la Commission européenne ouvre une procédure formelle contre Meta

la Commission européenne ouvre une procédure formelle contre Meta
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Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, à Paris, le 25 avril 2024. CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP

La Commission européenne a annoncé mardi 30 avril l’ouverture d’une procédure formelle contre le groupe Meta (Instagram, Facebook, WhatsApp) pour des violations présumées du Digital Services Act (DSA), le règlement encadrant la modération des contenus sur les réseaux sociaux en Europe. “Nous ouvrons ce dossier contre Meta pour garantir que des mesures efficaces soient prises pour empêcher que les vulnérabilités d’Instagram et de Facebook soient utilisées par des influenceurs étrangers”écrit, dans un communiqué, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, citant le contexte des élections européennes.

L’annonce a fait réagir Meta : “Nous disposons d’un processus bien établi pour identifier les risques sur nos plateformes et minimiser leurs effets, fait valoir le groupe de Mark Zuckerberg. Nous sommes impatients de poursuivre notre coopération avec la Commission européenne et de fournir encore plus de détails sur nos actions. »

Au cœur des plaintes de la Commission : des problèmes jugés récurrents dans la manière dont Meta modère les publicités politiques. Selon Bruxelles, Facebook et Instagram connaissent une crise “prolifération de publicités à risque” manipulations politiques – ou qui servent de vecteurs à des escroqueries financières.

Les publicités Facebook et Instagram ont été largement utilisées ces derniers mois par des opérations de désinformation pro-russes, notamment dans le cadre du réseau dit « Doppelgänger » ou « RRN », dont le modus operandi est de diffuser de faux articles imitant les grands médias, et qui continue très actif aujourd’hui sur la plateforme publicitaire Facebook. Meta assure supprimer très rapidement ces publicités, mais ne peut pas toutes les bloquer de manière préventive, notamment parce que les diffuseurs de ces publicités utilisent des outils techniques sophistiqués pour masquer leur véritable nature.

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Obligations de transparence

A cette principale critique s’ajoute la Commission qui énumère des manquements en matière de transparence. La fermeture annoncée par Meta de son outil CrowdTangle, utilisé par des tiers pour analyser la viralité des contenus sur Facebook, « risque de causer des dommages (…) en limitant les capacités des chercheurs et des journalistes à identifier les opérations d’ingérence électorale, de désinformation et de mésinformation », écrit la Commission. Elle dit également s’interroger sur la compatibilité des nouvelles règles mises en place par Meta, qui a désormais décidé d’afficher moins de contenus politiques sur ses réseaux sociaux dans les fils d’actualité des utilisateurs, avec son « obligations de transparence ». Selon le DSA, ce type de décision doit être expliqué et justifié, sous-entend la Commission. Plus marginalement, Bruxelles estime que les outils permettant de signaler la présence de contenus illégaux sur Facebook et Instagram pourraient être plus faciles d’accès.

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