la 9e circonscription sous tension

la 9e circonscription sous tension
la 9e circonscription sous tension

A la veille des élections législatives françaises, la tension monte, notamment dans la 9e circonscription. Au Maroc, les candidats pointent l’incompatibilité des profils en lice. A noter que la santé et l’éducation restent les principales préoccupations des Français de l’étranger, relevant de cette circonscription.

L’annonce par Emmanuel Macron, président de la République française, de dissoudre l’Assemblée nationale, est tombée comme un hachoir le 9 juin. Une décision intervenue quelques minutes avant les résultats des élections européennes faisant apparaître une large victoire du Rassemblement national. Dès lors, les députés se mobilisent pour préparer l’échéance du 30 juin en vue du premier tour et du 1er juillet pour le second tour.

Dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, qui couvre le Maghreb et une partie de l’Afrique de l’Ouest, les préparatifs s’avèrent compliqués. Il semblerait en effet que certains députés se soient vu refuser la remise de leurs bulletins et de leurs affiches alors qu’ils avaient fourni tous les « papiers » nécessaires dans les délais impartis.

Pour obtenir un compte-rendu officiel, nous avons tenté de contacter l’ambassade de France au Maroc, qui nous a orientés vers la Direction de la communication et de la presse en France, mais en vain. Par ailleurs, nous constatons que les électeurs ont opté pour le vote par Internet. Selon certaines sources, jusqu’à présent, plus de 16 000 électeurs ont participé au scrutin, qui a débuté le 25 juin. Ce qui représente un nombre important par rapport à la participation habituellement enregistrée.

Absurdité
Du côté des candidats en lice, la tension est à son comble. Pour nous enquérir des principales préoccupations du représentant des Français de l’étranger, nous avons contacté Karim Bencheikh, le député sortant, qui n’a pas daigné répondre à nos demandes. Une attitude également critiquée par les Français résidant au Maroc qui dénoncent le silence et le manque d’implication de ce dernier.

Dans la même veine, Seddik Khalfi, le candidat de la France Insoumise, met en avant les aberrations constatées dans cette circonscription concernant le profil des candidats qui présente des incompatibilités, comme le stipule la note. Il est mentionné, en effet, que « le caractère public d’une fonction non élective doit être déduit d’un ensemble d’indicateurs permettant de déterminer si son exercice par un parlementaire constituerait une violation du principe de séparation des pouvoirs et d’indépendance du député à l’égard du pouvoir exécutif ». Ce qui est aussi le cas pour Bencheikh qui reste diplomate.

Pour le candidat de gauche, il est également important que l’élu habite dans la circonscription pour une meilleure compréhension des doléances des citoyens. Et d’ajouter que ce genre d’aberration ne s’observe qu’au niveau de ce collège.
Dans son programme, Khalfi met l’accent sur l’accès à l’éducation. Selon lui, cet accès doit être gratuit pour tous les Français, alors qu’actuellement les établissements français exigent le paiement de frais de scolarité pour tout le monde.

« Ces établissements publics fonctionnent comme des écoles privées et font des bénéfices. En même temps, ils n’investissent pas dans l’amélioration de l’état des locaux, qui restent vétustes, ni dans les équipements, devenus obsolètes. Cette situation n’est pas normale, car elle suppose que l’argent est envoyé en France », déplore-t-il.

La santé est une autre affaire puisque apparemment tout Français résidant à l’étranger perd son droit à la sécurité sociale, à moins de verser des sommes faramineuses à la CFE (Caisse des Français à l’étranger). Même s’ils souffrent d’une maladie chronique, aucune sécurité n’est garantie. Les Français résidant à l’étranger ne sont pas non plus mieux lotis en termes de fiscalité.

Pour le candidat aux élections législatives, la fiscalité devrait être plus équilibrée puisque l’Etat français impose des impôts même pour les retraités. « L’accès aux soins de santé est un droit. Ce n’est pas parce que nous vivons à l’étranger que nous sommes mieux lotis. Certains retraités préfèrent vivre ailleurs pour mieux vivre avec leurs petites pensions. Ces derniers ne devraient même pas être imposables. Pire encore, l’État taxe la source, qu’elle vienne de France ou d’ailleurs. Ainsi, pour mieux représenter cette communauté, il est important d’opérer sur le terrain », précise Khalfi.

Il convient de noter que les services consulaires, comme l’octroi de visas, ne relèvent pas des prérogatives du député de circonscription, mais cela ne l’empêche pas d’intervenir en sa qualité de député. Il pourrait toutefois intervenir sur des sujets binationaux comme la législation sur la Kafala.

Seddik Khalfi
Candidat de la France Insoumise

« L’accès aux soins est un droit. Ce n’est pas parce qu’on vit à l’étranger qu’on est mieux loti. Certains retraités préfèrent vivre ailleurs pour mieux vivre avec leurs petites retraites. Celles-ci ne devraient même pas être imposables. Pire encore, l’État taxe la source qu’elle vienne de France ou d’ailleurs. Donc, pour mieux représenter cette communauté, il est important d’agir sur le terrain. »

Maryem Ouazzani / Inspirations ECO

 
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