Après le séisme de dissolution, la campagne pour les élections législatives s’accélère déjà

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Keystone-SDA

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11 juin 2024 – 00:02

(Keystone-ATS) Au lendemain du coup de tonnerre de la dissolution annoncée par Emmanuel Macron, les grandes manœuvres commencent : le RN de Jordan Bardella cherche à élargir sa base et avance à LR. La gauche met sur la table le nom d’un potentiel Premier ministre.

Le chef de l’Etat entrera pleinement en campagne mardi, en tenant une conférence de presse dans l’après-midi.

La classe politique a passé sa journée en meetings et autres meetings secrets ou très médiatisés, après la victoire historique de l’extrême droite aux élections européennes dimanche et la dissolution retentissante de l’Assemblée nationale.

La France est désormais plongée dans une zone de turbulences, où se déroule « un scénario extraordinairement incertain » selon les mots de Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos.

Campagne éclair

Trois semaines de campagne éclair s’ouvrent avant le premier tour des élections législatives le 30 juin puis le deuxième le 7 juillet, à la veille des Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août).

Les candidatures doivent être déposées entre le mercredi 12 juin et le dimanche 16 juin à 18 heures, selon le décret publié lundi au Journal officiel. La campagne électorale pour le premier tour débutera lundi 17 juin.

C’est un pari pour Emmanuel Macron car le vote sanction vient d’atteindre des records. Menée par Jordan Bardella, la liste Rassemblement national a triomphé avec quelque 31,37% des voix, loin devant la candidate macroniste Valérie Hayer (14,60%) et la tête de liste PS Raphaël Glucksmann (13,83%).

Bardella court LR

Marine Le Pen a réaffirmé que Jordan Bardella était destiné à devenir Premier ministre en cas de victoire de son camp le 7 juillet. Elle a rappelé le partage des rôles au sein du RN : c’est à elle de se présenter à la présidence, à lui de cibler Matignon.

Le jeune président du parti s’est posé en rassembleur lundi en recevant Marion Maréchal au siège du RN sous l’oeil d’une nuée de caméras.

Mme Maréchal, tête de liste Reconquête fraîchement élue à Bruxelles (5,74%), a exprimé son “vœu ardent” d’un accord avec le RN en vue des élections législatives, à l’issue d’un entretien d’une heure au cours duquel elle tante Marine Le Pen y a participé.

Surtout, M. Bardella, reconnaissant qu’il était “difficile de gagner seul”, a “tendu la main” aux Républicains, affirmant avoir eu des “discussions” avec certains de leurs cadres. Le RN est prêt à ne pas présenter de candidats face à LR “pour rassembler”, a ajouté Marine Le Pen sur TF1.

Une manière de semer encore plus de confusion chez des LR plus que jamais en quête de ligne directrice, après un nouveau score terne dimanche (7,25%).

Laurent Berger a proposé

A gauche, Raphaël Glucksmann a réitéré sa ligne de fermeté face à la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il a surtout proposé qu’en cas de victoire de la gauche, le nom de l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger soit proposé au poste de Premier ministre.

Farouche opposant à la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, Laurent Berger est « une figure de la société civile capable d’apaisement, qui est l’antithèse de l’actuel président, qui ne jouera pas avec les institutions, qui réconciliera les Français », a-t-il déclaré sur France2.

Pendant ce temps, les partis de gauche se sont réunis au siège des écologistes et ont mené des négociations difficiles pour parvenir à un accord pour les élections législatives.

Les socialistes, qui entendent pousser leur avantage né du bon score de Raphaël Glucksmann devant LFI (9,89%), ont également participé à une première réunion dans la matinée avec EELV, le PCF, des syndicats et des membres de la société civile.

“Front populaire”

Raphaël Glucksmann a affiché son « rejet de la brutalité de la vie politique, des insultes, des fake news, des calomnies », dans une allusion claire à la stratégie de conflictualité du débat politique choisie par le leader insoumis.

Les socialistes ont en effet rejoint la proposition de former un « front populaire » pour contrer l’extrême droite, formulée par François Ruffin, un député insoumis qui a pris ses distances avec la direction du mouvement.

En 2022, PS, LFI, PCF et Écologistes avaient réussi un exploit en faisant venir 151 députés grâce à l’alliance Nupes qui a implosé l’automne dernier.

La gauche est en tout cas pressée de s’unir de tous bords, alors que les appels en ce sens ont fleuri de la part des syndicats, des associations féministes et même du monde de la culture.

Cette opposition frontale au RN est encouragée dans la rue. Les organisations de jeunesse ont appelé à un rassemblement lundi soir place de République à Paris, et plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Marseille, Montpellier, Rennes, Nantes et Rouen.

Selon un tout premier sondage Harris Interactive – Toluna publié lundi, le RN obtiendrait 34 % des intentions de vote au premier tour, contre 22 % pour la gauche si elle est unie et 19 % pour les macronistes.

 
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