(Paiporta) Le roi et la reine d’Espagne, ainsi que le premier ministre Pedro Sánchez, ont été contraints dimanche par une foule en colère et menaçante d’écourter leur visite dans la région du sud-est du pays dévastée par des inondations qui ont fait au moins 217 morts.
Publié à 7h42
Mis à jour à 13h46
SULLEIRO rose
Agence France-Presse
Par ailleurs, les habitants de cette région de Valencia, encore traumatisés par le drame survenu mardi soir, ont été appelés en fin de journée par les autorités à rentrer chez eux en raison du risque de nouvelles précipitations intenses dans la soirée.
L’appel, lancé par la police par mégaphone, faisait suite à l’émission par l’Agence météorologique nationale (AEMET) d’une alerte dite « rouge » (danger extrême) concernant la côte sud de Valence et le risque de fortes précipitations (90 litres/heure). m2ou 9 cm) entre 18h et 23h
La visite du roi Felipe VI et de la reine Letizia, accompagnés du socialiste Pedro Sánchez et du président de droite de la région de Valencia, Carlos Mazón, à Paiporta, une ville de la banlieue de Valencia parmi les plus endeuillées par les inondations, a failli tourner dans une émeute.
“Assassins!” Assassins ! », criait la foule à l’arrivée du cortège royal, notamment contre MM. Sánchez et Mazón. Certaines personnes ont jeté de la boue et divers objets sur le cortège, tandis que des insultes ont été lancées à leur encontre, selon des journalistes de l’AFP présents sur place.
Au milieu d’une tension extrême, qui a nécessité l’intervention de la police montée pour repousser les manifestants les plus violents, le roi Felipe VI et la reine Letizia ont même reçu de la boue sur le visage et sur les vêtements, un épisode sans doute sans précédent dans l’histoire de la monarchie espagnole. .
Visiblement très émus, mais impassibles tout au long de cette étonnante séquence, ils sont néanmoins restés environ une heure pour discuter avec les habitants et tenter de calmer leur colère avant de repartir. Leur visite dans un autre endroit a alors été annulée.
« Comprendre la colère »
Dans la soirée, le souverain a affirmé, dans une vidéo postée sur X, qu’il fallait « comprendre la colère et la frustration de nombreuses personnes à cause de ce qu’elles ont subi ».
Il a également appelé à « leur donner de l’espoir et garantir que l’État dans toute sa plénitude soit présent » pour les aider.
MM. Sánchez et Mázon, qui ont reçu les pires insultes, ont été rapidement exfiltrés par les services de sécurité et emmenés en lieu sûr. La télévision nationale (TVE) a diffusé des images d’un véhicule taché de boue, présenté comme la voiture officielle de M. Sánchez, dont la lunette arrière était cassée.
Dans une brève déclaration quelques heures plus tard, M. Sánchez a déclaré comprendre « l’angoisse et la souffrance » des victimes, mais a condamné « tout type de violence », qualifiant ces incidents de « absolument marginaux ».
M. Mazón et, dans une moindre mesure, M. Sánchez ont été largement critiqués depuis les inondations.
Le gouvernement régional de Valence est accusé d’avoir envoyé très tard mardi un message d’alerte téléphonique aux habitants, alors même que les services météorologiques avaient placé la région en “alerte rouge” dans la matinée.
Quant à M. Sánchez, les victimes, qui se sentent abandonnées par l’État, lui reprochent la lenteur de l’acheminement de l’aide.
“Ça rend fou”
Selon un dernier bilan, au moins 217 personnes sont mortes dans ces inondations, dont 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche, où le corps sans vie d’un septuagénaire disparu mardi a été découvert dimanche matin. , et un en Andalousie.
Parmi les victimes de ces inondations figurent également deux ressortissants chinois, selon l’ambassade de Chine à Madrid. Il en manque deux autres.
Les autorités savent que le bilan va s’alourdir. “Il reste encore des rez-de-chaussée ou des garages, sous-sols et parkings inondés à nettoyer et il est prévisible que des personnes décédées se trouvent dans ces espaces”, a prévenu le ministre des Transports, Oscar Puente.
Les scènes de quasi-émeutes qui ont eu lieu à Paiporta s’expliquent par le fait que sur le terrain, la population reste confrontée à une situation dramatique, avec des infrastructures détruites ou hors service et des amas de voitures et de débris sur la route. .
“C’est comme la fin du monde”, a déclaré à l’AFP Helena Danna Daniella, propriétaire d’un bar-restaurant à Chiva, encore sous le choc cinq jours après les intempéries. Les gens coincés « demandaient de l’aide et nous ne pouvions rien faire » […] Cela vous rend fou. Nous cherchons des réponses et nous ne les trouvons pas.
Alors que la pluie commençait à tomber en fin de journée à Valence et que le ciel devenait de plus en plus nuageux, plus au nord, les autorités de Catalogne ont décidé par précaution de restreindre la circulation et de fermer les écoles dans plusieurs localités du sud de cette région.