Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio est sur le point de devenir le prochain secrétaire d’État américain de l’administration Trump. Une nomination qui pourrait marquer un tournant décisif dans la politique étrangère des États-Unis, notamment envers l’Afrique du Nord et l’Algérie. Revenons sur le parcours de cet homme politique influent et ses prises de position, notamment concernant Alger.
Marco Rubio, 53 ans, est une figure marquante du Parti républicain. Fils d’immigrés cubains, il a gravi les échelons de la politique américaine, devenant sénateur de Floride en 2011. Il est connu pour ses positions conservatrices sur des questions telles que la politique étrangère, la défense et l’immigration. Vice-président de la commission sénatoriale du renseignement, Rubio a souvent été à l’avant-garde des questions de sécurité nationale et de relations internationales.
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En 2016, Rubio a tenté de se présenter à l’investiture républicaine à la présidence avant de s’incliner devant Donald Trump. Son profil a de nouveau attiré l’attention lors de la campagne de 2024, où il était un partisan majeur du candidat Trump. Selon le New York Times, Trump envisage désormais la possibilité de le nommer chef du Département d’État, poste stratégique pour l’orientation de la politique étrangère américaine.
Une politique étrangère ferme envers l’Algérie
Marco Rubio est connu pour ses positions fermes à l’égard de l’Algérie, en raison des relations étroites de ce pays avec la Russie. Dans une lettre envoyée au secrétaire d’État Antony Blinken en septembre 2022, Rubio a appelé à imposer des sanctions contre l’Algérie pour ses achats massifs d’armes russes.
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Dans la lettre, Rubio a exprimé sa « préoccupation » concernant l’accord de défense de 7 milliards de dollars signé entre l’Algérie et la Russie en 2021. Il a souligné que l’Algérie est un client majeur de l’industrie militaire russe, qui contribue indirectement à soutenir notamment la machine de guerre russe dans le contexte du conflit en Ukraine. Rubio a ensuite demandé à Antony Blinken de se conformer au Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA) de 2017, qui oblige le gouvernement américain à imposer des sanctions aux entités qui s’engagent dans des transactions importantes avec les secteurs russes de la défense ou du renseignement.
Une position favorable aux intérêts marocains
Si Marco Rubio devenait réellement secrétaire d’État, cela pourrait être un avantage pour le Marocqui se heurte à l’hostilité croissante de l’Algérie, notamment sur la question du Sahara marocain. Le soutien de Rubio à une politique de sanctions contre l’Algérie pourrait renforcer la position du Maroc, qui a établi ces dernières années de solides relations stratégiques avec les États-Unis. Washington avait déjà reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara en 2020, et l’arrivée de Rubio pourrait consolider cette orientation, au grand dam d’Alger.
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Dans un contexte de tensions régionales, cette nomination représenterait une opportunité pour Rabat d’accroître son influence diplomatique tout en affaiblissant son rival algérien sur la scène internationale. Pour le Maroc, l’approche agressive de Rubio envers l’Algérie pourrait également offrir un levier supplémentaire pour obtenir un plus grand soutien dans la question du Sahara, une question centrale de la politique étrangère marocaine.