• Les rats géants africains ont un odorat exceptionnel, capable de détecter les mines et explosifs enfouis.
• Une ONG belge s’en est fait une spécialité et explore de nouvelles applications, comme le dépistage de la tuberculose ou la recherche de personnes ensevelies sous les décombres.
• Cette fois, il montre que ces rongeurs perçoivent l’odeur d’échantillons d’animaux ou de plantes faisant l’objet d’un trafic.
Les rats de la famille Cricétomys avoir un grand flair et une solide mémoire. À tel point qu’ils peuvent détecter et signaler toutes sortes d’odeurs, à condition d’être formés. À la fin des années 1990, une organisation non gouvernementale belge, Apopo (acronyme néerlandais de Développement de produits pour détecter les mines antipersonnel) entreprit, en Tanzanie, d’entraîner des rats à détecter des traces d’explosifs dans l’air. Ces animaux ont un réel avantage sur les humains : leur poids en « plumes » (moins de 2 kg) n’est pas suffisant pour déclencher l’explosion des mines antipersonnel cachées sous terre lorsqu’ils marchent dessus. Après une exploration avec des chiens pour déterminer les zones suspectes, des rats interviennent pour détecter systématiquement les mines. Ils ont ainsi permis de nettoyer de vastes territoires, notamment au Mozambique, au Zimbabwe, en Angola, en Colombie, en Azerbaïdjan et au Cambodge.
Parallèlement, en 2008, Apopo a démontré que ses rats pouvaient détecter la tuberculose dans le mucus expectoré par les patients, un outil désormais utilisé en Tanzanie, au Mozambique et en Éthiopie. «Nous les utilisons en complément des analyses traditionnelles», explique Isabelle Szott, qui entraîne et étudie ces rats à Apopo. Cela permet de détecter les patients dont les cultures cellulaires n’ont pas permis de détecter la maladie. Des dizaines de milliers de personnes ont ainsi pu être soignées, tout en évitant qu’elles ne transmettent à leur tour la tuberculose.