officiel dans la salle de presse, environ 80 pays soutiennent la déclaration finale. Le Brésil, l’Inde et l’Arabie Saoudite notamment n’en faisaient pas partie en début d’après-midi.

Le texte réaffirme « les principes de souveraineté, d’indépendance et d’intégrité territoriale de tous les Etats, y compris l’Ukraine ». Il dénonce « la militarisation de la sécurité alimentaire » et réclame le retour des enfants ukrainiens déportés par la Russie.

Il appelle également « à impliquer toutes les parties » au conflit pour mettre un terme aux hostilités, alors que la Russie et son allié chinois ont snobé ce premier sommet.

Samedi, le président ukrainien a exprimé l’espoir de rassembler la communauté internationale autour d’une proposition de paix qu’il pourrait éventuellement présenter à Moscou.

« Nous devons décider ensemble de ce que signifie une paix juste pour le monde et de la manière dont elle peut être réalisée de manière durable », a-t-il déclaré samedi.

Le sommet se tient alors que l’Ukraine est en difficulté militaire. L’appel à la capitulation lancé la veille du sommet par le président Vladimir Poutine a toutefois été catégoriquement rejeté par une majorité de participants.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré dimanche que l’Ukraine devrait “réfléchir” à la proposition du président russe, assurant qu’il ne s’agissait pas d’un “ultimatum” mais “d’une initiative de paix qui prend en compte les réalités du terrain”.

Le premier sommet sur la paix en Ukraine a eu lieu en Suisse ce dimanche 16 juin 2024, en présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky – AFP

Les discussions en Suisse s’appuient sur les points du plan de paix de M. Zelensky présenté fin 2022 qui fait consensus et sur les résolutions de l’ONU.

Le succès diplomatique du sommet vient notamment du déblocage de l’aide militaire américaine, après des mois d’atermoiements et d’un prêt de 50 milliards de dollars garanti par le gel des avoirs russes.

Faites entrer les enfants

Dimanche, les délégations se sont réparties en trois groupes de travail sur des sujets urgents : la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire mondiale notamment en garantissant la liberté de navigation en mer Noire.

Le communiqué final exige la libération « par échange complet » des prisonniers de guerre mais aussi « de tous les enfants ukrainiens déportés et déplacés illégalement ».

« Nous avons vu environ 20 000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille, à leur communauté et à leur pays. C’est terrifiant de dire cela, et comment le monde peut-il tourner le dos ? », s’est indigné le Premier ministre irlandais Simon Harris.

Le texte appelle également à ce que tous les civils ukrainiens illégalement détenus soient « renvoyés en Ukraine ».

La sécurité alimentaire

Les discussions sur la sécurité alimentaire ont porté sur la crise de la production et des exportations agricoles, qui a créé un choc alimentaire et inflationniste au début de la guerre, l’Ukraine étant l’un des paniers céréaliers du monde.

Le communiqué final souligne que « la sécurité alimentaire ne doit en aucun cas être militarisée » et que la liberté de navigation sur la mer Noire et la mer d’Azov doit être garantie.

Les discussions ont porté non seulement sur la destruction de terres fertiles, mais également sur les risques posés par les mines et les munitions non explosées.

«Trouver une solution politique en Ukraine reste crucial pour stabiliser les prix alimentaires sur le marché mondial», a souligné la Suisse.

Le premier sommet sur la paix en Ukraine a eu lieu en Suisse ce dimanche 16 juin 2024, en présence de la présidente de la fédération suisse Viola Amherd
Le premier sommet sur la paix en Ukraine a eu lieu en Suisse ce dimanche 16 juin 2024, en présence de la présidente de la fédération suisse Viola Amherd — AFP

Catastrophe nucléaire

Le communiqué final appelle également l’Ukraine à exercer un « contrôle souverain total » sur la centrale nucléaire de Zaporizhia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a mis en garde à plusieurs reprises contre le risque d’une catastrophe nucléaire majeure dans cette installation contrôlée par les forces russes.

“Les centrales et installations nucléaires ukrainiennes, y compris la centrale nucléaire de Zaporizhia, doivent fonctionner en toute sécurité sous le contrôle souverain et total de l’Ukraine”, indique le communiqué.

Pour le président français Emmanuel Macron, c’était l’une des priorités du sommet.

Un deuxième sommet de paix est déjà en discussion et les Ukrainiens ont suggéré que la Russie y participe.

 
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