Éthique policière | Un ancien sergent accusé d’avoir traité une plainte pour harcèlement

Éthique policière | Un ancien sergent accusé d’avoir traité une plainte pour harcèlement
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“Pourquoi ne pas sortir avec lui ?” » Le Tribunal administratif de déontologie policière blâme un policier de la Ville de Montréal qui a minimisé le témoignage d’une victime en qualifiant son harceleur de physiquement « attirant ».


Publié à 1h31

Mis à jour à 5h00

Les propos de l’ex-sergent Martin Bouchard « ternissent l’image des services policiers et minent la confiance du public et la considération qu’exige la fonction », souligne la décision rendue plus tôt en avril.

À l’automne 2019, Anastasia Boldireff a été suivie et contactée à plusieurs reprises par Adamo Bono, un dangereux délinquant sexuel qui plaidera plus tard coupable à deux accusations de harcèlement criminel.

Le 7 novembre, elle s’est présentée au poste de quartier 20 du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) pour déposer une plainte.

A l’accueil, l’agent Kevin Jacob lui demande de revenir plus tard, car tous les agents sont occupés. A son retour, il est toujours à l’accueil et commence à traiter sa plainte.

La discussion suivante fait l’objet de versions contradictoires. À un moment donné, l’agent Jacob demande l’aide de son supérieur, le sergent Martin Bouchard.

D’après M.moi Boldireff, ce dernier lui demande de décrire son harceleur. “Il a l’air attirant.” Un joueur de football, dites-vous. Pourquoi ne pas sortir avec lui ? »il aurait répondu en anglais.

Le sergent Bouchard – qui n’est plus à l’emploi du SPVM – nie cet échange. Il affirme n’avoir aucun souvenir d’avoir demandé une description physique du suspect, car celle-ci n’est pas pertinente à ce stade de l’enquête. Une explication peu plausible, estime la Cour.

Acceptant la version de la plaignante, il désapprouve sévèrement les propos du policier qui « amènent une femme qui se croit victime à ne pas s’inquiéter, car son harceleur potentiel l’est ».beau» « .

Des conseils « inappropriés »

Avant de quitter son poste, Mmoi Boldireff demande si elle peut être ramenée chez elle, craignant pour sa sécurité. On lui a dit qu’aucun véhicule de patrouille n’était disponible et qu’elle devait rentrer chez elle par ses propres moyens.

Le sergent Bouchard lui conseille de rester sur la rue Sainte-Catherine, d’éviter les ruelles et de parler fort si elle croise le suspect. « Vous devriez faire attention à ce que vous portez », aurait-il ajouté, ce qu’il conteste.

Encore une fois, la Cour accepte la version du plaignant. Il cite un extrait de la déclaration du lieutenant Laurent Lisio concernant une rencontre informelle avec le sergent Bouchard, survenue peu après le dépôt de la plainte.

“Il affirme avoir voulu la conseiller sur sa tenue vestimentaire, ce n’était pas pour l’insulter, mais pour lui conseiller de faire attention lorsqu’elle se promène en centre-ville”, a-t-il témoigné auprès de l’enquêteur.

Dans son témoignage devant le Tribunal, le lieutenant Lisio s’est toutefois rétracté, affirmant que le sergent Bouchard avait nié cet échange lors de leur rencontre.

La Cour est d’avis que la version la plus probable est celle qui a été communiquée à l’enquêteur à un moment plus rapproché du dépôt de la plainte.

Extrait de la décision du Tribunal administratif de déontologie policière

Ces commentaires, “basés sur d’anciennes mentalités”, suggèrent qu’un “meilleur choix vestimentaire pourrait éviter une attention indésirable de la part des hommes”, dénonce la décision.

« Une victime peut choisir de ne pas dénoncer si elle pense qu’elle ne sera pas crue, qu’elle sera ridiculisée ou qu’elle ne sera même pas prise au sérieux si elle n’est pas la victime « parfaite ». qu’elle n’a peut-être pas dit ou fait la bonne chose ou qu’elle a fait un mauvais choix vestimentaire », poursuit la Cour.

« Des sentiments partagés »

Dans une interview, Anastasia Boldireff a déclaré qu’elle était « reconnaissante » pour la décision de la Cour, même si elle avait des « sentiments mitigés ».

Le message principal est que cela n’aurait jamais dû arriver. Signaler un crime ou un harcèlement sexuel ne devrait jamais donner l’impression de demander une assurance.

Anastasia Boldireff

A noter que la Commission des droits de l’homme et des droits de la jeunesse s’est également saisie du sujet.

Dans sa plainte, Mmoi Boldireff a également critiqué l’agent Kevin Jacob pour avoir commenté son apparence, en lui disant: “Je suis sûr qu’être une belle femme vous cause des ennuis.” »

Toutefois, ces propos n’ont été rapportés que des mois plus tard, indique la décision. Par ailleurs, Mmoi Boldireff ne se souvient pas exactement des paroles prononcées lors de son témoignage.

En revanche, M. Jacob témoigne de manière « claire et franche », note la Cour qui, pour toutes ces raisons, conclut qu’il n’a pas commis d’erreur éthique.

 
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