Prédire le gagnant, c’est comme jouer à la loterie
Serge Jaumain n’a jamais vu un écart aussi faible dans les sondages entre deux candidats. “La marge d’erreur des sondages est généralement de l’ordre de 2 à 2,5 %. Ici, nous sommes à 0,1%. Nous ne pouvons rien prédire. Dire que Donald Trump ou Kamala Harris vont gagner, c’est comme jouer à la loterie. Scientifiquement, c’est impossible à dire avec les informations dont nous disposons.
Les trois quarts des Américains estiment que la démocratie est en danger et un Américain sur deux pense qu’il pourrait y avoir des violences au lendemain des élections. De son côté, le professeur de l’ULB s’attend à des protestations. “Il ne faut pas s’attendre à ce que nous ne parlions plus des élections américaines après le 5 ou le 6 novembre. Il y aura certainement des contestations.»affirme-t-il.
« Si Trump est élu, l’Europe ne sera pas un oiseau pour le chat »
« Si Donald Trump perd, il dira que les élections sont truquées »
Avant de poursuivre dans le détail : «Le 6 novembre, Donald Trump se déclarera vainqueur des élections, qu’il ait gagné ou perdu. Et s’il perd, il dira probablement que les élections ont été truquées. Toute son équipe est déjà prête à se présenter aux élections. Des centaines d’avocats sont déjà sur place et des poursuites judiciaires ont été tentées. Leurs équipes ont infiltré les comités qui vont dépouiller différents grands comptes. Nous n’avons plus affaire au Donald Trump de 2016 qui s’étonnait d’avoir gagné. Il y a une équipe autour de lui, un programme et une stratégie. Ils ont tiré les leçons de 2020. Il n’y aura plus d’assaut contre le Capitole, mais des troubles pourraient éclater dans plusieurs États.»
Serge Jaumain a ensuite analysé les différences et similitudes entre les deux candidats. S’ils ont certains thèmes communs sur le fond, c’est dans la forme que l’on peut distinguer les deux candidats dans leur envie de faire les choses.
En analysant la campagne de Kamala Harris, de nombreux observateurs se demandent si elle n’est pas tombée dans le piège de Donald Trump en répondant à ses nombreuses attaques. Selon le professeur de l’ULB, elle y est parvenue tout en restant correcte. “Elle avait lancé une campagne de sourires et d’espoir. Et face à la stratégie de Donald Trump, elle a dû montrer qu’elle était capable de lui répondre, en se mettant sur le même pied que lui, mais en se montrant bien plus polie. Elle a toujours eu des mots très corrects, même si elle le considérait comme un fasciste.»
A la fin de l’entretien, notre invité a analysé les différences qui pourraient exister en termes de politique nationale et internationale si l’un ou l’autre candidat gagnait la course à la Maison Blanche.
Revivez l’interview en intégralité ci-dessus.