Il y a quelques jours seulement, Monsieur Trump semblait à bout de souffle. Fatigue. Porté sur la corde. La voix était devenue plus floue qu’un vieux paquet de spaghetti.
Le comportement de Donald Trump est parfois devenu erratique. Il divaguait. Lors d’un rassemblement, Monsieur s’est mis à danser comme un robot pendant 40 minutes, devant une foule stupéfaite.
À Halloween, Trump s’est déguisé en éboueur. Titubant de fatigue, il avait du mal à ouvrir la porte du camion poubelle. Cela ressemblait presque à… Joe Biden.
Cela n’a pas d’importance. Hier, en célébrant sa victoire, le candidat Trump semblait reconstitué. Enfin presque. Vers 2h30 du matin, il a prononcé un discours assez décousu sur Elon Musk, l’espace, la Chine, la nécessité de protéger les génies et toutes sortes de choses bizarres.
C’est vrai. Il n’a pas parlé de l’effet miraculeux du chant des oiseaux pour calmer les oiseaux. Patience, peut-être que ça viendra…
Pour les démocrates, la défaite s’annonce douloureuse. En début de campagne, Kamala Harris s’est concentrée sur la joie. Puis, en désespoir de cause, elle a joué la carte de l’apocalypse. Elle a qualifié Trump de fasciste. Raciste.
Au fond, les démocrates n’ont jamais trouvé la bonne réponse au phénomène Trump. Ils n’ont jamais compris pourquoi leur adversaire séduisait autant la moitié des électeurs. Lui, un menteur compulsif ! Entre 2017 et 2021, le Washington Post estime qu’il a menti ou falsifié la vérité plus de 30 500 fois !
À Philadelphie, la veille du vote, l’animatrice Oprah Winfrey s’est exprimée devant Kamala Harris. Elle en profite pour avertir la foule. « Si Trump gagne, nous n’aurons peut-être pas la possibilité de voter à nouveau. »
Les démocrates auront tout fait pour provoquer Trump. Personnellement. A l’entrée de Palm Beach, tout près de la résidence de l’ancien président, une annonce électorale indique :
— Bienvenue à Palm Beach, le lieu de résidence du criminel.
À qui la faute ? Hier soir, l’effondrement électoral des démocrates a été lent. Un véritable supplice. Plus la soirée avançait, plus l’espoir diminuait. La victoire républicaine en Pennsylvanie, peu avant 2 heures du matin, fut le coup de grâce.
Avec sa victoire dans le Wisconsin, M. Trump a franchi le seuil des 270 électeurs nécessaire pour remporter la présidence. Plus tôt dans la soirée électorale, il avait mis la main sur d’autres États charnières, comme la Géorgie et la Caroline du Nord.
Au final, les démocrates auraient-ils pu faire les choses différemment ?
La liste des célébrités ayant soutenu Kamala Harris est impressionnante.
Taylor Swift, LeBron James, George Clooney, Jennifer Aniston, Julia Roberts, Marc Anthony, Arnold Schwarzenegger, Julia Louis-Dreyfus, Tyler Perry, Usher, Lizzo, Eminem, Bad Bunny, Beyoncé, Bruce Springsteen, Harrison Ford, Stevie Wonder, Maggie Rogers, Willie Nelson, Billie Heilish, Jennifer Lopez et bien d’autres, sinon on y passera la journée.
Tant de paillettes pour en avoir si peu ? Hier, le candidat démocrate n’a pas réussi à atteindre l’Amérique rurale, l’Amérique des petites villes, l’Amérique des retraités, l’Amérique de la classe ouvrière, etc.
À quoi ressemblera le second mandat de Donald Trump ? Dans ses discours, Monsieur décrit les États-Unis comme un pays « brisé ». Il va même jusqu’à parler d’un « pays occupé » par des immigrés clandestins.
Le Donald a promis beaucoup de choses. Il s’est même engagé à être un « dictateur » pendant un jour. « Il est temps de fermer la frontière et de relancer l’exploitation pétrolière », a-t-il expliqué…
Plus sérieusement, Donald Trump parle d’une expulsion massive d’immigrés illégaux. Il veut mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine. Il envisage également des droits de douane sur toutes les exportations.
Lors d’un rassemblement organisé en Pennsylvanie, M. s’est présenté comme le super-héros « Tariff-Man ». “Le mot Tarif est le plus beau de tout le dictionnaire”, a-t-il expliqué. Plus beau encore que les mots « amour » et « respect ».
La bonne nouvelle est que la campagne électorale est terminée. La mauvaise nouvelle est que la division entre les Américains n’est pas prête de disparaître.
Vous savez que les choses sont allées trop loin lorsque même la mort d’un écureuil prend une tournure politique.
La semaine dernière, c’est ce qui s’est produit lorsque les agents de la faune de l’État de New York ont « saisi » un écureuil dans un refuge pour animaux. L’animal, surnommé Arachidea été euthanasié après avoir mordu un officier. À partir de là, tout a commencé à mal tourner.
Le Parti républicain a fait de l’écureuil un symbole. En martyr des méchants responsables démocrates. “DÉCHIRER Arachidela campagne Trump partagée sur Tik Tok. Nous vous vengerons dans les bureaux de vote.
Un élu républicain de l’État de New York s’est saisi du dossier. « Les démocrates envahissent votre maison pour prendre un écureuil, mais ils détournent le regard lorsque des criminels traversent notre frontière. » (2)
Aux dernières nouvelles, les bureaux du Département de la Faune et les résidences de hauts fonctionnaires ont fait l’objet d’une dizaine d’appels à la bombe en deux jours…
En désespoir de cause, il leur suffit de faire appel au super-héros Donald Trump ?
Sources
(1) Comment Trump a utilisé le « mirage rouge » lors du décompte des votes pour nier sa défaite, The Washington Post, 5 novembre 2024.
(2) Comment la mort d’un écureuil célèbre est devenue un cri de ralliement républicain, The New York Times, 4 novembre 2024.
Avec Associated Press