À l’approche de la saison des virus respiratoires, les hôpitaux pédiatriques de Montréal constatent une augmentation significative des cas de pneumonie atypique, une maladie souvent causée par la bactérie, dans leurs salles d’urgence. Mycoplasma pneumoniae. Plusieurs enfants ont dû être hospitalisés à cause de cette infection.
Cette maladie suit un cycle qui provoque le nombre de cas augmente tous les 3 à 7 ans, explique le Dr Jesse Papenburg, pédiatre et microbiologiste-infectiologue à l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). «Ce que nous vivons n’est donc pas inhabituel, mais cela fait plusieurs années qu’on n’a pas vu autant de cas au Québec», souligne-t-il.
La plupart des personnes concernées sont des enfants et des adolescents d’âge scolaire, précise la D.r Papenbourg. « Mais cela peut toucher des personnes de tout âge. »
La pneumonie atypique débute généralement par une toux parfois accompagnée de fièvre. La personne infectée peut alors tousser pendant quelques semaines, en plus de se sentir très fatiguée, explique le médecin. Plus rarement, une pneumonie atypique peut provoquer une détresse respiratoire, des éruptions cutanées, des conjonctivites très sévères, des aphtes ou encore des lésions cérébrales. «C’est rare, mais il y a tellement de cas de la maladie à l’heure actuelle que nous constatons également des manifestations inhabituelles. »
Cette année, davantage d’enfants atteints de cette maladie ont dû être hospitalisés pour recevoir de l’oxygène, note le Dconcernant Caroline Quach-Thanh, pédiatre-microbiologiste-infectiologue au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. “Ce sont des observations de terrain”, nuance le Dconcernant Quach-Thanh. Son établissement ne suit pas de manière hebdomadaire l’évolution des cas de pneumonies atypiques.
Au Québec, infection par la bactérie Mycoplasma pneumoniae, qui est souvent responsable de cas de pneumonie atypique, n’est pas une maladie à déclaration obligatoire. Ainsi, le ministère de la Santé et des Services sociaux explique par écrit ne pas être « systématiquement informé de tous les cas associés à ce pathogène ».
Cela ne veut toutefois pas dire qu’aucun contrôle n’est effectué, précise le ministère. « En effet, en cas d’épidémie ou de situation particulière représentant une menace pour la population, celles-ci doivent être signalées aux autorités de santé publique. »
Plus de détections
Outre Montréal, plusieurs régions du Québec voient une augmentation des cas de pneumonie atypique, note le Dconcernant Caroline Quach-Thanh. « C’est une grande année. »
A noter également qu’en 2024, davantage de détections de la maladie ont été faites qu’auparavant, souligne le pédiatre-microbiologiste-infectiologue. De nombreux enfants qui souffraient de toux ont subi des tests de dépistage, dans un contexte où les cas de coqueluche ont atteint un sommet historique cette année au Québec. «Parfois, ils souffraient de coqueluche et d’autres fois, ils souffraient d’une infection par la toux. Mycoplasma pneumoniae », explique-t-elle.
Les deux maladies peuvent se ressembler lorsque la personne vient de les contracter, précise le Dr Jesse Papenbourg. Cependant, contrairement à la pneumonie atypique, la coqueluche provoque de nombreuses quintes de toux qui surviennent souvent durant la nuit, précise-t-il.
Il n’existe actuellement aucun vaccin pour prévenir l’infection par la bactérie. Mycoplasma pneumoniae. La prise d’antibiotiques peut cependant réduire les symptômes de la pneumonie atypique, ajoute le Dr.r Papenbourg. Le médecin se veut toutefois rassurant par rapport à l’augmentation des cas de cette maladie. « Il est important qu’il y ait une prise de conscience, mais je ne dirais pas que je m’inquiète pour la population. Il ne s’agit pas d’une crise de santé publique. »
À l’approche de la saison des virus respiratoires, le Dr Jesse Papenburg invite néanmoins les Québécois à être vigilants face aux différentes infections qui peuvent se transmettre d’une personne à une autre.
La vaccination contre la grippe est désormais offerte gratuitement à toute personne qui le souhaite, rappelle-t-il. « Il est particulièrement important que les enfants de moins de 5 ans s’en protègent, car ils sont plus à risque de développer des complications graves liées à la grippe. Et surtout les tout-petits de moins de 2 ans », ajoute-t-il.