(Québec) Les Kings de Los Angeles sont arrivés au Québec les mains tendues pour leur match de jeudi soir contre les Bruins, après des mois de controverse autour d’une subvention du gouvernement Legault.
Avant même le début de la conférence de presse au Centre Vidéotron, mercredi midi, Luc Robitaille a tenu à faire une annonce qui ressemble à une opération de charme.
« Une de nos idées en venant ici était de faire don de 407 pièces d’équipement, patins, casques, gants… tout ce qu’il faut pour jouer, pour les enfants les moins privilégiés », a expliqué le président de l’équipe.
Puis M. Robitaille a invité un jeune joueur de hockey, Félix, à monter sur scène. Il transportait un sac de hockey rempli d’équipement complet. À ses côtés se trouvait la mascotte des Kings, Bailey, qui a fait le déplacement avec l’équipe.
Les Kings rencontreront également des enfants malades au CHU de Québec mercredi, puis visiteront une banque alimentaire de la capitale vendredi. Luc Robitaille assure que ces activités n’ont rien à voir avec les débats houleux suscités par la décision du gouvernement du Québec de subventionner les deux matchs préparatoires de l’équipe californienne jusqu’à 7 millions de dollars.
“Nous avons joué quatre ou cinq ans dans l’Utah, puis nous avons également joué pour les jeunes de cette région”, a-t-il déclaré. Avant cela, nous avons joué 15 ans à Vegas, à chaque fois nous avions des événements caritatifs. Nous savons en tant qu’organisation qu’il est important de donner quelque chose, de laisser quelque chose dans la ville d’où l’on vient. »
“Ça fait partie du business”
Les Kings se retrouvèrent malgré eux au cœur de cette controverse. Luc Robitaille a tenté de clore ce chapitre mercredi, assurant qu’il était courant que des équipes reçoivent une compensation pour avoir joué à l’extérieur lors de matchs préparatoires.
« Parfois, le gouvernement est impliqué. Dans l’Utah, le gouvernement a été impliqué. À Vegas, nous ne nous occupions que de l’arène. Cela fait partie du business chaque année. »
« Il faut établir nos ventes au box-office, ce qui nous manque… Cela concerne les voyages, les hôtels, et tout ce qui tourne autour, comme les repas », dit-il. Je n’ai pas les chiffres avec moi, mais c’est cher. N’oubliez pas que les autres équipes sont payées. Cela coûte cher de prendre une équipe de Ligue nationale. »
Dans une arène de la Ligue nationale
L’arrivée de l’équipe n’est pas passée inaperçue au Québec. Des photographes de presse ont même suivi son arrivée au Château Frontenac, mardi soir. Il faut dire que la présence de l’équipe était liée, par le gouvernement Legault, à la question du retour de la Ligue nationale de hockey (LNH) dans la capitale.
Le ministre des Finances, Éric Girard, l’a dit lui-même en novembre dernier, lorsque la décision de subventionner les deux matchs préparatoires a fait grand bruit. « Si on fait venir une équipe de la Ligue nationale pour jouer des matchs au Centre Vidéotron, il y a un lien avec le retour potentiel des Nordiques », avait alors déclaré le ministre.
«Nous ne sommes pas là pour créer des tensions, nous sommes là pour le marché du hockey, pour montrer qu’on peut avoir du hockey au Québec», a juré mercredi le capitaine adjoint Phillip Danault.
Danault et Robitaille n’ont pas contesté le fait que les billets soient toujours disponibles. Ils se sont même réjouis du public attendu lors des deux matches. « Les gens sont passionnés. C’est une si belle religion, le hockey», a déclaré Danault, également heureux de pouvoir profiter de l’automne au Québec.
Le capitaine, Anze Kopitar, a eu de bons mots pour le Centre Vidéotron, qui fêtera son dixième anniversaire en septembre 2025. « Le bâtiment a quoi, neuf ou dix ans ? C’est donc très nouveau, très frais. Je suis sûr que les Remparts adorent jouer ici», a déclaré Kopitar. C’est l’infrastructure de la LNH, avec tout ce dont vous avez besoin. C’est très moderne. Nous sommes sur la route, mais nous avons une arène de classe mondiale. »
Une arène de la LNH… Dans les tribunes, parmi ceux venus assister à l’entraînement des Kings, La presse Il n’y a pas eu beaucoup de gens qui croient encore au retour de la ligue majeure au Québec.
«Il faut rappeler que les Nordiques sont partis parce que le gouvernement ne voulait pas y mettre d’argent», rappelle Claude Drolet, 72 ans. Je comprends le gouvernement. Et je comprends le gars de Shawinigan ou de Sorel qui ne voulait pas payer les salaires des joueurs des Nordiques avec ses impôts. Et où sont les salaires aujourd’hui, oubliez ça, la LNH au Québec ! »
En attendant, la population québécoise aura droit à du bon spectacle jeudi et samedi. L’entraîneur-chef Jim Hiller a assuré que son alignement pour les deux matchs sera à peu près le même que prévu pour le début de la saison.
«Pour le public québécois, dans les matchs préparatoires, ils veulent voir les grands joueurs», a admis Luc Robitaille. Nous nous sommes assurés que nos grands joueurs joueraient. »