Le projet de loi 72, qui vise à simplifier la vie des consommateurs et à encadrer certaines pratiques commerciales, a été adopté à l’unanimité jeudi dernier.
Publié à 1h30
Mis à jour à 7h00
Certaines dispositions de ce Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et assurant une meilleure transparence des prix et du crédit sont déjà en place.
D’autres mesures, dont on a beaucoup parlé lors du dépôt du projet de loi en septembre dernier – touchant notamment le pourboire et l’étalage dans les épiceries – seront en vigueur dans six mois pour permettre aux commerçants d’adapter leurs pratiques..
« L’adoption de ce projet de loi et les nouvelles mesures qu’il prévoit permettront de simplifier la vie des Québécois dans leur quotidien, que ce soit au restaurant, à la station-service, à leur institution financière, à l’épicerie ou chez le concessionnaire. », a indiqué le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, responsable de la protection des consommateurs.
En effet, cette loi contient de multiples ramifications.
Parmi les mesures qui entrent désormais en vigueur, celles qui encadrent les pratiques de certains types de commerce ambulant, un secteur qui fait souvent l’objet de plaintes auprès des associations de consommateurs, souligne Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de protection du consommateur.
Certains spécialistes du marketing malhonnêtes utilisent toutes les techniques possibles pour enfermer les consommateurs dans des contrats. Pour les pompes à chaleur par exemple ou les panneaux solaires.
Charles Tanguay, porte-parole de l’Office de la protection du consommateur
Charles Tanguay précise : les promesses d’économies d’énergie sont souvent utilisées pour lier les consommateurs à des contrats exécutoires. Ces pratiques touchent une population vulnérable, moins informée, qui tombe dans le piège en signant des contrats bien au-delà de sa valeur réelle.
Il n’est donc plus possible pour un vendeur qui frappe à votre porte de vous proposer des contrats de vente ou de location d’équipements de chauffage ou de climatisation, ainsi que des prestations d’isolation ou de décontamination.
Mais attention : la notion de commerce ambulant s’applique également aux offres en ligne, via les réseaux sociaux, où il vous est proposé de visiter la maison pour évaluer. sur place les conditions de votre maison.
Dans le pire des cas, des représentants montrent des photos de moisissures au futur client, alors que les photos n’ont pas été réellement prises sur son toit ou dans son grenier, relate Charles Tanguay.
Comme pour toutes les nouvelles dispositions de la loi, un consommateur témoin d’une infraction peut déposer une plainte auprès de l’Office de protection du consommateur.
Crédit éclairé
La nouvelle loi prévoit également un durcissement des règles de crédit – par exemple, un prêteur ne peut pas ajouter des frais « d’inscription et de renouvellement » qui n’étaient pas inclus dans le calcul du taux de crédit initialement dans une option de prêt. crédit variable. Concrètement, lors de la signature d’un contrat, le client doit avoir les données réelles en main.
«Il vise aussi à répondre aux pratiques de certains prêteurs – ce qu’on appelle les prêteurs sur salaire ou l’industrie parallèle des prêts, qui font des prêts très coûteux en dehors des institutions financières régulières», explique Charles Tanguay, qui précise que ces prêteurs ont de nombreuses astuces pour soustraire frais du taux de crédit.
«On arrive à fermer cette porte», dit Charles Tanguay, qui ajoute que c’est aussi la fin des frais d’avenant.
Le crédit est également sous surveillance chez les concessionnaires automobiles. La nouvelle loi appelle à plus de transparence lors du refinancement, afin que les propriétaires de véhicules prennent leurs décisions en toute connaissance de cause. Et les détaillants ne peuvent plus facturer de frais, autres que la valeur résiduelle, lors du rachat d’un véhicule à la fin d’un bail.
Trois mesures entrant en vigueur le 7 mai 2025
A l’épicerie
Êtes-vous membre du programme de fidélité? Non ? Vous ne paierez donc pas le prix de gros pour votre soupe poulet et nouilles. Achetez-vous seulement un carton de jus ? Malheureusement, on vous indique clairement combien vous devez payer pour trois conteneurs. Ces pratiques ne seront plus possibles. Le détaillant doit clairement indiquer si le produit est taxable, quel est son prix unitaire et quel est son prix pour les « non-membres ».
Au restaurant
Nous devrons maintenant vous présenter votre facture avant taxes afin que vous puissiez calculer le pourboire que vous souhaitez ajouter à la valeur du repas. Nous demandons également que les options de pourboire soient présentées « de manière neutre et uniforme ». Le client doit également pouvoir choisir d’ajouter un montant fixe, facilement.
Au magasin
Si vous choisissez un produit et que le prix qui vous est demandé lors du paiement n’est pas le prix affiché en magasin, le détaillant doit respecter la politique d’exactitude des prix. Actuellement, vous ne paierez pas votre achat si le produit vaut 10 $ ou moins – et vous bénéficierez d’une réduction de 10 $ pour tout produit de valeur supérieure. La nouvelle loi relève le seuil à 15 $.