Pêches et Océans est d’accord avec les homardiers, ils pourront continuer à pêcher

La ministre fédérale des Pêches et des Océans, Diane Lebouthillier, a fait volte-face jeudi. Il vient de lever l’interdiction de pêcher dans la zone située au nord de la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick.

Serge Cormier, le député fédéral d’Acadie—Bathurst, qui a pris fait et cause pour les pêcheurs et s’est opposé à son collègue libéral, a déclaré avoir appris la nouvelle par le ministre. Selon lui, c’est une très bonne nouvelle. Les homardiers pourront ainsi, comme ils l’ont demandé, pêcher dans une zone réduite située à proximité des côtes.

Selon Nathanaël Richard, directeur général de l’association des transformateurs de homard, le ministère a révisé sa position et permettra aux pêcheurs de pêcher.

En début de journée, tous les bateaux étaient amarrés à Miscou. Lorsque la ministre est revenue sur sa décision, tout le monde est allé pêcher.

Photo : Radio-Canada / Mario Landry

Les langoustiers ont déjà repris la mer. Dès qu’on a appris la nouvelle, le conflit était terminé, on est allés pêcher, affirme Nicolas Chiasson, vice-président de l’Association des pêcheurs de Pigeon Hill. Il fait partie des plus de 200 pêcheurs touchés.

Vers 19 heures, heure locale, le ministère des Pêches et des Océans (MPO) a finalement confirmé la nouvelle. Dans un communiqué, le ministre affirme avoir demandé une révision du protocole actuel de protection des baleines afin detrouver un équilibre entre la protection des baleines tout en minimisant les impacts sur l’industrie de la pêche.

Diane Lebouthillier dit reconnaître que la dernière semaine a été difficile pour les pêcheurs qu’elle décrit comme des partenaires incontournables dans la protection de la baleine.

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La baleine noire de l’Atlantique Nord nommée Jagger a été aperçue vendredi soir près des côtes de la péninsule acadienne (archives).

Photo : Presse associée / Michael Dwyer

Samedi, au lendemain de l’observation d’une baleine près de la côte, le ministère a émis un avis de fermeture de la pêche d’une majeure partie de la zone 23c de Miscou jusqu’à une partie de Le Goulet pour 15 jours. Plus de 200 pêcheurs ont été concernés par cette interdiction.

Ottawa a donné aux pêcheurs jusqu’à mercredi 17 heures pour retirer leurs casiers. Mais les homardiers de la région, en colère et frustrés par cette décision, ont refusé.

Ils ont laissé leurs 60 000 casiers mais ne sont pas allés pêcher jeudi afin de donner une dernière chance aux négociations politiques.

La ministre a convoqué jeudi une réunion d’urgence avec les représentants de l’industrie de la pêche au homard, à la suite de laquelle elle est revenue sur sa décision.

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Diane Lebouthillier debout sur un quai aux Îles-de-la-Madeleine, le 19 août 2022.

Photo : - Canadienne / Nigel Quinn

Diane Lebouthillier donne ainsi raison aux pêcheurs.

Selon les règles fédérales, si une baleine est aperçue à une profondeur inférieure à 10 brasses (18 mètres), toute la zone autour de laquelle elle est observée est fermée au rivage. Si elle est observée entre 10 et 20 brasses (18 à 37 mètres), la fermeture est concentrée autour de l’endroit où la baleine est vue.

Cela permet aux pêcheurs de continuer à pêcher s’ils rapprochent leurs casiers de la côte. Depuis samedi dernier, les pêcheurs affirmaient que la baleine avait été aperçue entre 10 et 20 brasses.

Les pêcheurs soulagés mais amers

Le sentiment dominant parmi les pêcheurs est le soulagement. Ils craignaient de perdre 15 jours de pêche sur une saison qui dure un peu plus de deux mois. Les pertes économiques d’une telle fermeture auraient entraîné une perte de revenus d’environ 30 millions d’euros.

C’est bon pour toute la communauté ici. Nous étions comme si nous étions sous assistance respiratoire.

Une citation de Laurent Chiasson, homardier de Sainte-Marie-Saint-Raphaël

Et même s’ils sont heureux de pouvoir reprendre le travail, les pêcheurs restent pleins de ressentiment envers le ministre. Ils lui reprochent la façon dont elle a géré le conflit.

des jours et là, elle est juste sortie pour nous annoncer: « ah excusez-nous, on a fait une erreur et on ouvre la pêche » », « texte » : « On a respecté la loi, on a respecté le protocole et elle est arrivée et elle ne nous écoutait pas. Elle s’est cachée pendant 5 jours puis elle est juste sortie pour nous annoncer : « ah excuse-nous, on s’est trompé et on ouvre la porte » »}} »>On a respecté la loi, on a respecté le protocole et elle est arrivée et elle ne nous écoutait pas. Elle s’est cachée pendant 5 jours puis elle est juste sortie pour nous annoncer : « Ah, excusez-nous, on s’est trompé et on ouvre la porte »s’agace Nicolas Chiasson, vice-président de l’Association des pêcheurs de Colline aux Pigeons.

>>Un pêcheur devant son bateau, en train d'être interviewé.>>

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Nicolas Chiasson est vice-président de l’Association des pêcheurs de Pigeon Hill. Il affirme que les pêcheurs avaient finalement raison et estime que le ministre devrait s’excuser publiquement pour cette erreur.

Photo : Radio-Canada

Il juge que le ministre leur doit des excuses publiques.

Pour Martin Mallet, directeur général du Syndicat des pêcheurs des Maritimes, le silence du ministre n’a pas arrangé la situation mais le véritable responsable selon lui est la centralisation des pouvoirs et des décisions à Ottawa avec des hauts fonctionnaires qui ne connaissent pas vraiment la réalité de la pêche.

Le député Serge Cormier est du même avis et estime que le ministre a été mal informé par les hauts fonctionnaires. Une situation aberrant et inacceptable. Il faut qu’il y ait des gens qui paient pour ces actions..

Avec les informations de Réal Fradette, Nicolas Steinbach et Julien Lecacheur

 
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