Les menaces de déportations massives sous Donald Trump risquent de créer un nouvel afflux d’immigrants au Canada, craignent François Legault et Paul St-Pierre Plamondon. Québec enverra du personnel pour surveiller lui-même les frontières.
« Nous sommes vraiment à un point où nos capacités sont dépassées. Nous allons donc défier le gouvernement fédéral. Il est de la responsabilité du gouvernement fédéral de protéger nos frontières. Mais même le gouvernement du Québec veillera à ce que le gouvernement fédéral protège nos frontières», a déclaré le premier ministre caquiste en réaction à l’élection du nouveau président américain.
Cela signifie que l’État québécois sera à l’affût des entrées aux frontières terrestres, mais aussi à l’aéroport.
François Legault refuse de préciser si des policiers de la Sûreté du Québec seront impliqués, mais explique que le personnel de l’État se rendra directement sur le terrain. « Nous examinerons ce que fait le gouvernement fédéral, mais si cela est nécessaire, nous veillerons, peut-être de manière aléatoire, à ce que les frontières soient bien surveillées par le gouvernement fédéral », a-t-il déclaré.
“Ce que nous voulons, c’est nous assurer, aux frontières, c’est-à-dire aux frontières physiques et à l’aéroport, que le travail est bien fait”, a-t-il déclaré.
20 millions d’immigrés clandestins
Même son de cloche du côté du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, selon qui l’élection de Trump pourrait provoquer une migration « massive » vers le Québec.
“M. “Trump, je vous le rappelle, a terminé sa campagne sur cette question, a rappelé à plusieurs reprises qu’il avait l’intention d’agir, d’expulser jusqu’à 20 millions d’immigrés illégaux”, a-t-il rappelé. Mercredi, au lendemain de l’élection américaine.
“Sans être alarmiste, il faut regarder les potentiels mouvements de masse qui peuvent commencer dès aujourd’hui”, a ajouté le leader souverainiste, qui ne voit l’indépendance que pour garantir que les frontières ne soient pas la cible de nouveaux demandeurs d’asile en provenance des Etats-Unis.
Paul St-Pierre Plamondon n’avait aucune solution à proposer pour restreindre le contrôle aux frontières tant que le Québec serait encore au Canada.
L’« incapacité » de la CAQ à imposer ses vues sur l’immigration au gouvernement fédéral de Justin Trudeau est d’autant plus inquiétante dans le contexte actuel, insiste-t-il.
« Les échecs de François Legault auprès du gouvernement fédéral au cours des dernières années, son incapacité à solliciter les pleins pouvoirs en matière d’immigration, son incapacité à faire des gains, c’était problématique, mais maintenant cela devient aigu. Les conséquences de son échec pourraient avoir des conséquences très graves et urgentes pour le Québec, car nous n’avons aucun contrôle sur quoi que ce soit.
Les droits des femmes menacés
La leader parlementaire de Québec Solidaire se préoccupe davantage des droits des femmes qui seront sans doute menacés sous l’administration Trump.
Au lendemain des élections américaines, la majorité des Québécois ont « la gueule de bois », a ajouté Gabriel Nadeau-Dubois. S’il faut se consoler du fait que le débat public est généralement calme au Québec, nous ne sommes pas à l’abri d’« excès autoritaires » comme au sud de la frontière et dans plusieurs coins du globe, a-t-il prévenu.
«Nous avons un consensus politique qui tient fort sur le droit à l’avortement (au Québec), a-t-il insisté. Mais il y a, ici et ailleurs, des mouvements qui se lèvent et s’attaquent aux droits des femmes. (…) Nous avons un parti politique au niveau fédéral, le Parti conservateur du Canada, dans lequel il y a plusieurs éléments ouvertement opposés au droit des femmes de choisir, au droit à l’avortement. Pierre Poilievre, au cours de sa carrière, a voté à plusieurs reprises pour restreindre le droit à l’avortement.
Plus de détails suivront.