L’épave du galion San José suscite beaucoup de désirs – rts.ch

L’épave du galion San José suscite beaucoup de désirs – rts.ch
L’épave du galion San José suscite beaucoup de désirs – rts.ch

Coulé il y a plus de 300 ans au fond des eaux colombiennes, le San José a emporté avec lui des bijoux et des objets de grande valeur. Son trésor est estimé entre 15 et 20 milliards de dollars. Aujourd’hui, plusieurs pays se disputent la propriété de cette épave. La Colombie, de son côté, affirme vouloir en faire une mission scientifique.

En mai, le gouvernement colombien a déclaré le site du galion espagnol San José zone archéologique protégée. Cette déclaration de zone archéologique « garantit la protection du patrimoine à travers sa préservation à long terme et le développement des activités de recherche, de conservation et de valorisation », a déclaré le ministère de la Culture.

La première phase de recherche intitulée « Vers le cœur du galion San José » est qualifiée de non intrusive. Il s’agit d’envoyer des robots à 600 mètres de profondeur pour filmer et photographier le navire. “Un diagnostic sera réalisé à l’aide de capteurs télécommandés, il n’y aura donc ni fouille ni intervention”, explique Maria Victoria Uribe, directrice de l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire, dans l’émission Tout un Monde de la RTS mercredi.

« L’objectif est de comprendre comment le navire s’est transformé au cours des trois derniers siècles », explique-t-elle. L’institut espère également utiliser ces informations pour reconstituer l’histoire du navire, en déterminant l’origine de ses matériaux et objets.

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Les trésors de l’épave d’un légendaire galion espagnol dévoilés en Colombie / Actualité vidéo / 1 min. / 8 juin 2022

Décolonisation et réparation culturelle

Depuis le XVIIIe siècle, le San José repose dans la mer des Caraïbes, entre Carthagène et les îles du Rosaire. Le navire, qui appartenait à la couronne espagnole, fut coulé par des pirates anglais. Ses pièces d’or, d’argent et ses bijoux sont estimés à près de 20 milliards de dollars. Un trésor qui sème la zizanie entre plusieurs pays dont l’Espagne, la Colombie et les Etats-Unis, qui en revendiquent tous la propriété.

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La nation indigène de Qhara Qhara en Bolivie revendique également ses richesses, arguant qu’elles provenaient de leurs terres et avaient été extraites par les indigènes boliviens sous la coercition espagnole.

Même si ce butin suscite de nombreux intérêts, la Colombie insiste sur le fait que la mission doit rester scientifique. L’épave se trouvant dans ses eaux territoriales, la Colombie déclare qu’elle présente un intérêt culturel national et que tout son contenu lui appartient. «Afin de partager ce que nous allons découvrir, nous invitons tous les pays intéressés à participer au projet», explique Adriana Molano.

Selon elle, la Colombie souhaite donc partager ses connaissances, mais aussi « initier différents débats (…) et entamer un dialogue ouvert avec l’Espagne sur la décolonisation, ainsi qu’avec la Bolivie et la nation Qhara Qhara sur la réparation historique, spirituelle et culturelle ». ” Elle ajoute.

Un musée pour San José

Les premiers résultats concrets de la mission scientifique devraient être dévoilés à la fin de l’année. Lorsque la mission sera lancée, un site Internet dédié sera lancé. «Il permettra d’accéder aux informations collectées lors de la première phase de recherche», explique le vice-amiral John Fabio Giraldo Gallo, responsable de l’équipe.

Selon le ministère de la Culture, tous les objets, échantillons ou matériaux qui seront extraits du galion serviront à créer un musée qui retracera l’histoire du navire et la période de colonisation espagnole en Amérique latine.

Aucune information n’a été divulguée concernant la valeur marchande de la cargaison du navire. Toutefois, une plainte a été déposée par la société américaine Sea Search Armada contre l’État colombien depuis février dernier. L’entreprise réclame 50 % de la valeur de la marchandise, affirmant avoir été la première à découvrir l’épave en 1982.

Sujet radio : Najet Benrabaa

Adaptation web : Miroslav Mares

 
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