Le Sénégal reste un pays sous-développé. L’état réel de son agriculture fournit des informations suffisantes sur le faible niveau de son agriculture en termes de mécanisation, de productivité et de transformation des filières agricoles. L’industrialisation du tissu économique progresse mais reste fragile voire insignifiante. Bref, le Sénégal n’est pas entré dans la transformation industrielle de son agriculture et de son potentiel économique et technologique selon l’analyste politique Mamadou Sy Albert.
Pour ces derniers, le Sénégal exporte ses ressources minières, halieutiques et horticoles à l’étranger et le pétrole et le gaz pourraient aggraver cette faiblesse structurelle. Il s’interroge alors : « Comment alors pouvons-nous passer du statut de pays pétrolier et gazier sous-développé à celui de pays industriel ? En effet, la transition d’un pays pétrolier à un pays industriel dépendra nécessairement de la nature des contrats et de la volonté politique. L’État du Sénégal a conclu des contrats respectant apparemment sa souveraineté juridique et politique et les intérêts du Sénégal selon M. Sy Albert.
Il est cependant difficile de croire que l’exploitation du pétrole et du gaz servira avant tout à l’économie nationale. « Les bénéfices financiers du pétrole et le financement des secteurs sociaux semblent primer sur la transformation du pays en pays industriel. Le nouveau pouvoir politique envisage, à juste titre, la possibilité de renégocier les contrats. C’est un impératif si le Sénégal veut devenir un pays industriel et agricole de référence. A défaut, le pétrole pourrait devenir un facteur aggravant du sous-développement, des injustices, des inégalités sociales et économiques entre le Sénégal et ses partenaires mondiaux. « Les contrats qui lient le Sénégal à ses partenaires stratégiques exploitant le pétrole et le gaz seront au cœur des réponses à une question complexe et délicate.
La nature des contrats liant les partenaires et le Sénégal sera déterminante dans la transformation du pays pétrolier en pays industriel. Certes, les ressources sont nationales et appartiennent au peuple. Ils sont sur le sol sénégalais. L’exploitation des ressources nationales et la commercialisation du pétrole et du gaz obéissent à des logiques et à des intérêts économiques. Les multinationales sont devenues des États plus puissants que les décideurs politiques et les dirigeants nationaux », a déclaré l’analyste.
Rewmi
