En Méditerranée, les oiseaux des zones humides menacés par la montée du niveau de la mer

En Méditerranée, les oiseaux des zones humides menacés par la montée du niveau de la mer
En Méditerranée, les oiseaux des zones humides menacés par la montée du niveau de la mer
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Un jeune flamant rose en Camargue, décembre 2021. ALAIN ROUX / BIOSPHOTO

Que vont devenir les flamants roses et les avocettes élégantes ? Ces deux espèces sont parmi les plus menacées par la montée du niveau de la mer Méditerranée, provoquée par le changement climatique. Une étude, publiée vendredi 17 mai dans la revue Biologie de la conservationsouligne les risques graves qui pèsent sur les oiseaux dépendants des zones humides du pourtour méditerranéen et rappelle l’urgence de mettre en œuvre des mesures de protection de la biodiversité face à une future submersion marine.

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Coordonné par le Centre d’écologie et des sciences de la conservation (Muséum national d’histoire naturelle, CNRS, Sorbonne Université) et l’Institut de recherche de la Tour du Valat pour la conservation des zones humides méditerranéennes, un groupe de chercheurs s’intéresse à plus de neuf cents zones humides côtières dans huit pays, dont la France. Pour chacun d’eux, il a évalué le risque de submersion marine à l’horizon 2100, à partir de sept scénarios d’élévation du niveau de la mer, allant de 44 à 161 centimètres. L’impact de la hausse du niveau de la mer sur la biodiversité est généralement moins étudié que celui de la hausse des températures, mieux connu et plus facile à modéliser.

Les résultats sont cependant inquiétants : d’ici la fin du siècle, un tiers à plus de la moitié des sites étudiés pourraient avoir été submergés, partiellement ou entièrement, selon les différentes hypothèses. Deux pays, la Tunisie et la Libye, abritent le plus grand nombre de zones humides potentiellement exposées. En France, le parc naturel régional de Camargue, qui abrite la plus grande zone humide du pays, pourrait subir la submersion d’une superficie équivalente à quatre fois la superficie de Paris.

Un « risque vraiment extrême »

« L’originalité de cette étude est son échelle spatiale assez large et le fait qu’un grand nombre d’espèces soient prises en compte.explique Fabien Verniest, auteur principal de l’étude et postdoctorant au Musée. Nous lions explicitement la submersion à certains animaux, alors que les travaux sur l’élévation du niveau de la mer se concentrent souvent sur l’impact potentiel sur les infrastructures humaines, ou sur les habitats en général. »

L’étude révèle également que les sites bénéficiant d’un statut de protection ainsi que ceux considérés comme d’importance internationale au sens de la convention Ramsar – c’est-à-dire qui hébergent régulièrement au moins vingt mille individus, soit 1 % d’une population ou d’une espèce menacée sur à l’échelle mondiale – sont plus exposés que d’autres au risque de submersion marine. « On peut supposer que certaines aires protégées ont été créées justement pour se donner les moyens d’anticiper les impacts futurs du réchauffement climatique », précise Fabien Verniest. La moitié des sites Ramsar pourraient être partiellement inondés d’ici 2100, même dans le scénario climatique le plus favorable.

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