Pluie et boue s’abattent sur le campement pro-palestinien de l’Université McGill

Le campement pro-palestinien du campus de l’Université McGill a été transformé en bain de boue par la pluie mardi, ce qui n’empêchera pas ses militants de faire face à un démantèlement imminent par la police.

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Dame Nature est venue en milieu d’après-midi compliquer la vie dans le camp où environ 80 tentes étaient encore installées sur une zone gazonnée du campus universitaire de Montréal.

Selon Environnement Canada, jusqu’à vingt millimètres de pluie sont tombés en quelques heures sur la métropole.

« Cela nous pose un défi. Il y a beaucoup de flaques d’eau et de boue, mais nous parvenons au moins à laisser le camp intact », a déclaré l’organisateur Ali Salman.

Trempé jusqu’aux os

Un appel « d’urgence » pour fournir du matériel divers a été lancé par une association étudiante sur les réseaux sociaux pour faire passer le camp sous la pluie.

Sur place, les militants ont installé tant bien que mal des bâches et quelques abris portatifs pour se blottir dessous, tout en enfilant des ponchos. Le sol à l’intérieur du camp est cependant devenu un véritable bain de boue, à tel point que les organisateurs ont essayé de le recouvrir de planches de bois et de tapis en caoutchouc pour pouvoir continuer à s’y déplacer.

M. Salman s’est toutefois dit convaincu que les campeurs étaient prêts à rester et à passer la nuit, quelle que soit la météo.

« Les conditions dans lesquelles nous vivons sont très minimes [sic] par rapport à ce qui se passe en Palestine », résume un étudiant qui a passé les trois nuits précédentes au camp. Elle a refusé de donner son nom, comme c’est le cas de la grande majorité des participants au camp.

Photo Olivier Faucher

La police est absente

Les militants avaient passé le début de la journée à se préparer à un tout autre défi : celui de résister à une intervention imminente des forces de l’ordre.

À 17 h 30, on attendait toujours le résultat d’une demande d’injonction visant le campement par deux étudiants de l’Université McGill déposée mardi après-midi en Cour supérieure.

Celle-ci vise à interdire aux groupes pro-palestiniens qu’ils accusent d’avoir créé un climat « dangereux, hostile et violent » de manifester à moins de 100 mètres des bâtiments de l’université McGill.

Écoutez Yves Poirier sur place à McGill et Marvin Rotrand, directeur exécutif de United Against Hate Canada, discuter du conflit :

En début de matinée, l’administration de l’université de Montréal a également informé ses étudiants qu’elle avait fait appel au Service de police de Montréal (SPVM) pour démanteler le campement érigé depuis maintenant quatre jours.

L’administration a déclaré qu’elle avait tout essayé, y compris le dialogue avec les manifestants, mais a noté « l’absence de résolution ».

“Le but est que nous protégions, que nous gardions nos barricades et que nous ne laissions pas entrer la police”, a réagi dans la matinée Ari Naham, porte-parole d’Independent Jewish Voices Concordia, l’une des organisations qui ont installé le camp.


Ari Naham, porte-parole de Independent Jewish Voices.

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI

Cependant, des heures se sont écoulées sans qu’un seul policier ne soit visible dans le quartier.

En fin d’après-midi, le SPVM a indiqué qu’il évaluait toujours ses options, « prônant une issue pacifique ».

Par ailleurs, une photo d’un manifestant portant une ceinture avec des objets que les internautes ont associés à des explosifs a semé l’inquiétude sur les réseaux sociaux ces derniers jours, après avoir été partagée entre autres par l’homme d’affaires montréalais Mitch Garber.

Après avoir visionné cette image, le SPVM a indiqué au Journal qu’il s’agit plutôt d’une ceinture de fumigènes dont la possession n’est pas illégale.

Pourquoi portent-ils des masques ?

La plupart des manifestants impliqués dans le campement portent des masques médicaux, même si cette pratique n’est plus aussi courante parmi la population qu’elle l’était pendant la pandémie il y a quelques années.

L’organisateur Ari Naham a expliqué à Journal que cette pratique vise d’abord à se protéger du COVID, mais aussi à cacher son visage aux caméras.

« Tout le monde n’est pas à l’aise de montrer son identité. Avec la modernité, nous pouvons apprendre beaucoup d’informations personnelles sur vous grâce à votre visage.

Plusieurs organismes impliqués dans le camp encouragent les participants à protéger leur identité et à porter un masque.

 
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