Contrairement à ce que prétend le gouvernement Legault, le pont de Québec a la capacité portante pour accueillir des transports lourds et des marchandises, affirme l’entreprise fédérale qui est maintenant propriétaire et responsable de la réhabilitation de l’infrastructure plus que centenaire.
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« D’après les informations dont nous disposons actuellement, nous n’avons pas de problème de capacité de pont. Les études de capacité portante que nous réalisons se font avec des charges camionnées. La capacité du pont est correcte», a déclaré Sandra Martel, première directrice de la société fédérale Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI).
Elle était à Québec pour la confirmation de l’achat du pont de Québec par le gouvernement fédéral et l’acceptation du mandat que le gouvernement Trudeau a confié à PJCCI, pour la réfection et la peinture des infrastructures.
La première dirigeante de l’entreprise Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée, Sandra Martel, était entourée mardi des députés libéraux fédéraux Joël Lightbound et Jean-Yves Duclos, ainsi que du maire de Québec, Bruno Marchand.
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
« Sécurité économique »
Au cours des derniers mois, dans son argumentaire en faveur d’un troisième lien, le gouvernement de François Legault a répété à plusieurs reprises qu’en cas de fermeture prolongée du pont Pierre-Laporte, la « sécurité économique » de la région de Québec et de tout l’Est du Québec était compromis car le pont de Québec ne peut accueillir le transport de marchandises et les poids lourds seraient donc obligés de faire un long détour par Trois-Rivières pour traverser le fleuve .
Le ministre fédéral libéral de l’Approvisionnement et député du Québec, Jean-Yves Duclos, a laissé entendre que le gouvernement du Québec peut tout à fait le permettre. « En termes de capacité portante, le pont de Québec est capable de déplacer des véhicules lourds. C’est le choix du gouvernement du Québec d’aménager son tablier pour permettre ces véhicules lourds dans des circonstances de sécurité économique, si le pont Pierre-Laporte ferme pendant quelques heures.
Selon lui, il est possible de réaménager les voies, comme plusieurs l’ont suggéré, et le ministre indique que le gouvernement du Québec peut considérer ces options. Il souligne que les fermetures du pont Pierre-Laporte ont été rares au cours des 50 dernières années, « en moyenne une demi-heure par année ».
Peinture du pont
Quant à la peinture du pont, les citoyens du Québec peuvent s’attendre à devoir attendre entre 15 à 25 ans pour voir la structure complètement repeinte, a estimé M.moi Martel, selon l’expérience de PJCCI à Montréal. Les sommes de 1 milliard de dollars prévues sur 25 ans devraient suffire à la réparation et au remplacement de certaines pièces, ainsi qu’à la peinture. Ces derniers représentent 50 % des coûts, soit environ 500 millions de dollars, a indiqué le gestionnaire.
«C’est un budget qu’on utilise par exemple sur le pont Jacques-Cartier, qui est logique au regard de la capacité de le réaliser et des travaux qui y sont.»
L’abaissement du tablier est une possibilité et présente des défis, avec des impacts sur les approches, indique Mme Martel. «On a remplacé trois tabliers dans la région de Montréal, on a donc un peu d’expérience.»
—Avec la collaboration de Taïeb Moalla
Ce qu’ils ont dit
«Je n’ai rien vu qui m’ait convaincu que les autres options (à part 3e lien pour améliorer la mobilité dans la région) ont été envisagées. […] Si le tablier peut être abaissé, il doit l’être.
– Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord
« Je n’ai jamais cru à cette question de duplication d’infrastructures. […] Je trouve que c’était un argument (la sécurité économique pour justifier le 3ème lien) qui était tiré par les cheveux et qui n’a pas tenu la route. C’est une fiction. Il faut avancer cet argument sur l’aide médicale à mourir.»
– Jackie Smith, responsable de Transition Québec.
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