« l’ordre républicain sera rétabli »

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Keystone-SDA

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19 mai 2024 – 12h33

(Keystone-ATS) Le représentant de l’Etat français en Nouvelle-Calédonie a prévenu dimanche que “l’ordre républicain sera rétabli coûte que coûte”. Cela intervient au moment où Paris lance une vaste opération policière dans son archipel du Pacifique Sud.

La colère des indépendantistes a été provoquée par une réforme du corps électoral de l’archipel du Pacifique Sud, contestée par des représentants du peuple indigène kanak craignant une diminution de leur poids. Depuis lundi dernier, un cycle de violences sans précédent depuis 40 ans a fait six morts, dont deux gendarmes et quatre civils.

“Je veux dire aux émeutiers : arrêtez, revenez au calme, rendez les armes”, a ajouté Louis Le Franc, haut-commissaire de la République sur le territoire lors d’un point de presse diffusé par la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère.

“La situation est inédite, grave, mais avec les forces dont je dispose nous pourrons rétablir l’ordre républicain dans toute l’agglomération (de Nouméa) dans les prochains jours”, a-t-il assuré.

Il a annoncé de nouvelles opérations de police dans les prochaines heures pour reprendre le contrôle total du territoire.

Vaste opération

En l’absence de vols à destination et en provenance de la Nouvelle-Calédonie, suspendus depuis mardi, Paris a donné la priorité dimanche à une opération de grande envergure des gendarmes sur la route d’une soixantaine de kilomètres entre Nouméa, la principale ville, et son aéroport international.

Sur cet axe stratégique pour permettre le réapprovisionnement de la grande île soumise à des pénuries, l’Etat a lancé dimanche vers 6h40 (21h40 samedi à Paris) une vaste opération de 600 gendarmes.

Le gouvernement de l’archipel a estimé samedi que 3.200 personnes étaient bloquées soit parce qu’elles ne pouvaient pas en sortir, soit parce qu’elles ne pouvaient pas le rejoindre. La Nouvelle-Zélande a annoncé dimanche avoir demandé à la France de pouvoir faire atterrir des avions afin de rapatrier ses ressortissants.

“Harcèlement”

La soixantaine de barrages indépendantistes qui parsèment la route ont été « percés », sans violence, mais elle est loin d’être accessible car les épaves de voitures, le bois brûlé et la ferraille n’ont été évacués que sur une quinzaine de barrages et la route est endommagée en plusieurs endroits. lieux, a déclaré M. Le Franc

Il a également annoncé de nouvelles « opérations de harcèlement » par des unités d’élite de police et de gendarmerie « à partir de ce soir (dimanche à lundi, NDLR), là où il y a des points durs », à Nouméa, Dumbéa et Païta notamment.

“Dans les jours à venir, cela va s’intensifier” et dans les zones “où il y a encore des émeutiers”, a prévenu le haut-commissaire : “s’ils veulent utiliser leurs armes, ils prennent tous les risques”.

M. Le Franc a également appelé ceux qui ont constitué des “groupes de protection” pour protéger leurs quartiers “à garder espoir” et “à ne pas commettre l’irréparable”, ce qui provoquerait “un embrasement général”.

Des journalistes de l’AFP ont constaté dimanche à midi, à Nouméa et dans les villes voisines, que de nombreux barrages constitués de pierres, d’engins divers ou d’autres objets filtraient le passage en fonction des véhicules qui se présentaient.

“Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, sinon à quoi ça sert ?” » a déclaré à l’AFP un manifestant à un barrage routier à Tamoa.

Nuit « plus calme »

Dimanche matin, le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a toutefois fait état d’une nuit « plus calme », précisant que 230 émeutiers avaient été interpellés en près d’une semaine.

Reprendre le contrôle par la force devrait être une tâche à long terme pour la police. Les violences nocturnes dans certains quartiers montrent que les émeutiers restent très déterminés.

« La réalité, c’est qu’il y a (…) des zones de non-droit (…) qui sont tenues par des bandes armées, des bandes indépendantistes, les CCAT. Et dans ces endroits-là, ils détruisent tout», a déclaré samedi le vice-président de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, Philippe Blaise, sur BFMTV.

La Cellule de coordination de l’action sur le terrain (CCAT) est une organisation indépendantiste radicale accusée d’inciter à davantage de violence.

Dans la nuit de samedi à dimanche, selon Nouvelle-Calédonie La 1ère, la médiathèque du quartier Rivière salée à Nouméa a été incendiée.

Interrogée par l’AFP, la mairie de Nouméa a répondu dimanche matin qu’elle n’avait “aucun moyen pour le moment de le vérifier, le quartier étant inaccessible”.

La maire de Nouméa, Sonia Lagarde (Renaissance, parti présidentiel français), a estimé samedi sur BFMTV que la situation était “loin d’un retour à l’apaisement”, ajoutant : “Peut-on dire qu’on est dans une ville assiégée ?” Oui, je pense que nous pouvons le dire.

L’état d’urgence maintenu

Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues, à savoir le couvre-feu entre 18h00 et 6h00, l’interdiction des rassemblements, du transport d’armes et de la vente d’alcool, et l’interdiction de l’application TikTok.

Signe d’une situation qui pourrait durer, le passage de la flamme olympique par la Nouvelle-Calédonie prévu le 11 juin a été annulé.

Pour la population, voyager, acheter des produits de première nécessité et se faire soigner deviennent chaque jour plus difficiles. De moins en moins de commerces peuvent ouvrir, et les nombreux obstacles à la circulation compliquent de plus en plus la logistique d’approvisionnement, notamment dans les quartiers les plus défavorisés.

Dimanche matin, la province du Sud, qui abrite près des deux tiers de la population, a annoncé que toutes les écoles resteraient fermées pendant la semaine.

Les autorités françaises espèrent que l’état d’urgence en vigueur depuis jeudi permettra de réduire les violences, qui ont débuté lundi après une mobilisation contre un

 
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